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Présidentielle : les élus expliquent leurs parrainages


Pour être candidat à l'élection présidentielle, il faut obligatoirement avoir obtenu 500 parrainages d'élus habilités.
Pour être candidat à l'élection présidentielle, il faut obligatoirement avoir obtenu 500 parrainages d'élus habilités.
PAPEETE, le 7 mars 2017. Vingt-deux parrainages polynésiens ont déjà été validés par le Conseil constitutionnel: cinq élus soutiennent François Fillon, sept soutiennent Marine Le Pen et neuf ont adressé leur parrainage pour Oscar Temaru. Les cinq élus orange qui soutiennent la candidate du Front national expliquent leur soutien par un "choix personnel" et non par une consigne de parti.

Les candidats à l’élection présidentielle ont jusqu’au 17 mars pour réunir 500 parrainages d’élus. Nouveauté cette année, les soutiens sont désormais rendus publics. Depuis le 1er mars, le Conseil constitutionnel publie au fur et à mesure la liste des soutiens validés. Une nouvelle liste a été publiée ce mardi.

Cette nouvelle publication a permis de découvrir les premiers parrainages polynésiens. Au total, 22 élus polynésiens ont adressé leurs parrainages : cinq soutiennent François Fillon, sept soutiennent Marine Le Pen et neuf ont adressé leur parrainage pour Oscar Temaru. A noter que Tearii Alpha, maire de Teva i Uta, a adressé un parrainage à Alain Juppé, qui affichait ce mardi 242 parrainages à son compteur alors qu'il a confirmé lundi qu'il ne se présenterait. Le ministre du développement des ressources primaires reste donc fidèle à l'homme dont il était le représentant officiel lors de la campagne pour la primaire de la droite.

Un "choix personnel" au Tahoeraa

En fin de semaine dernière, la représentante Tahoeraa Huiraatira Sandra Levy Agami avait expliqué sur les réseaux sociaux pourquoi elle parrainait Marine Le Pen. Comme elle quatre autres élus orange ont apporté leur soutien à la présidente du Front national. Les élus que nous avons pu contacter ce mardi mettent tous en avant un "choix personnel" et réfutent une consigne de parti. "J'ai donné mon parrainage à Marine Le Pen parce qu'elle en avait fait la demande auprès des maires, afin qu'elle puisse avoir les 500 voix requises", explique Gérard Parker, maire délégué Tahoera'a de Teahupo'o. " Mais ce choix ne définit en aucun cas mon vote pour ces présidentielles. Normalement, avec le Tahoeraa nous sommes de droite, mais rien n'a été encore décidé. Nous ne nous sommes pas encore réunis pour décider pour qui nous voterons lors de ces élections."

Officiellement il n’y a donc pas d’accord entre le Tahoeraa et le Front National que ce soit pour les parrainages ou pour la consigne de vote à la présidentielle. Concernant l'élection des 23 avril et 7 mai, tout semble encore possible du côté du parti du tumu fe'i assure la représentante Gilda Vaiho Faatoa, qui n'exclut pas un vote pour François Baroin si celui-ci venait à se présenter. L'ancien ministre de l'Outre-mer de 2005 à 2007 sous la présidence de Jacques Chirac est en effet appelé à la rescousse par des élus sarkozystes depuis plusieurs semaines. Mais pour le moment, le sénateur-maire de Troyes n'est candidat à rien.

Deux autres élus ont également apporté leur soutien à Marine Le Pen. Il s'agit des élus Tapura : Igino Teagai, maire de Tatakoto, et Raymond Tekurio, tavana de Hikueru. Contacté Igino Teagai assure : "Dans son programme, Marine Le Pen indique qu'elle va aider les personnes qui ont subi le nucléaire de Moruroa et qu'elle va réaliser des projets pour la Polynésie et les Tuamotu. Aux Tuamotu, les cancers, liés au nucléaire, c'est un problème. C'est la seule qui nous apporte du bien pour la Polynésie."

