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Nicolas Hirigoyen expose ses premiers nus à Tahiti


PAPEETE, le 20 novembre 2018 - Photographe, Nicolas Hirigoyen présente ses œuvres à côté de celles du sculpteur Stéphane Motard. Son travail vient illustrer l’univers du sculpteur pour l’exposition en cours salle Muriavai, à savoir "le brut et le poli". L’événement a été baptisé : Symbiose minérale.

"C’est une démarche artistique, je suis parti du travail de Stéphane, que je connais, pour réaliser mes photographies", résume Nicolas Hirigoyen. "Nous nous sommes rencontrés sur un salon Made in fenua il y a quatre ans et, depuis, nous avons gardé contact. Il y a six mois, il m’a invité à partager l’affiche de l’exposition en cours."

Les deux artistes ont œuvré chacun de leur côté avant de se retrouver et de découvrir leurs réalisations respectives. "J’aime ce que fait Stéphane, la pureté de ses lignes, le contraste entre le brut et le poli, c’est ce que j’ai cherché à retranscrire dans mes photographies."

Au total quatorze clichés de différents formats, livrés en séries limitées, signés et numérotés, fonctionnent ensemble. "Il y a toujours le brut, le minéral qui est la matière première de Stéphane et il y a le poli, le lisse avec les corps nus." Des corps qui, comme les sculptures, se révèlent sans aucune vulgarité.

Un hommage aux modèles


L’exposition, telle qu’elle apparaît, ne dit rien des coulisses. Et en particulier de la recherche de modèles. "Trois femmes et un homme ont fini par accepter. Ils m’ont fait confiance alors qu’ils n’avaient jamais posé nus. Pour eux, pour les remercier et leur rendre hommage, je me suis appliqué à faire des images d’excellente qualité." Chaque cliché a été validé par les modèles eux-mêmes avant la présentation au public.

La confiance accordée par les modèles aux photographes est d’autant plus appréciée que certaines photographies sont montrées en grand format. "J’ai été moi-même impressionné lorsque j’ai vu les tirages pour la première fois au format choisi pour l’exposition car on rentre véritablement de dans", rapporte Nicolas Hirigoyen qui insiste sur la démarche "professionnelle" de son travail.

Les images ne disent rien n’ont plus des "accidents", ces imprévus qui, une fois immortalisés, semblent avoir été pensés pour faire la différence. C’est, par exemple, la pluie battante qui tombe sur un modèle en plein shooting.

Inspiré par Jeanloup Sieff, Nicolas Hirigoyen "casse les codes" depuis ses premières leçons. "Jeanloup Sieff est un photographe français dont j’apprécie le travail personnel et artistique. Il disait : ‘il faut sortir des studios’. Et il avait raison, car cela permet les accidents."

Un père photographe voyageur

Nicolas Hirigoyen est né au Venezuela, a grandi en Afrique (en Côte d’Ivoire et au Gabon), a suivi des études de photographies en France avant de poser ses valises en Polynésie française. "Mes parents étaient de grands voyageurs. Je ne me suis pas plu en France et j’ai sauté sur la première occasion pour la quitter."

La photographie l’a saisi très tôt. "Mon père était un photographe amateur, j’ai poussé au milieu de ses boitiers. J’ai eu la chance de recevoir lorsque j’ai eu l’âge de beaux appareils .Aussi, quand il a été question d’orientation, j’ai opté pour la photo, tout naturellement."

Mais il est arrivé sur le marché du travail au cours d’une période de grand changement. "On passait de l’argentique au numérique. Je n’ai pas réussi à en vivre, j’ai fait du commerce pour gagner ma vie tout en continuant la photographie en amateur."

En Polynésie, il a notamment fondé la marque Miel. A avec Amélie Hirigoyen. Le couple créé ensemble les bijoux de cette marque. Nicolas se charge de la communication, images comprises. Petit à petit, depuis quelques mois, il revient à ses premières amours poussé par son entourage et encouragé par le bouche à oreille.

Il réalise des portraits, a complété la base de données d’Aéroport de Tahiti, collaboré avec un architecte. Il a monté en parallèle Symbiose minérale avec Stéphane Motard. Cette exposition dure jusqu’au 24 novembre.



Pratique

Les œuvres seront exposées du 20 au 24 novembre salle Muriavai, à la Maison de la culture.
Horaires : de 9 heures à 17 heures en semaine et jusqu’à midi le samedi.


Contact

Tél. : 87 36 41 86
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Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 20 Novembre 2018 à 07:00 | Lu 2512 fois