Seules les dix maisons situées à l’entrée des deux servitudes ont été autorisées à être réintégrées (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 1er décembre 2025 - Tiraillées entre soulagement, compassion et inquiétude, une dizaine de familles ont été autorisées à rejoindre leur logement quelques jours après le dramatique éboulement survenu à Afaahiti. Neuf foyers restent en zone contrôlée, accessible casqué avec l’accompagnement d’un pompier, et huit en zone interdite. Pour soutenir les sinistrés et les familles endeuillées, le Rotary club de Taravao lance une collecte de dons matériels et financiers.
En ce début de semaine, l’entrée du quartier du PK 3,300 à Afaahiti est toujours placée sous la surveillance de la police municipale et des gendarmes, tandis que les pompiers de Taiarapu-Est sont chargés d’accompagner les habitants casqués dans la zone intermédiaire. “En fin de semaine dernière, il a été décidé de compartimenter le quartier en trois zones : la zone la plus proche de la route où les habitants peuvent circuler, la zone contrôlée où les habitants peuvent aller chercher des biens matériels ou s’occuper de leurs animaux accompagnés de sapeurs-pompiers, et la zone d’exclusion qui est interdite d’accès car trop risquée”, explique le commandant Philippe de la brigade militaire de la sécurité civile, qui fait partie des deux conseillers techniques en sauvetage-déblaiement missionnés par le ministère de l’Intérieur.
En ce début de semaine, l’entrée du quartier du PK 3,300 à Afaahiti est toujours placée sous la surveillance de la police municipale et des gendarmes, tandis que les pompiers de Taiarapu-Est sont chargés d’accompagner les habitants casqués dans la zone intermédiaire. “En fin de semaine dernière, il a été décidé de compartimenter le quartier en trois zones : la zone la plus proche de la route où les habitants peuvent circuler, la zone contrôlée où les habitants peuvent aller chercher des biens matériels ou s’occuper de leurs animaux accompagnés de sapeurs-pompiers, et la zone d’exclusion qui est interdite d’accès car trop risquée”, explique le commandant Philippe de la brigade militaire de la sécurité civile, qui fait partie des deux conseillers techniques en sauvetage-déblaiement missionnés par le ministère de l’Intérieur.
“Des voisins ont perdu la vie”
Huit maisons se situent dans la zone d’exclusion, neuf en zone contrôlée et dix en zone accessible. Selon nos informations, six familles auraient réintégré leur logement le week-end dernier une fois l’eau et l’électricité rétablies. Parmi les habitants autorisés à rejoindre leur fare, Vetea, évacué en urgence avec ses chiens le mercredi 26 novembre, avait préféré dormir dans sa voiture le premier soir, avant de trouver refuge en zone urbaine chez sa mère. “J’ai pu rentrer chez moi samedi, sinon je serais allé avec mon voisin dans une maison OPH. On sait qu’on a de la chance de retrouver notre maison. Certaines familles ont tout perdu ! On est aussi conscient que ça va être long. Je suis choqué et marqué par ce qui s’est passé. Ça fait mal de savoir que des voisins ont perdu la vie dans ces circonstances”, confie-t-il, attaché à ce quartier, comme à ce terrain hérité de son père.
“Ça peut basculer à tout moment”
Jacqueline Miria fait partie des rares personnes à n’avoir pas été contraintes d’évacuer, son domicile se situant en bord de route. Malgré tout, le traumatisme est bien présent : “Il pleut, donc on reste vigilant. On est conscient que ça peut basculer à tout moment, qu’il peut y avoir d’autres éboulements. On est inquiet : on ne se sent pas forcément à l’abri. On compatit avec tous ceux qui ont perdu leur foyer ou leur famille.” Dans ce contexte, tous attendent aussi des explications à travers les conclusions de l’enquête judiciaire, ouverte le jour du drame par le parquet.
Tandis que la cellule d’experts locaux et nationaux poursuit ses investigations pour rendre son rapport qui devrait permettre d’aiguiller les autorités pour la suite des opérations, le site de l’éboulement qui a ôté la vie à huit personnes reste sous surveillance visuelle. D’autres outils sont mis à profit, dont un télémètre laser équipé d’une alarme pour avertir au moindre mouvement de terrain. La pluie abondante de ce lundi, marquée par un passage en vigilance orange en milieu de journée, constitue “un facteur aggravant” avec lequel les équipes risquent de devoir composer dans les prochains jours et les semaines à venir en pleine saison humide.
Une collecte de dons
Les premiers dons ont été réceptionnés ce lundi par les membres du Rotary club de Taravao.
En complément des aides mises en œuvre par le Pays, notamment à travers la mobilisation de la Direction des solidarités, de la famille et de l’égalité (DSFE) et de l’Office polynésien de l’habitat (OPH), le Rotary club de Taravao a lancé une “action solidaire” en faveur des familles sinistrées. Un compte bancaire dédié a été ouvert par le club philanthropique pour contribuer au relogement des familles, aux obsèques et aux besoins urgents liés à la catastrophe. Les premiers dons financiers et matériels ont été réceptionnés ce lundi matin au centre Teaputa avec le soutien de la commune de Taiarapu-Est. “On attend de l’électroménager, parce que des personnes sont relogées dans des fare OPH vides. Ceux qui ont tout perdu ont besoin du frigo jusqu’à la petite cuillère”, souligne Sylvain Plagnard, en tant que secrétaire. Les équipements électroménagers font partie des priorités, de même que les vêtements pour enfants et adultes, les produits d’alimentation secs, les produits d’hygiène, le linge de maison ou encore les jouets à trois semaines de Noël. Les bénévoles ont prévu de se relayer sur place pendant au moins une semaine, de 8 à 17 heures. Plus d’infos sur la page Facebook Rotary club Taravao – Tahiti iti.