Teiva Tairoa : “Je n’ai rien à perdre”


“Je vais tout donner pour aller le plus loin possible, montrer ce que je sais faire et profiter”, promet Teiva Tairoa (Crédit photos : Lilou Valéro).
Tahiti, le 24 juillet 2025 – Il a appris la bonne nouvelle mardi, suite à un appel manqué de la World Surf League (WSL). Grâce à sa deuxième place aux Trials et au désistement du Brésilien Alejo Muniz pour blessure, Teiva Tairoa a décroché la cinquième wild card polynésienne pour la Lexus Tahiti Pro, à partir du 7 août, à Teahupo’o, rejoignant Kauli Vaast, Mihimana Braye, Vahine Fierro et Kelia Gallina. Originaire de Vairao et Mataiea, le surfeur de 35 ans est aussi pompier volontaire à Teva i Uta. Pour Tahiti Infos, il revient sur son parcours, ses récentes performances et ses ambitions pour sa première participation au main event face aux meilleurs surfeurs mondiaux.  

 
Comment as-tu commencé à surfer ?
“Je surfe depuis que j’ai 5 ans. C’est mon père qui m’a appris quand j’étais petit. Il surfait pour le plaisir et c’est un savoir qu’il voulait me transmettre. J’ai commencé à surfer à Mataiea chez mes grands-parents. C’est là que j’ai connu Michel et Kevin Bourez, mais aussi Teva Zaveroni. Ce sont mes modèles, surtout Michel.”
 
Quand t’es-tu orienté vers la compétition ?
“J’ai participé à ma première compétition à 16 ans avec des surfeurs locaux et étrangers. Il me semble que c’était à Papara. Ce sont des copains qui m’ont encouragé à participer, en me disant que j’avais le niveau. Mais c’est depuis quatre ans que je me suis vraiment focalisé sur la compétition. En 2023, j’ai remporté la Taapuna Master. L’année dernière, pour la 30e édition, tous les gagnants étaient invités et j’ai à nouveau gagné dans la décennie que je représentais.”
 
Dernièrement, tu as participé à deux événements importants à Teahupo’o...
“Pour l’open du championnat de Polynésie, je suis arrivé en quarts de finale en catégorie hommes open. Je surfe à Teahupo’o depuis une vingtaine d’années. Je n’irais pas jusqu’à dire que suis à l’aise, mais c’est une vague que je connais bien. J’ai enchaîné avec les Trials de la Tahiti Pro 2025. C’était ma quatrième participation. J’ai perdu en finale contre Mihimana Braye. Quand on arrive deuxième, on se dit toujours qu’on a loupé la qualification de peu !”
 

Sa deuxième place aux Trials lui a finalement ouvert les portes de la Tahiti Pro.

“J’ai accepté sans hésiter”


Cette belle performance t’a finalement porté chance. Peux-tu nous raconter comment tu as appris la bonne nouvelle pour ta wild card ?
“C’est Renato Hickel, représentant de la WSL, qui m’a appelé mardi après-midi pour me dire qu’il y avait une place disponible et me demander si j’étais intéressé pour participer au main event. Il m’a laissé un message, car j’avais manqué son appel ! J’avais reçu un autre appel de Max Wasna, le président de la Fédération tahitienne de surf, juste avant. Au début, je n’y croyais pas. J’ai accepté sans hésiter : c’est un honneur pour moi de pouvoir me mesurer à tous ces surfeurs professionnels.
 
Comment te prépares-tu à aborder ta première Tahiti Pro, aussi bien physiquement que mentalement ?
“Je vais m’entraîner un peu plus que d’habitude. Je sais que ça va aussi se jouer sur le mental. Je reçois déjà beaucoup de conseils de Max Wasna, Michel Bourez, son frère Kevin, Tereva David. La FTS va organiser un coaching. Beaucoup de monde me soutient et je prends toutes les recommandations, qui sont les bienvenues ! Je remercie aussi le Tahiti iti surf club, qui m’aide dans toutes mes compétitions à Tahiti et dans les îles. Et ma famille me soutient à fond. Par rapport à mon travail, j’ai prévenu mon chef à la caserne que j’allais devoir m’absenter pour la compétition. Mais j’aimerais continuer autant que possible à assurer mes services pour penser à autre chose et ne pas trop stresser.”
 
Quelles sont tes motivations et tes ambitions pour cette étape emblématique du circuit professionnel (WCT) à Teahupo’o ?
“Je vais tout donner pour aller le plus loin possible, montrer ce que je sais faire et profiter, comme je le fais toujours. Je vais commencer par essayer de passer le premier heat (face au Brésilien Yago Dora, actuel leader du tour, et à l’Australien Joel Vaughan, 16e mondial, NDLR). Ça fait partie du jeu ! Être arrivé en finale des Trials, c’est déjà un rêve qui se réalise. Cette compétition, je la suis chaque année avec mon père. Alors être qualifié sur le main event, c’est encore plus incroyable. Je vais surfer avec des professionnels : je n’ai rien à perdre !”
 

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Jeudi 24 Juillet 2025 à 18:09 | Lu 1783 fois