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Prison ferme pour avoir frappé sa femme enceinte de 6 mois


PAPEETE, le 18 septembre 2018 -Un homme de 42 ans a été condamné à un an de prison ferme ce lundi lors de sa présentation en comparution immédiate pour des violences commises sur sa compagne enceinte et mère de leurs deux autres enfants. A la barre, le prévenu a émis des regrets en expliquant qu’il avait lui-même été victime de violences dans son enfance. La victime est désormais hébergée dans un dispensaire.

Le 14 septembre dernier, les gendarmes de Moorea sont avisés de violences familiales dans une habitation de Papetoai. Arrivés sur les lieux, ils constatent que le prévenu porte des gants de boxe. L’homme, dont le taux d’alcoolémie équivaut à 2, 20 grammes par litre de sang, a bu durant toute une partie de la journée. Sa femme explique aux forces de l’ordre qu’elle lui a demandé de choisir entre sa famille et ses « copains de beuverie», ce qui a provoqué un déferlement de violence chez le prévenu.

Malgré le fait que sa compagne soit enceinte de six mois, il la frappe brutalement et lui donne un coup de pied sous les yeux de l’un de leurs enfants.


A la barre du tribunal ce lundi, le prévenu émet quelques remords et déclare qu’il est « sincèrement désolé. » Jugé en état de récidive légale pour des faits de juin 2016, c’est la quatrième fois qu’il comparaît pour des violences sur sa conjointe qui a 12 ans de moins que lui. Interrogée, cette dernière explique qu’elle est régulièrement victime des coups de son compagnon mais que son tane est le seul à avoir un emploi et que cela complique donc la situation. Le prévenu, employé dans un hôtel de Moorea en qualité d’agent de maintenance, dit avoir subi des violences durant son enfance mais n’explique pas ses actes.

Pour le conseil de la victime, le prévenu n’émet aucun regret « sincère » : « il faut tout de même rappeler que cette jeune femme est enceinte et mère de deux enfants. Le prévenu n’a aucune considération pour elle, il la traite comme un objet, comme un chien. C’est un homme très violent.»

Avant de requérir 18 mois de prison avec sursis, le procureur de la République déplore la situation de la victime qui, comme dans « tant d’autres dossiers » est en situation de «dépendance économique.» Il affirme qu’il faut mettre un terme à cette relation « toxique » et « protéger la victime. »

Relation également qualifiée de « toxique » par le conseil du prévenu qui déclare que son client a eu une réelle « prise de conscience » et qu’il sait désormais que cela doit s’arrêter.

L’homme a finalement été condamné à 18 mois de prison dont 6 mois avec sursis.



Rédigé par Garance Colbert le Mardi 18 Septembre 2018 à 07:58 | Lu 1825 fois