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Santé : Les îles Cook signent un protocole de coopération avec la Polynésie


PAPEETE, le 15 décembre 2017 - Le Président de la Polynésie française, Edouard Fritch, a signé vendredi un protocole de coopération avec le ministre de la Santé des îles Cook, Nandi Glassie.

La Polynésie française et les îles Cook ont signé, ce vendredi, un protocole de coopération entre leurs ministères de la santé.

Cette coopération vise à améliorer la santé de leurs citoyens respectifs au travers d’actions telles que le développement du personnel œuvrant dans le domaine de la santé, le renforcement de la collaboration et de l’échange d’informations sur divers sujets de santé, et la continuité de la collaboration avec l’Institut Louis Malardé.

Lors de la 12ème réunion des ministres de la Santé du Pacifique, organisée en août dernier, par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la région Pacifique occidentale, une réunion bilatérale a été organisée par le ministre de la Santé des îles Cook avec le ministre des Solidarités et de la santé, le Dr Jaques Raynal. Les deux ministres se sont accordés, à cette occasion, pour développer une coopération en santé entre les deux pays, qui partagent de nombreuses similitudes en termes de population, de culture, et de problématiques sanitaires.

La région Pacifique de l’OMS comprend 21 pays et territoires dont les trois collectivités françaises du Pacifique. Dans une stratégie de promotion et de protection de la santé, sous le thème d’une vision « Iles-santé », l’OMS insiste sur la nécessité de collaboration et d’entraide entre pays voisins.

Trois questions à Jacques Raynal

Qu'implique la signature de la convention avec les îles Cook?
Il s'agit de resserrer les liens avec Rarotonga et les îles Cook. Il s'agit de resserrer des liens qui existent déjà puisque d'un point de vue familial, vous pensez qu'il y a beaucoup de relations avec les îles Cook qui sont proches des îles Australes. Pour deux point relativement important, il s'agit des analyses virales qui peuvent être effectuée à l'institut Malardé qui intéresse donc le ministre de la santé des îles Cook pour pouvoir faire des diagnostics en cas d'épidémie et par ailleurs, nous pourrions proposer des formations dans notre établissement de soins primaires pour les personnel des îles Cook.

Pour l'instant, il n'est pas question d'évasan de patients des iles Cook vers la Polynésie ?
Le ministre de la santé des îles Cook a visité ce matin le CHPF. Il est impressionné par les moyens qui sont mis à notre disposition par rapport à ceux qu'il a chez lui et maintenant il nous reste à discuter de ce que l'on pourra faire en termes de ce type de relation médicale et qui pourrait intéresser le ministère de la santé Rarotongien, en fonction des pathologies présentes là-bas.

Est-ce un premier pas vers le pôle de santé régional que souhaite devenir la Polynésie française ?
Oui tout à fait. C'est un début. Nous essayons de mettre en place petit à petit quelque chose qui sera, peut-être, validé dans 10 ans ou dans 15 ans. Ça avance et notamment avec l'officialisation de congrès des ministres de la santé du pacifique qui aura lieu en 2019 en Polynésie française.

LA POLYNESIE DEVIENDRA-T-ELLE UN POLE DE SANTE REGIONALE ?

Lors de la conception puis de la construction du projet du Centre Hospitalier du Taaone (CHPF), le Pays avait fait part de son ambition de faire de ce nouvel hôpital un pôle de santé régional pour l'ensemble du Pacifique Sud.
L'ouverture du service d'oncologie a permis d'avancer sur ce point-là, notamment grâce à la convention qui permet de prendre en charge les patients calédoniens nécessitant une cure de radiothérapie depuis le 31 mai 2016.
Cette signature est un deuxième pas dans ce sens-là. En effet, ce rapprochement entre les ministres de la Santé des deux Pays est de bon augure. Par ailleurs, le ministre de la Santé Rarotongien, Nadi Glassie, n'exclut pas à terme de faire bénéficier les patients des îles Cook du service d'oncologie du CHPF.
"Pour l'instant nous avons une convention avec la Nouvelle Zélande pour les évasans et le traitement de nos patients. Néanmoins nous n'excluons pas à terme d'échanger avec la Polynésie française qui est plus proche, notamment pour le traitement des cancers".
Sans oublier que le congrès des ministres de la santé du Pacifique se tiendra en 2019 en Polynésie française. Le ministre de la santé des îles Cook est le responsable de ce même congrès qui s'est déroulé en 2018. "Le bâton va revenir au ministre de la santé de la Polynésie française pour construire jusqu'en 2019 et même jusqu'en avril 2020 conduire les actions de ce congrès des ministres de la santé du Pacifique", explique Jacques Reynal, ministre de la santé de Polynésie française.
Espérons donc que si cette ambition de faire de la Polynésie un pôle de santé régional pour le pacifique sud, le ministre de la santé polynésien, en fonction lors de cette mandature, saura profiter de cette opportunité pour placer ses pions et faire avancer le projet.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Samedi 16 Décembre 2017 à 14:32 | Lu 1467 fois