Sanquer met Brotherson face à ses contradictions sur le rôle des maires


Tahiti, le 26 novembre 2025 - La députée et représentante à l’assemblée Nicole Sanquer entend interroger le président du Pays sur son refus d’élargir les compétences des communes, et sa défiance affichée envers les maires. Dans sa question orale, elle rappelle à Moetai Brotherson que “les maires sont souvent les premiers sur le terrain, les premiers à intervenir, les premiers à rassurer – parfois avec des moyens dérisoires, et souvent sur des compétences qui, en réalité, relèvent du Pays”.
 

Ces derniers jours, les tāvana ont été confrontés à plusieurs urgences : inondations à Raiatea, violences dans plusieurs quartiers et, plus récemment, un grave éboulement à Afa’ahiti mercredi matin au PK 3,8, ensevelissant au moins deux habitations. Face à ces situations, la proposition de loi organique (PPLO) adoptée au Sénat et par la commission des lois à l’Assemblée nationale vise à sécuriser juridiquement les maires lorsqu’ils agissent pour protéger la population, même si la compétence relève du Pays. Objectif, permettre “une gestion partagée avec le Pays, sans en faire un outil de conflit ou même un outil politique mais un moyen d’efficacité”.

Or, “vous avez publiquement qualifié cette initiative de ‘gesticulations politiques parisiennes’ tout en reprochant aux maires leur incapacité à assurer leurs propres missions”, rappelle Nicole Sanquer qui y voit une contradiction dans la position du président. “Pouvez-vous clarifier votre position et justifier votre défiance envers nos maires tout en les sollicitant en cas de besoin ?”, demande-t-elle, pointant la tension entre contrôle centralisé et autonomie locale. Moetai Brotherson pourrait lui rétorquer que les tāvana ne sont pas encore en mesure d’assumer pleinement les compétences qui leur sont dévolues, d’autant que l’application du CGCT, qui devait élargir leurs pouvoirs, a été repoussée à 2032.

Rédigé par Stéphanie Delorme le Mercredi 26 Novembre 2025 à 16:00 | Lu 2552 fois