AFP
Port-Soudan, Soudan | AFP | mardi 27/05/2025 - Une frappe de drone attribuée aux paramilitaires a touché mardi deux cibles stratégiques dans le sud du Soudan, selon une source militaire, alors que le pays, en guerre depuis deux ans, endure une flambée de choléra, avec 172 décès en une semaine.
"La milice [des Forces] de soutien rapide a bombardé un entrepôt de carburant dans la ville de Kosti et le quartier général (...) avec un drone stratégique, ce qui a provoqué un incendie dans l'entrepôt", a précisé la source militaire à l'AFP.
D’épais panaches de fumée ont été observés par des témoins sur place, qui ont également entendu des explosions dans cette ville située à environ 350 kilomètres au sud de Khartoum, dans l’État du Nil Blanc.
Le Soudan, troisième plus vaste pays d'Afrique, est plongé depuis avril 2023 dans une guerre meurtrière opposant le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée et dirigeant de facto du pays depuis un coup d'Etat en 2021, et son ancien bras droit, Mohamed Hamdane Daglo, commandant des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Sur le front sanitaire, "le Centre fédéral des opérations d'urgence au Soudan a signalé une forte recrudescence du choléra, avec 2.729 cas et 172 décès enregistrés en une semaine", selon un communiqué du ministère de la Santé. L’État de Khartoum concentre à lui seul 90 % des nouvelles infections, selon la même source.
Un précédent bilan faisait état de 51 morts au cours des trois premières semaines de mai dans ce pays ravagé par la guerre, où selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (UNOCHA), 70% de la population a été déplacée et 90 % des stations de pompage d’eau sont hors service.
Avant un repli la semaine dernière, les FSR ont mené plusieurs frappes de drones, notamment dans l'Etat de Khartoum contre trois centrales électriques, privant la capitale de courant pendant plusieurs jours.
A Khartoum, "les stations de traitement de l’eau ne sont plus alimentées en électricité et ne peuvent plus fournir une eau potable à partir du Nil", a déclaré vendredi Slaymen Ammar, coordinateur médical de Médecins sans frontières MSF à Khartoum.
Bashir Mohamed, un habitant d’Omdurman, dans l'Etat de Khartoum a expliqué à l'AFP que sa famille buvait ainsi "de l’eau directement puisée dans le Nil, achetée à des vendeurs utilisant des charrettes tirées par des ânes".
Cette eau non traitée est "la principale cause de la flambée" de l'épidémie, explique à l'AFP un médecin de l’hôpital Al-Naou, à Omdurman.
Le choléra est déjà endémique au Soudan, mais les contaminations sont devenues plus fréquentes et virulentes en raison de l’effondrement des infrastructures sanitaires et des dommages de la guerre.
Cette infection intestinale aiguë se propage par le biais d'aliments et d'eau contaminés par la bactérie vibrio cholerae, souvent à partir de matières fécales. Elle peut entraîner la mort en quelques heures en l’absence de traitement.
- Système de santé à genoux -
Face à l’afflux massif de malades, les bénévoles des salles d'intervention d'urgence ont lancé un appel urgent aux professionnels de santé expérimentés pour renforcer les équipes médicales dans les hôpitaux.
Selon l’un des bénévoles, contacté par l’AFP, la capacité d’accueil est largement dépassée, et le manque de personnel soignant se fait cruellement sentir. "Certains patients sont allongés à même le sol dans les couloirs des établissements", témoigne-t-il.
Selon le syndicat des médecins, jusqu’à 90 % des hôpitaux du pays ont été contraints de fermer temporairement, à un moment donné, en raison des affrontements.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) estimait en avril que 70 à 80 % des établissements de santé dans les zones touchées avaient été ponctuellement hors service,
Entrée dans sa troisième année, la guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 13 millions de personnes et provoqué ce que l'ONU a décrit comme "la pire crise humanitaire" en cours dans le monde.
"La milice [des Forces] de soutien rapide a bombardé un entrepôt de carburant dans la ville de Kosti et le quartier général (...) avec un drone stratégique, ce qui a provoqué un incendie dans l'entrepôt", a précisé la source militaire à l'AFP.
D’épais panaches de fumée ont été observés par des témoins sur place, qui ont également entendu des explosions dans cette ville située à environ 350 kilomètres au sud de Khartoum, dans l’État du Nil Blanc.
Le Soudan, troisième plus vaste pays d'Afrique, est plongé depuis avril 2023 dans une guerre meurtrière opposant le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée et dirigeant de facto du pays depuis un coup d'Etat en 2021, et son ancien bras droit, Mohamed Hamdane Daglo, commandant des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Sur le front sanitaire, "le Centre fédéral des opérations d'urgence au Soudan a signalé une forte recrudescence du choléra, avec 2.729 cas et 172 décès enregistrés en une semaine", selon un communiqué du ministère de la Santé. L’État de Khartoum concentre à lui seul 90 % des nouvelles infections, selon la même source.
Un précédent bilan faisait état de 51 morts au cours des trois premières semaines de mai dans ce pays ravagé par la guerre, où selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (UNOCHA), 70% de la population a été déplacée et 90 % des stations de pompage d’eau sont hors service.
Avant un repli la semaine dernière, les FSR ont mené plusieurs frappes de drones, notamment dans l'Etat de Khartoum contre trois centrales électriques, privant la capitale de courant pendant plusieurs jours.
A Khartoum, "les stations de traitement de l’eau ne sont plus alimentées en électricité et ne peuvent plus fournir une eau potable à partir du Nil", a déclaré vendredi Slaymen Ammar, coordinateur médical de Médecins sans frontières MSF à Khartoum.
Bashir Mohamed, un habitant d’Omdurman, dans l'Etat de Khartoum a expliqué à l'AFP que sa famille buvait ainsi "de l’eau directement puisée dans le Nil, achetée à des vendeurs utilisant des charrettes tirées par des ânes".
Cette eau non traitée est "la principale cause de la flambée" de l'épidémie, explique à l'AFP un médecin de l’hôpital Al-Naou, à Omdurman.
Le choléra est déjà endémique au Soudan, mais les contaminations sont devenues plus fréquentes et virulentes en raison de l’effondrement des infrastructures sanitaires et des dommages de la guerre.
Cette infection intestinale aiguë se propage par le biais d'aliments et d'eau contaminés par la bactérie vibrio cholerae, souvent à partir de matières fécales. Elle peut entraîner la mort en quelques heures en l’absence de traitement.
- Système de santé à genoux -
Face à l’afflux massif de malades, les bénévoles des salles d'intervention d'urgence ont lancé un appel urgent aux professionnels de santé expérimentés pour renforcer les équipes médicales dans les hôpitaux.
Selon l’un des bénévoles, contacté par l’AFP, la capacité d’accueil est largement dépassée, et le manque de personnel soignant se fait cruellement sentir. "Certains patients sont allongés à même le sol dans les couloirs des établissements", témoigne-t-il.
Selon le syndicat des médecins, jusqu’à 90 % des hôpitaux du pays ont été contraints de fermer temporairement, à un moment donné, en raison des affrontements.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) estimait en avril que 70 à 80 % des établissements de santé dans les zones touchées avaient été ponctuellement hors service,
Entrée dans sa troisième année, la guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 13 millions de personnes et provoqué ce que l'ONU a décrit comme "la pire crise humanitaire" en cours dans le monde.