Tahiti, le 21 décembre 2025 - Pour clore l’année rugbystique 2025, la finale de la Coupe de Polynésie de rugby à XV a tenu toutes ses promesses. Opposés sur la pelouse, le club de Papeete et celui de Paea ont livré un combat intense, engagé et longtemps indécis, finalement remporté par Papeete (29-25) au terme d’un scénario riche en rebondissements.
Dès l’entame de la finale de la Coupe de Polynésie de rugby à XV, Paea affiche ses intentions. Le ballon est confisqué par les hommes de Charles Angus, qui investissent rapidement le camp adverse. Cette domination initiale est concrétisée dès la 5e minute par une pénalité de Tauhiro Tamatoa, légèrement à droite des poteaux, transformée sans trembler (3-0).
Mais la réaction de Papeete est immédiate. Sur le coup d’envoi, les joueurs de la capitale récupèrent une mêlée. L’arbitre annonce un coup franc, joué à la main. Shan Hakalani s’engouffre alors dans une brèche et transperce la défense adverse pour aplatir au pied des poteaux. L’essai est transformé : Papeete prend l’avantage (7-3).
Une première période hachée et indisciplinée
Loin de se décourager, Paea repart à l’assaut. Après une pénaltouche bien négociée, un maul se forme et progresse. Le capitaine Charles Angus s’en extrait pour inscrire un essai en force. La transformation est manquée, mais Paea repasse devant (8-7).
La rencontre s’anime rapidement, les deux équipes affichant une réelle volonté de jouer et de s’imposer. Sanctionné pour une faute, Paea permet à Papeete de reprendre l’avantage grâce à un pénalité de son numéro 10 et buteur, Nicolas Ebb (10-8). Peu à peu, les avants de Papeete prennent le dessus en mêlée fermée, récupérant une nouvelle pénalité qui leur offre trois points supplémentaires (13-8) à la demi-heure de jeu.
Paea tente alors de remettre la main sur le ballon, choisissant même de jouer certaines pénalités à la main proches des lignes sans prendre les points au pied. Les occasions sont là, mais la stratégie ne paie pas. Pire, Papeete récupère le ballon et se projette rapidement dans le camp adverse, avant de perdre une touche précieuse qui aurait pu coûter cher aux violets.
L’indiscipline marque profondément cette première période, déjà ponctuée de trois cartons jaunes. Le jeu perd en fluidité et le rythme s’en ressent. Sur une nouvelle pénalité, Paea est sanctionné d’un carton rouge pour un plaquage haut. Papeete en profite pour faire le break juste avant la pause (16-8).
Papeete accélère, Paea refuse d’abdiquer
La seconde période reprend sur un rythme élevé. Papeete veut rapidement creuser l’écart, tandis que Paea cherche à revenir au plus vite. Dominants en mêlée fermée, les avants de Paea retrouvent de l’allant. Grâce à un jeu à une passe près de la ligne, ils parviennent à inscrire un essai par l’intermédiaire d’Alexis Putatoutau transformé qui relance totalement la rencontre (15-16 à la 50e minute).
Papeete répond dans la foulée avec une pénalité à quinze mètres des poteaux (19-15). Puis, après un contre sur un jeu au pied, Yvan Tekurahopu file aplatir au pied des poteaux. L’essai est transformé et Papeete reprend un avantage conséquent (26-15).
Le courage de Paea malgré l’infériorité numérique
Malgré les coups durs, Paea fait preuve d’un courage remarquable. Fidèles à leurs fondamentaux, les joueurs continuent d’y croire. Mais les fautes répétées font perdre de précieuses munitions. Un second carton rouge vient définitivement compliquer la tâche des hommes de Paea, réduits à treize. Une nouvelle pénalité transformée par le métronome de Papeete, Nicolas Ebb, porte le score à 29-15.
Pourtant, Paea ne renonce pas. À la 90e minute, sur une pénalité rapidement jouée à la main dans les 22 mètres adverses, le demi de mêlée Heimana Cheung Sun inscrit un essai, non transformé (29-20). Dans les arrêts de jeu, portés par leurs avants, les joueurs de Paea marquent un dernier essai (29-25) par Taura Vava. Insuffisant toutefois pour renverser le score.
“Je suis très fier des joueurs, ils n’ont rien lâché”, confiera l’entraîneur de Paea, Hitiarii Teore, à l’issue du match. “Malgré notre infériorité numérique et notre manque de profondeur du banc, on a tout donné et on aurait pu changer le sort du match. Mais on fait trop de fautes qui permettent à Papeete de nous sanctionner à chaque fois. On va tout de même passer de bonnes fêtes et on se remettra au travail à la rentrée pour faire un bon championnat.”
Papeete s’impose et soulève la Coupe de Polynésie, au terme d’une finale marquée par l’intensité, l’engagement et l’incroyable résistance d’une équipe de Paea héroïque jusqu’au bout, malgré une infériorité numérique prolongée. “On est vraiment heureux de remporter cette finale. C’est notre premier trophée et pour les dix ans du club, c’est un joli cadeau. On tient à féliciter Paea qui a livré un match incroyable. Nous, on n’a jamais paniqué car on avait confiance en notre plan de jeu et on l’a respecté. On a su rester solidaires malgré la résistance de nos adversaires”, confie Nicolas Ebb, le buteur de Papeete.
Un beau cadeau pour le Papeete rugby club qui fêtera ses dix ans en 2026.