Tahiti, le 18 juillet 2025 – Dans une décision rendue jeudi, le tribunal administratif a débouté un enseignant-chercheur de l'UPF qui contestait sa suspension relative à des accusations de harcèlement moral et propos à caractère sexuels et racistes.
Le tribunal administratif a rejeté, jeudi, la requête d'un Maître de conférences en géographie et urbanisme de l'Université de Polynésie française, Anthony Tchékémian, qui demandait l'annulation de sa suspension. En 2024, le professeur avait en effet été suspendu de l’ensemble de ses activités, fonctions et responsabilités en raison d'accusations de harcèlement moral et de propos à caractère sexuels et racistes émanant de collègues et d'élèves de l'université. Il lui avait également été interdit d'accéder aux locaux et au campus et de prendre contact sous aucune forme avec ses élèves.
Si l'enseignant avait notamment fait valoir lors de l'audience que les faits imputés étaient "invraisemblables" et que les comportements « allégués » ne pouvaient être qualifiés de harcèlement moral, le tribunal administratif a confirmé la légalité de la suspension.
"Attitude colérique et menaçante"
Dans la décision rendue jeudi, la juridiction rappelle qu'il ressort des éléments du dossier que quatre témoignages d'élèves et d'enseignants ainsi qu'un avis du référent déontologue et deux comptes-rendus d'entretiens dressés par la "cellule de recueil et de traitement des signalements de risques psycho-sociaux et de violences", imputaient au professeur des "propos déplacés", des agissements humiliants, du harcèlement, "voire une attitude colérique et menaçante". Un comportement "déjà relevé" en 2022 à l'occasion d'une première procédure disciplinaire.
Malgré les dénégations de l'intéressé, le tribunal administratif estime que "même si la matérialité des faits est contestée", ledit comportement de l’enseignant a causé, "auprès de publics différents", une "dégradation manifeste du climat de travail". Il confirme par ailleurs que le président de l'UPF était en capacité de le suspendre au motif que les faits imputés à Anthony Tchékémian "revêtaient un caractère suffisant de vraisemblance et de gravité et que la poursuite de ses activités au sein de l’université présentait, en l'espèce, des inconvénients suffisamment sérieux pour le service ou pour le déroulement des procédures en cours".