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'Ori Tahiti Nui Competitions : 250 participants attendus cette année


Manouche Lehartel et Tumata Robinson ont présenté l'édition 2018 à la presse, ce mardi matin.
Manouche Lehartel et Tumata Robinson ont présenté l'édition 2018 à la presse, ce mardi matin.
PAPEETE, le 18 septembre 2018 - Pour cette 7ème édition, les délégations étrangères seront de nouveau au rendez-vous. Deux dates ont été retenues pour ces concours de 'ori tahiti qui se feront au Méridien, les 24 et 25 novembre. Le dimanche soir, place au 'Ori Tahiti World Championship qui sera adressé aux meilleurs danseurs solo du monde entier.

À la tête de ce grand événement culturel, Tumata Robinson et Manouche Lehartel, deux grandes dames de la Culture polynésienne.

Depuis 2012, Tumata et Manouche ont mis sur pied ce grand événement "'Ori Tahiti Nui Competitions", qui regroupe plusieurs concours : solo (enfants et adultes), les duos ou les groupes en mehura ou en 'ōte'a. Des événements qui se tiendront les 24 et 25 novembre, au Méridien.

En revanche, le 25 au soir, place à la 4è édition du Championnat du monde de 'Ori Tahiti, réservé uniquement aux meilleurs danseurs solo dans le monde et au fenua. D'ailleurs, un défilé des costumes "'Ahu Rau" est également prévu, en 1ère partie de soirée.

Selon les organisatrices, plus de 100 compétiteurs étrangers seront présents (Californie, Japon, Mexique, France, Nouméa…).

Donc, celles et ceux qui souhaiteraient participer à ces différents concours, rendez-vous le samedi 29 septembre, de 9 heures à 14 heures, dans le hall du Méridien.


LA PAROLE À

Manouche Lehartel
Co-organisatrice de l'événement

"On aura un jury qui est qualifié et compétent"


"Avec un peu de chance, on approchera les 300-350 participants qui viennent pour plusieurs disciplines. Ils viennent se produire en solo, mais également en formation mehura ou 'ōte'a de cinq artistes, et également des duos. Le dimanche 25 en soirée, nous aurons le 4è championnat du monde, où participeront les meilleurs danseurs du monde de 2018 dans toutes les grandes compétitions et les Heiva internationaux. On attend une vingtaine ou une trentaine de participants, pour ce concours.

D'abord, l'événement est uniquement basé sur Tahiti Ora, puisqu'on a une main d'œuvre bénévole qui est là et qui nous aide à canaliser les danseurs. Et puis, dans un autre côté, nous avons la cellule informatique qui a son importance, puisqu'elle recevra toutes les 1'30, les cinq ou six feuilles des jurys, chacun ayant trois danseurs sur sa fiche, et des fois plusieurs notes puisqu'il y a souvent plusieurs critères. Cette cellule est essentielle parce qu'elle doit rendre en temps réel les résultats, puisqu'on aura les sélectives qui seront immédiatement suivies de la finale et de la remise des prix.

Il s'agit bien de 'ori tahiti, même si c'est quand même de l'improvisation. De toute manière, les membres du jury auront le dernier mot. Et nous avons tous les chefs de groupes en Hura Tau pour le World Championship. Pour les mehura et les 'ōte'a, nous avons nos directeurs d'école et pour les solo enfants ou adultes, ce sont des personnes confirmées en la matière. On aura, par exemple, Teruria Taimana, Kohai Batani-Gournac, Moena Maiotui… On aura un jury qui est qualifié et compétent.
"


Tumata Robinson
Co-organisatrice de l'événement

"C'est notre façon de faire pour contribuer au monde du 'ori"


