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Patrick Rey: l'avocat général requiert la confirmation de la peine prononcée en première instance


PAPEETE, le 13 décembre 2018 - L'ex-huissier de Moorea a comparu ce jeudi devant la cour d'appel pour « abus de confiance aggravé. » Entre 2010 et 2014, il avait soutiré 52 millions de francs à l'une de ses tantes . En première instance, Patrick Rey avait été condamné à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis. La cour d'appel rendra sa décision le 21 février 2019.

Le préjudice de la victime, une tante de 77 ans qu'il connaissait depuis l'enfance et dont il était très proche, avait été estimé à 52 millions de francs. L'argent provenait de la vente d'un terrain appartenant à la vieille dame, à Moorea. En 2010, après le décès de son mari, elle s'était retrouvée à la tête de ses affaires. Incapable d'assurer la gestion de l'entreprise, qui assurait la distribution de carburant sur l'île sœur pour le compte de la société Total, la retraitée s'était retrouvée en situation de liquidation judiciaire. Un terrain avait été vendu 131 millions de francs pour rembourser les créanciers à la demande de l'administrateur judiciaire de l'époque. Le reliquat, 83 millions de francs, lui revenant intégralement. 

Débarrassée de ses dettes mais dépassée par tant d'argent à gérer, la vieille dame s'était naturellement tournée vers son jeune neveu, devenu homme de loi, et en qui elle avait toute confiance. L'argent avait fini sur le compte bancaire de l'huissier de justice,


« Une bêtise »

Pour ces faits, qualifiés d' « abus de confiance aggravé », Patrick Rey avait été condamné en première instance à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis. Peine dont l'huissier lui-même et la partie civile avaient fait appel.

L'affaire a donc été jugée ce jeudi devant la cour d'appel. Le conseil de la partie civile a rappelé que sa cliente avait été « moralement agressée  dans sa chair. »

Lors de ses réquisitions, l'avocat général a demandé la confirmation de la peine prononcée en première instance en affirmant que Patrick Rey s'était livré à un « dépouillement orchestré. »

A la barre, Patrick Rey a nié toute intention d'escroquer sa tante en indiquant qu'il avait toujours eu la volonté de rembourser l'argent emprunté. Il s'agit d'une « bêtise » selon son avocat mais en aucun cas d'une infraction pénale.

La cour d'appel rendra sa décision le 21 février prochain.

Pour mémoire, Patrick Rey a été condamné en août dernier à un an de prison ferme pour avoir participé au trafic d'ice dans le cadre de l'affaire dite "Marlier".


Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 13 Décembre 2018 à 15:35 | Lu 3309 fois