Moorea se régale avec son marché bio


Tahiti, le 15 décembre 2025 - Le premier marché bio de Moorea s’est tenu samedi à Maharepa avec la volonté de donner plus de visibilité aux agriculteurs certifiés bio de l’île. Une première couronnée de réussite qui donnera sans doute lieu à de nouvelles éditions.
 
En partenariat avec certains de ses producteurs certifiés bio de Moorea, l’association SPG Bio Fetia a organisé, samedi, un marché bio à Maharepa. Une première à Moorea où pouvait être trouvée une grande variété de produits : œufs de poule et de caille, papayes, courgettes, tofu, gingembre, curcuma, pestos, bananes séchées, ananas… Et qui a de toute évidence répondu à une attente sur place, au vu du nombre de chalands présents, majoritairement conscients des bienfaits des produits issus de l’agriculture biologique. “Les producteurs de Moorea souhaitaient organiser ce petit marché pour vendre leurs produits et les rendre plus visibles. L’initiative vient donc entièrement d’eux, avec l’accompagnement de Bio Fetia, qui les a aidés à organiser l’événement et à en faire la promotion. Certains producteurs ne sont pas venus car, ils avaient déjà vendu tous leurs produits dans leurs fa’a’apu, preuve que le marché fonctionne bien et que la demande est réelle”, explique Cécile Do Hu, chargée de communication à la SPG Bio Fetia. Avec son système participatif de garantie (SPG), l’association Bio Fetia certifie la provenance bio des produits avec son label Bio Pasifika. Elle assure également une mission de promotion de l’agriculture biologique, de diffusion des techniques agriculturales et de soutien à la commercialisation des produits.
 
“La principale difficulté reste la visibilité”
 
Après la réussite de cette première édition, les organisateurs envisagent désormais de pérenniser l’initiative, en alternant éventuellement les communes. Ces marchés donnent de la visibilité à des produits bio qui peinent habituellement à se distinguer dans les supermarchés. “La principale difficulté reste la visibilité des produits bio dans les supermarchés, notamment en raison du manque de signalétique et d’étiquetage spécifique. L’une des missions de Bio Fetia est donc de promouvoir les produits et de mener des démarches auprès des enseignes afin qu’elles puissent mieux mettre en valeur le bio Pasifika, issus d’une production locale. C’est pour cela que les marchés locaux jouent un rôle essentiel, car ils permettent de présenter exclusivement des produits bio Pasifika, évitant qu’ils ne soient noyés parmi d’autres labels bio présents en magasin”, souligne Cécile Do Hu. Elle admet que le prix des produits bio reste un frein à l’achat, d’où l’importance d’organiser des marchés. Mais elle insiste : “Cette différence de prix est justifiée, car les techniques de production biologique sont plus coûteuses. Les engrais bio sont plus chers que les engrais conventionnels et, au lieu d’utiliser des désherbants chimiques, le désherbage se fait souvent à la main, ce qui demande davantage de main-d’œuvre et donc plus de moyens financiers. Mais aujourd’hui, les prix pratiqués sur les marchés bio restent relativement accessibles et sont même inférieurs à ceux des supermarchés, en l’absence de marge de distribution. À titre d’exemple, malgré la pénurie actuelle, une boîte d’œufs se vend à moins de 1.000 francs.”
 
Parmi les visiteurs, on retrouvait Loana Chang qui est venue pour acheter des produits et jouer son rôle de consommatrice certifiés au sein du SPG Bio Fetia. Les consommateurs certifiés sont des bénévoles qui participent aux audits des producteurs bio afin de garantir le respect des pratiques biologiques. Elle explique : “J’essaie d’acheter bio autant que possible. C’est meilleur pour la santé, en raison de l’absence de pesticides et de produits industriels issus de la production massive. Beaucoup de personnes ne consomment toujours pas bio car, il y a malheureusement un vrai manque d’information sur la malbouffe et sur les bienfaits du bio. Personnellement, j’ai eu des problèmes de peau clairement liés à l’alimentation.” Keanu Rosaz s’était également rendu au marché. “J’achète des produits bio parce que c’est bon pour la santé”, dit-il. “C’est meilleur au goût, et on sait comment c’est cultivé. On sait que ça vient d’ici et qu’il n’y a pas de pesticides. Je préfère manger moins, mais mieux, même si c’est plus cher. J’ai fait ce choix parce que je me suis rendu compte que j’étais dans l’excès et que je mangeais un peu n’importe quoi.”

Rédigé par Toatane Rurua le Lundi 15 Décembre 2025 à 15:39 | Lu 766 fois