"C'est énormément de travail et quelque part, on ne s'attendait pas à ce que ça devienne important comme ça. On s'était dit, au départ, qu'on y allait avec une idée et une structure pour faire venir le tourisme culturel. Mais, on ne pensait pas que ça allait prendre une telle ampleur, même si c'était quand même notre objectif. Maintenant, Manouche et moi passons énormément de temps dessus. Nous ne sommes pas rémunérés pour cela, c'est notre façon de faire pour contribuer au monde du 'ori. Au début, on se disait qu'il y avait tellement de concours à l'extérieur et qu'un jour, si on continuait à ne rien faire pour démontrer que le 'ori vient de chez nous, eh bien, dans 80 ans, quelqu'un va se réveiller et va dire : "Je suis en train de faire une thèse sur le 'ori tahiti. Ça vient d'où ?" C'était un peu cette frayeur-là. Du coup, avec cet événement, on a un peu ramené la lumière chez nous, et les gens maintenant, font leurs événements de leur côté, mais ils savent que le 'ori tahiti existe, et qu'ils peuvent venir concourir ici. Mais, ce sont des personnes de notre génération. Qu'en sera-t-il dans quatre générations ?

Par contre, les étrangers sont très respectueux de notre culture, et quelque part, je regrette de ne pas voir le même engouement chez nous. Ça vient petit à petit, mais ce n'est pas pareil. On a l'impression que les gens se disent que c'est de chez nous, donc on va travailler à la dernière minute. Il y a encore un manque d'investissement. J'aimerais bien que l'esprit change, et qu'on se rende compte qu'on a tellement de chance d'avoir une si belle culture, une si belle danse. D'ailleurs, tout le monde la pratique ailleurs. Donc, pourquoi est-ce qu'on la traite comme la dernière roue de la charrette ? Faisons bien les choses et investissons-nous complètement.

Le 24, tous les enfants concourront le matin, et l'après-midi, on aura les concours des groupes 'ote'a, mehura et duo. Le dimanche matin, c'est le concours des adultes en solo et le dimanche soir, un diner spectacle, au Méridien. La soirée va démarrer avec le défilé des costumes de danse "'Ahu Rau", ce sera le moment de mettre en valeur les créateurs de ces costumes. Donc, ça va se faire en ouverture du concours, le 'Arioi pour les solistes tāne et vahine, juste après cela, il y aura le concours de Ori Tahiti World Championship destiné à tous ceux qui ont déjà remporté un Heiva dans le monde et de Tahiti. Donc, on aimerait bien que les gagnants du Heiva i Tahiti puissent concourir, et on va jusqu'à trois ans en arrière.
"


Fagustar
Jury en costume végétal

"Je vais primer l'harmonisation des couleurs, des feuillages et des fleurs"


"Les costumes végétaux sont obligatoires dans les compétitions, et c'est ce qui a amené Manouche et Tumata à me prendre en tant que jury dans cette compétition.

Avant, Manouche et Tumata jugeaient elles-mêmes les costumes, et elles ont trouvé cela un peu compliqué, peut-être qu'elles n'ont pas encore la capacité de voir le plus beau costume parmi les 400 concurrents, ou voir comment les danseurs ont confectionné leurs costumes. Pour ma part, pour cette première fois, je vais primer le travail qui va être fait dans la confection des costumes et dans l'harmonisation des couleurs, des feuillages et des fleurs.
"



Natalia Louvat, 20 ans
Représentante du fenua pour le championnat du monde de 'ori tahiti

"Je reste confiante"


"En 2012, j'ai eu le premier prix dans la catégorie Taure'a (12-14 ans). En 2017, j'ai remporté également le 1er prix dans la catégorie "'Arioi" avec tous les premiers des catégories de 18 ans. Le 'ori tahiti c'est toute ma vie, même si j'ai toujours le trac avant chaque concours.

Pour le championnat du monde de 'ori tahiti, je me prépare deux mois à l'avance. Tous les week-ends, je fais un petit échauffement, fa'arapu, endurance et après, je mets 4 fois, une musique sur Youtube des 'Ori Tahiti Nui précédents, et je m'entraine.

Pour ce concours, on attend de la créativité, de l'originalité, de l'endurance (2 minutes), ou encore l'expression par rapport à son thème. Beaucoup de personnes me disent que mon point fort est la grâce, par contre, ma faiblesse sera l'endurance. Donc, il faudra que je tienne jusqu'au bout. Il n'y aura pas de thème, ce sera au feeling.

Cette année, Tumata m'a dit qu'il y aura beaucoup de compétitrices. Mais, je reste confiante surtout que je porterai les couleurs de notre fenua.
"



le Mardi 18 Septembre 2018 à 13:27 | Lu 3534 fois