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Relaxe dans un dramatique accident nautique à Bora Bora


Le soir du 24 mai 2014, les gendarmes de Bora Bora sont informés d’un accident ayant eu lieu dans le lagon, entre un pêcheur et une pirogue double de 11 mètres.
Le soir du 24 mai 2014, les gendarmes de Bora Bora sont informés d’un accident ayant eu lieu dans le lagon, entre un pêcheur et une pirogue double de 11 mètres.
PAPEETE, le 12 décembre 2017 - Un individu de 56 ans comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel pour répondre de « blessures involontaires ». Le soir du 24 mai 2014, alors qu’il naviguait dans le chenal de Bora Bora à bord de son bateau, l’homme avait heurté un homme qui pêchait sans balise de signalement. Suite à ses blessures, la victime était devenue paraplégique.

Le soir du 24 mai 2014, les gendarmes de Bora Bora sont informés d’un accident ayant eu lieu dans le lagon entre un pêcheur et une pirogue double de 11 mètres. La victime pêchait avec un ami lorsqu’elle a été prise dans les hélices des deux moteurs de 300 chevaux du navire qui avançait à une vitesse d’environ 25 km/h. Le capitaine du bateau, guide touristique qui rentrait chez lui à Matira, explique aux gendarmes qu’il a entendu un bruit anormal avant de voir des lumières dans l’eau et de porter assistance au blessé. Il ajoute qu’il n’a pas vu de bouée en surface. L’enquête laissera apparaître qu’il y avait bien une bouée mais que celle-ci était de couleur vert foncé.


Premières constatations

Dans un premier temps, les enquêteurs constatent que les deux pêcheurs ne disposaient pas de signaux en surface et concluent qu’il était très difficile pour le pilote du navire d’apercevoir les deux lampes de plongée. Ils ajoutent également qu’il est « impensable » que la victime n’ait pas entendu le bruit des moteurs. Dans un second temps, l’avocate de la victime adresse une lettre au parquet dans laquelle elle met en cause la vitesse du bateau et le fait que le pilote n’ait pas vu les lampes de plongée.

Un père de famille était donc poursuivi, ce mardi, pour ces faits qualifiés de « blessures involontaires ». L’homme, présent lors de l’audience, a répondu à toutes les questions du tribunal, indiquant que, ce soir-là, il naviguait à une vitesse de croisière et qu’il n’avait pas vu de lumière ou de signalement pouvant informer de la présence nocturne des pêcheurs. Suite à cet accident, la victime, gravement blessée au dos, était devenue paraplégique.

Lors de sa plaidoirie, le conseil de la victime a insisté sur la vitesse du navire le soir des faits : « Il faut condamner cet homme car il a violé la loi, 15 nœuds, ce sont 8 mètres par seconde (…) On lui reproche d’avoir circulé à une vitesse qui fait qu’il ne pouvait contrôler son bateau. » L’avocate a ensuite évoqué la dramatique situation de son client depuis l’accident : « La victime a une incapacité permanente physique de 70%. Elle vit dans un logement qui n’est pas adapté et ne dispose pas de grands moyens. »

Le procureur de la République a requis 12 mois avec sursis mise à l’épreuve : « toute sa vie, la victime devra vivre dans un fauteuil roulant (…) Cet accident résulte de la conjonction de deux faits : la vitesse et l’absence de veille à l’avant du bateau. »

Pour renforcer sa défense, le conseil du prévenu s’est appuyé sur les témoignages de trois professionnels de la navigation : « ils confirment qu’il n’y a pas d’obligation de veille à l’avant du navire (…) Il y a une absence totale de fautes. »

Après en avoir délibéré, le tribunal a relaxé l’homme.

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 12 Décembre 2017 à 16:46 | Lu 2085 fois