Tahiti, le 22 août 2025- Lors d’une conférence de presse, la directrice du Centre hospitalier de la Polynésie française, Hani Teriipaia, et le directeur de la Santé, Francis Spaak, ont confirmé ce vendredi l’état de tension extrême au Taaone et dans plusieurs hôpitaux du Pays. Si le plan blanc n’a pas été activé, la direction admet avoir frôlé ce seuil cette semaine et appelle la population à la responsabilité.
La direction du Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF) a confirmé, lors d’une conférence de presse ce vendredi, l’état de tension extrême que connaît l’établissement depuis plusieurs semaines. “Ce matin à 9 heures, on était à 97 % pour les lits de chirurgie, 86 % pour la médecine. Et ces taux, dès qu’ils dépassent 85 %, démontrent une surtension”, a indiqué la directrice Hani Teriipaia, en indiquant les chiffres rouges sur l’écran de son ordinateur.
Elle a précisé que le CHPF est maintenu depuis juin au “niveau 2” du plan hôpital en tension. “Dans la nuit du jeudi soir, on a failli déclencher le plan blanc. Et on a dû encore renforcer des mesures pour ne pas le faire.” L’activation du plan blanc, qui correspond au niveau 3, implique “des mesures exceptionnelles, telles que la déprogrammation de certaines activités médicales et le rappel du personnel”.
Pour éviter ce scénario, la rotation des lits a été accélérée. “Dès que les patients sont médicalement sortants, on les sort”, a expliqué Hani Teriipaia, en admettant que cela puisse surprendre certaines familles : “À peine opéré, hop, on m’a fait sortir”, se plaignent certains. “Mais là, on n’a pas le choix, c’est le minimum médical absolument nécessaire”, poursuit le directeur de la Santé, Francis Spaak.
La surcharge globale
Les urgences sont au cœur de cette pression. “On a eu beaucoup d’évacuations ce week-end, d’accidents de la voie publique. Donc, ça a tendu encore plus les services”, a poursuivi la directrice du CHPF. Francis Spaak appelle à la prudence : “Ces événements tragiques auraient pu être évités. On ne peut qu’inviter l’ensemble de la population à une prudence vis-à-vis du code de la route.”
La tension ne touche pas uniquement le Taaone. “L’hôpital de Taravao est complètement saturé. À Moorea, l’hospitalisation est fermée faute de personnel. Sur huit médecins nécessaires, il n’y en a que trois. À Tubuai, le capacitaire complet n’est pas utilisable”, a détaillé le Dr Spaak.
Pour limiter la surcharge, le CHPF oriente certains patients vers le privé. “Nous n’avons pas de convention spécifique avec les cliniques, mais, dès que l’état des patients le permet, nous essayons de les orienter vers ces structures, grâce notamment à l’intervention de la CPS”, a souligné le directeur de la Santé.
Les causes de cette situation sont structurelles. “Il y a le post-Covid, où tous les patients non traités entre 2020 et 2022 se sont aggravés. Et il y a une baisse de la réponse de santé de premier recours”, a expliqué Hani Teriipaia. Son collègue a ajouté : “C’est toute la chaîne du soin qui est en cause. La saturation du CHPF est l’aboutissement de cette chaîne de soins en souffrance aujourd’hui.”
Appel à la responsabilité de tous
La direction de la Santé insiste sur la prévention. “Pour certains cas, si on avait consulté plus tôt, on pourrait éviter une hospitalisation en réanimation”, a affirmé le Dr Spaak, qui met en garde : “Un jour, on arrivera à une situation où il y aura un patient pour lequel on n’aura pas la ressource pour le soigner de façon optimale.”
En attendant, l’hôpital reste en alerte permanente. “Nous avons un suivi quotidien du matin au soir, une cellule de bed manager chargée de suivre de près le capacitaire hospitalier et la tension sur les lits”, a rappelé Hani Teriipaia.
Et Francis Spaak de conclure : “L’objectif, c’est que l’ensemble de la population soit en meilleure forme pour que le CHPF puisse répondre de façon optimale”.
Cette alerte arrive alors qu’un climat social lourd pèse déjà sur le Fenua : un préavis de grève dans l’hôtellerie a été déposé exigeant revalorisation salariale et meilleure considération pour le personnel. Parallèlement, des préavis ont été déposés dans le secteur du commerce, ciblant des enseignes majeures, autour des défis liés aux arrêts maladie et à la protection des salariés.
