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Territoriales : le Tapura se met en ordre de marche


PIRAE, 19 janvier 2018 - Le parti de la majorité présidentielle s’est réuni en conseil politique extraordinaire, vendredi, pour structurer son action dans la perspective des élections territoriales d’avril prochain.

La grand-messe est prévue en mars prochain, avec le congrès du Tapura Huiraatira. C’est lors de ce rassemblement que seront présentés aux militants les candidats en lice dans les huit sections électorales de la circonscription territoriale de Polynésie française, pour le scrutin du 22 avril prochain.

En attendant, le parti d’Edouard Fritch a réuni ses cadres, vendredi à la mairie de Pirae, dans la grande salle du conseil municipal, louée pour l’occasion. Maires, représentants de l’assemblée, membres du gouvernement, responsables de comités territoriaux, ce conseil extraordinaire s’est tenu à huis clos en présence de 106 personnes. Au pointage, on nous explique que les élus des îles, notamment des Tuamotu et Marquises, font défaut. Mais les poids lourds du parti sont là. Y-compris ceux qui risquent de quitter le navire avant les territoriales.

A l’ordre du jour, d’abord, l’examen des propositions faites par le comité de travail sur le programme du parti pour la prochaine mandature. Et l’intégration des propositions émanant de la base. "Le Tapura Huiraatira aujourd’hui atteint les 40 000 adhésions", explique Edouard Fritch. "Il nous importe de faire le point avec les différents responsables. Il va s’agir d’un travail de collecte fait sur la base des propositions des différents comités".

A l’ordre du jour surtout, une analyse détaillée des résultats du premier tour des élections législatives de juin dernier. Un comptage qui sera déterminant dans le cadre de l’élaboration de la future liste du Tapura Huiraatira. Le comité politique s’en est pour l'instant tenu, vendredi, à définir le sexe des candidats qui seront placés en tête des huit sections électorales, avec la certitude donc, quoiqu’il advienne, d’être élus. Cela dit, compte tenu de l’exigence de parité imposée pour le scrutin des territoriales, le parti d’Edouard Fritch se trouve embarrassé par un effectif important d’hommes, notamment parmi les maires. Ce sont pourtant ses principaux relais, sur le terrain. Il sera difficile de les satisfaire tous au moment de la constitution finale de la liste. "On doit être autour de 35 maires affichés au Tapura Huiraatira", a constaté le président peu avant d’entrer en réunion. Et de surcroît, "à l’assemblée de la Polynésie ils sont une trentaine. Donc effectivement, il y a beaucoup de monde. Mais il y a aussi beaucoup de places. On s’apprête à renouveler les 57 représentants sans oublier les 16 suppléants. J’ai envie de dire qu’il y a de la place pour tout le monde", affirme cependant, optimiste, Edouard Fritch. "Je ne veux pas dire que l’emplacement sur la liste est secondaire ; mais dès lors que l’on va se battre côte à côte, on saura passer au-delà de ça".

Quant au score que réalisera le parti d’Edouard Fritch, il apparaît de plus en plus délicat de le pronostiquer. Son gouvernement s’enlise dans une réforme du système des retraites qui peine à recueillir l’aval de la société civile et qui pourrait bien apparaître fort impopulaire à quelques semaines du scrutin, alors que le parti autonomiste d’opposition, clame la levée possible d’un emprunt de 500 milliards Fcfp auprès d’un milliardaire émirati, si Gaston Flosse devait être élu. De quoi financer tous les grands projets du Tahoera'a et créer de l'emploi. Même s'il s'agira d'une colossale dette pour le Pays, difficile de prévoir, dans un tel contexte, comment vont réagir les 70 000 électeurs qui se sont abstenus aux législatives et qui voteront aux territoriales, où le taux de participation tourne historiquement autour de 75 %.

"Nous nous battons pour gagner les élections. Pour avoir la majorité, il faut que l’on soit les premiers. Nous avons analysé les résultats du premier tour des législatives. Nous sommes en bonne position. Nos militants et nos responsables partent avec beaucoup d’espoir d’emporter la mise", se rassure cependant Edouard Fritch. Le chemin est encore long, pourtant. Et chemin faisant, le parti devra faire attention de ne pas trop contrarier ses cadres lors de l’élaboration des listes. Pour l’instant le Tapura se met en ordre de marche et doit savoir que la route sera difficile jusqu'à la veille du 26 mars, date limite pour le dépôt des listes de candidatures aux élections territoriales.


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 19 Janvier 2018 à 17:26 | Lu 2805 fois