Nouvelle-Calédonie: début de la campagne officielle pour le référendum


Nouméa, France | AFP | lundi 21/09/2020 - La campagne officielle a débuté lundi en Nouvelle-Calédonie pour le deuxième référendum sur l'indépendance, qui aura lieu le 4 octobre dans le cadre du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa.         

Elle s'achèvera le vendredi 2 octobre à minuit. Ce vote intervient après un premier scrutin d'autodétermination le 4 novembre 2018, remporté par les partisans du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France avec 56,7% des suffrages.

Le 4 octobre, 180.640 électeurs selon des chiffres transmis par le haut-commissariat de la République, seront appelés à répondre à la même question posée il y a deux ans : "Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante?".       

En cas de nouvelle victoire du "non", un troisième référendum peut être organisé d'ici 2022, conformément à l'accord de Nouméa, signé en 1998 entre l'Etat, les indépendantistes du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) et les non-indépendantistes.

Seules les personnes inscrites sur la liste électorale spéciale pour la consultation peuvent prendre part au vote et doivent notamment justifier d'une résidence continue en Nouvelle-Calédonie depuis au moins le 31 décembre 1994, être natif de l'archipel ou relever du statut civil coutumier kanak. 

L'organisation du scrutin est placée sous l'autorité d'une commission de contrôle, présidée par le conseiller d'Etat, Francis Lamy. Le 4 octobre, elle déploiera des délégués dans chacun des 241 lieux de vote, qui abritent en tout 304 bureaux.        

Un groupe de 12 experts de l'ONU est également sur place "pour suivre le déroulement du processus". 

La Nouvelle-Calédonie étant l'un des rares territoires sans Covid-19 de la planète - 26 cas déclarés dont aucun local - toutes les personnes arrivées de l'extérieur sont placées en quatorzaine dans des hôtels dédiés.       

Sur le terrain, la campagne s'est jusqu'alors déroulée sans incident avec des réunions de proximité, des meetings ou des évènements plus festifs (concerts, piques-niques).

Le climat est plus tendu sur le plan politique. Le FLNKS a notamment reproché à l'Etat de "ne plus être impartial" après avoir autorisé l'utilisation du drapeau bleu-blanc-rouge, en dérogation au code électoral, durant la campagne officielle et celle de la Marseillaise dans les clips télévisuels.  

Le nickel, la poursuite des transferts de compétences (de l'Etat fançais vers le gouvernement calédonien) ou le vote du budget supplémentaire lié à la crise sanitaire et au plan de sauvegarde de l'économie ont aussi alimenté les polémiques entre les indépendantistes et l'Avenir en confiance (AEC), principale formation loyaliste. 

le Lundi 21 Septembre 2020 à 06:37 | Lu 819 fois