Parmi les cinq soutiens à François Fillon, quatre viennent de Bora Bora. Maire et maires délégués ont apporté leur soutien à l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy. La maire de Manihi Mireille Haoatai est la cinquième voix pour le candidat des Républicains. Pour le moment, le Tapura Huiraatira annonce qu'il soutient toujours François Fillon dans la course à la présidentielle, tant qu'il est le candidat de la droite.

16 parrainages pour Oscar Temaru

Oscar Temaru, candidat à la présidentielle, affiche ce mardi 16 parrainages : sept viennent d'élus corses et neuf de Polynésie. Parmi les parrainages polynésiens : on retrouve bien sûr les noms de ses collègues UPLD à l'APF comme Eliane Tevahitua , Valentina Cross, Richard Tuheiava, Jacqui Drollet et Tony Géros. On trouve aussi Mareta Mapu, maire de Fangatau, et Tevahineheipua Brander, maire de Tureia. Les deux parrainages plus surprenants sont ceux d'Alain Sangue, maire délégué de Papeari, et de Félix Faatau, représentant Tapura à l'assemblée et frère du ministre de l'Equipement Luc Faatau. Sans détours, l'élu de Papeari, aujourd'hui Tapura, explique les raisons de son parrainage pour Oscar Temaru : "D'abord, c'est un personnage politique de la Polynésie. Il y a eu une consigne du Tapura qui a été donnée, mais bien après mon dépôt", rappelle-t-il. "Ce parrainage est un choix personnel et c'est une dette que j'avais envers Oscar. Aujourd'hui, ma dette est soldée. J'avais une dette car il m'a permis de participer aux élections territoriales en 2013 avec le Tavini. Vu ce qui se passe au niveau national, je ne sais pas quelle sera la décision du Tapura sur leur soutien envers Monsieur Fillon. Mon choix est purement personnel, Oscar Temaru est un Polynésien. Et si ça avait été Edouard Fritch ou Gaston Flosse ou n'importe qui, je pense que je les aurais soutenus également parce que ce sont des Polynésiens."
Pour Félix Faatau, ce parrainage c'est une histoire de "famille" et c'est juste pour le parrainage. "J'ai décidé de donner mon parrainage à Oscar Temaru, tout d'abord parce qu'il fait partie de ma famille, et il me l'a demandé. Mais il sait que je ne voterai jamais pour lui, puisque je suis du Tapura Huiraatira. Nous voterons pour le candidat de droite."

En dehors de la Polynésie, tous les parrainages pour le maire de Faa'a proviennent de Corse. Pour ses parrains corses, "Oscar Temaru est le seul candidat à l’élection présidentielle capable de porter notre message, de défendre nos valeurs communes et de permettre l’émancipation des peuples et des nations sans état", nous explique Jean-Marc Rodriguez, maire de Poggio di Venaco. "Seule l’indépendance peut permettre à nos nations respectives de renaître loin du centralisme et du jacobinisme français et de retrouver leurs essors culturel et économique."


Rédigé par Mélanie Thomas et Corinne Tehetia le Mardi 7 Mars 2017 à 17:28 | Lu 1857 fois
           



Commentaires

1.Posté par Fiu!!! le 08/03/2017 09:48 | Alerter
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Il est consternant de voir que dans un système démocratique, des élus n'ont pas compris qu'ils sont parfois les représentants et toujours les employés de leurs électeurs auxquels ils ont des comptes à rendre.

Ils agissent comme s'ils pensaient, « maintenant que je suis élu, je fais ce que je veux ».

En Démocratie, le renvoi d’ascenseur, « la dette personnelle » n’y ont pas leur place.

Trahir ses électeurs est un sport aussi bien national que local.

Tristes pratiques !

2.Posté par Pascal Petit le 08/03/2017 11:04 | Alerter
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Je me déplace aux présidentielles seulement si Mr Temaru se présente afin de voter pour lui. Tous les autres sont des polichinelles.

3.Posté par beaulieu jean pierre le 08/03/2017 15:04 | Alerter
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Qui vivra verra, mais je nous plains et encore plus les Français qui aiment vraiment leur pays si Fillon ou Macron devaient arriver au pouvoir.