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Six étudiants polynésiens diplômés de l'ESSEC


Les six étudiants de la promotion ESSEC 2017 ont procédé au traditionnel lancé de chapeau après avoir reçu leurs diplômes.
Les six étudiants de la promotion ESSEC 2017 ont procédé au traditionnel lancé de chapeau après avoir reçu leurs diplômes.
PAPEETE, le 15 juin 2018 - Les six étudiants Polynésiens de la formation d'école de commerce ESSEC de la CCISM ont reçu leurs prestigieux diplômes ce jeudi 14 juin. Des étudiants qui sont surtout des professionnels avec une carrière déjà bien remplie, et qui visent maintenant les plus hautes fonctions.

Ce jeudi soir à la CCISM, les six diplômés de la promotion ESSEC 2017 de la Chambre de commerce ont reçu le précieux sésame de "diplôme de responsable de gestion en marketing et développement commercial". Une cérémonie qui vient récompenser 18 mois de travail intensif de 2015 à 2017, avec un calendrier à partager entre leurs cours, beaucoup de travail à la maison, la rédaction d'un mémoire… Et bien sûr leurs obligations professionnelles et familiales.

Car toute la promotion a plus de 30 ans et une belle carrière établie d'entrepreneur ou de cadre supérieur, qu'ils souhaitent faire passer au niveau supérieur avec cette expertise et le prestigieux diplôme associé. Dans le détail, pendant ces 18 mois de formation, les six étudiants ont complété un programme complet de cours avec la grande école de commerce parisienne, l'ESSEC. En sept modules, ils ont étudié la stratégie d'entreprise, le marketing, le développement produit, le développement de marque, la création de valeur… Tout ce qu'il faut savoir pour faire le succès d'une entreprise !

Stephane Chin Loy, président de la CCISM, nous révèle que la formation ESSEC sera mise en suspend après cette quatrième promotion. Après une forte demande lors de sa mise en place en 2012 et une cinquantaine de diplômés, le recrutement s’essoufflait. Mais la Chambre de commerce va continuer de former les hauts-cadres de Polynésie : "nous développons d'autres offres. Par exemple nous allons proposer un MBA à partir de la rentrée avec L'institut d'administration des entreprises Paris-Sorbonne. Nous sommes aussi en train de nous positionner sur différents types de formations HEC… Nous voulons de la diversité. Et une fois que nous aurons recensé une demande plus forte, nous pourrons relancer la formation ESSEC, d'ici un ou deux ans" espère le président de la CCISM.


Jean-Jacques Perry, major de la promotion

Raconte-nous le rythme, et comment on gère ça avec une vie professionnelle et familiale en parallèle ?
Ah ça, je suis un superman ! (rires) Non, le rythme c'était des sessions de cours de six jours d'affilé, du jeudi au samedi puis du lundi au mercredi, en journée continue. On prenait tous sur nos congés personnels. Il y a eu huit modules comme ça, un tous les deux mois. C'étaient des cours intensifs, très pratiques, avec à chaque fois un devoir à rendre, généralement une analyse dédiée à chaque module. Ensuite, après cette période d'un an, nous avons eu six mois pour faire ce joli mémoire qui a clôture notre formation.
Du coup pendant 18 mois on n'avait plus de congés, plus de vie, rien. On était des moines ! Dans mon discours je me suis excusé et j'ai remercié ma femme pour sa patience. J'ai eu beaucoup d’absences les week-end et les soirées. Mais on a réussi, grâce au travail en équipe avec les autres étudiants. On a vraiment formé une petite famille, on s'est aidés les uns les autres.

Est-ce que tout ce travail a valu le coup ?
Il n'y a pas eu de débouché immédiat, mais je dirais que majoritairement oui, ça valait le coup parce que les outils proposés et les réflexions faites permettent d'avoir un recul sur l'ensemble des éléments de l'entreprise et sur soi-même. Les cours mélangeaient le marketing avec les relations humaines, les RH, la négociation, etc, qui donnent une autre réflexion sur le monde, pour essayer de voir au-delà des petits problèmes quotidiens et essayer de comprendre la stratégie et de voir plus loin. Aujourd'hui je vois que nous avons vraiment gagné confiance en nous, nous avons les outils et nous nous sentons armés pour faire face et aller plus loin ! Donc nous allons continuer à nous aiguiser, puis on verra la suite !

Combien a coûté la formation ?
Elle a coûté deux millions de francs. Je l'ai financée essentiellement moi-même, avec ma précédente entreprise qui en a financé environ 20 %. Donc un gros investissement en temps et financièrement, mais après il y a quand même un retour sur investissement !


Vanina Ly (avec son mari Jean-Petit), fraîchement diplômée de l'ESSEC

Nous avons compris lors du discours de Jean-Jacques que ça a été un gros investissement de temps. Comment as-tu géré avec ta petite fille à la maison ?
Ça n'a pas toujours été facile, mais grâce au soutien de mon compagnon, de mes collègues étudiants et avec de la volonté, ça a été. On m'a beaucoup aidée ! C'est vrai que nous avons démarré à onze dans la promotion, pour finir à 6. Certains ont abandonné en cours de route, donc ce n'était vraiment pas évident. Aujourd'hui je suis fière de moi, du travail fourni et du résultat ! Et fière de mes collègues aussi !

Comment cette formation a-t-elle changé ta carrière ?
Avant la formation j'étais dans la grande distribution depuis 18 ans, j'étais directrice d'un supermarché. Mais l'occasion de faire cette formation ESSEC s'est présentée et j'étais arrivée à un moment de ma vie où j'aspirais à autre chose. Donc j'ai voulu ce diplôme, ça me permettait de me rassurer… Aujourd'hui je gère une station service de Mahina, mais je suis également en train de monter une société avec ma fille et de développer un projet de commerce bio avec mon compagnon… Mais je ne veux pas en dire trop aujourd'hui !


Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Vendredi 15 Juin 2018 à 18:20 | Lu 6650 fois