Enfin, la flottille administrative, en proie à un vieillissement inquiétant du personnel et à des manques de moyens, évoque à nouveau une possible grève si aucune réponse concrète n’est apportée à ses revendications. Dans ce contexte, une mobilisation du personnel de santé, si elle devait se concrétiser, viendrait s’ajouter à une série de mouvements sociaux qui affectent déjà les secteurs clés du Pays.
La direction du Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF) a confirmé, lors d’une conférence de presse ce vendredi, l’état de tension extrême que connaît l’établissement depuis plusieurs semaines. “Ce matin à 9 heures, on était à 97 % pour les lits de chirurgie, 86 % pour la médecine. Et ces taux, dès qu’ils dépassent 85 %, démontrent une surtension”, a indiqué la directrice Hani Teriipaia, en indiquant les chiffres rouges sur l’écran de son ordinateur.
Elle a précisé que le CHPF est maintenu depuis juin au “niveau 2” du plan hôpital en tension. “Dans la nuit du jeudi soir, on a failli déclencher le plan blanc. Et on a dû encore renforcer des mesures pour ne pas le faire.” L’activation du plan blanc, qui correspond au niveau 3, implique “des mesures exceptionnelles, telles que la déprogrammation de certaines activités médicales et le rappel du personnel”.
Pour éviter ce scénario, la rotation des lits a été accélérée. “Dès que les patients sont médicalement sortants, on les sort”, a expliqué Hani Teriipaia, en admettant que cela puisse surprendre certaines familles : “À peine opéré, hop, on m’a fait sortir”, se plaignent certains. “Mais là, on n’a pas le choix, c’est le minimum médical absolument nécessaire”, poursuit le directeur de la Santé, Francis Spaak.
La surcharge globale
Les urgences sont au cœur de cette pression. “On a eu beaucoup d’évacuations ce week-end, d’accidents de la voie publique. Donc, ça a tendu encore plus les services”, a poursuivi la directrice du CHPF. Francis Spaak appelle à la prudence : “Ces événements tragiques auraient pu être évités. On ne peut qu’inviter l’ensemble de la population à une prudence vis-à-vis du code de la route.”
La tension ne touche pas uniquement le Taaone. “L’hôpital de Taravao est complètement saturé. À Moorea, l’hospitalisation est fermée faute de personnel. Sur huit médecins nécessaires, il n’y en a que trois. À Tubuai, le capacitaire complet n’est pas utilisable”, a détaillé le Dr Spaak.
Pour limiter la surcharge, le CHPF oriente certains patients vers le privé. “Nous n’avons pas de convention spécifique avec les cliniques, mais, dès que l’état des patients le permet, nous essayons de les orienter vers ces structures, grâce notamment à l’intervention de la CPS”, a souligné le directeur de la Santé.
Les causes de cette situation sont structurelles. “Il y a le post-Covid, où tous les patients non traités entre 2020 et 2022 se sont aggravés. Et il y a une baisse de la réponse de santé de premier recours”, a expliqué Hani Teriipaia. Son collègue a ajouté : “C’est toute la chaîne du soin qui est en cause. La saturation du CHPF est l’aboutissement de cette chaîne de soins en souffrance aujourd’hui.”
Appel à la responsabilité de tous
La direction de la Santé insiste sur la prévention. “Pour certains cas, si on avait consulté plus tôt, on pourrait éviter une hospitalisation en réanimation”, a affirmé le Dr Spaak, qui met en garde : “Un jour, on arrivera à une situation où il y aura un patient pour lequel on n’aura pas la ressource pour le soigner de façon optimale.”
En attendant, l’hôpital reste en alerte permanente. “Nous avons un suivi quotidien du matin au soir, une cellule de bed manager chargée de suivre de près le capacitaire hospitalier et la tension sur les lits”, a rappelé Hani Teriipaia.
Et Francis Spaak de conclure : “L’objectif, c’est que l’ensemble de la population soit en meilleure forme pour que le CHPF puisse répondre de façon optimale”.
Cette alerte arrive alors qu’un climat social lourd pèse déjà sur le Fenua : un préavis de grève dans l’hôtellerie a été déposé exigeant revalorisation salariale et meilleure considération pour le personnel. Parallèlement, des préavis ont été déposés dans le secteur du commerce, ciblant des enseignes majeures, autour des défis liés aux arrêts maladie et à la protection des salariés.
Enfin, la flottille administrative, en proie à un vieillissement inquiétant du personnel et à des manques de moyens, évoque à nouveau une possible grève si aucune réponse concrète n’est apportée à ses revendications. Dans ce contexte, une mobilisation du personnel de santé, si elle devait se concrétiser, viendrait s’ajouter à une série de mouvements sociaux qui affectent déjà les secteurs clés du Pays.