Crédit ALAIN JOCARD / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 17/07/2025 - La possibilité pour des salariés de renoncer à une semaine de congés payés pour gagner plus, défendue jeudi comme "un droit nouveau" par la ministre du Travail, fait partie du "musée des horreurs" des idées du gouvernement, a dénoncé la CFDT.
Cette piste, qui doit être soumise à une discussion avec les partenaires sociaux, est passée relativement inaperçue mardi au milieu des nombreuses mesures présentées par le gouvernement pour redresser les comptes du pays. Au point que le ministre des Finances, Eric Lombard, a semblé la découvrir jeudi matin quand il a été interrogé par des journalistes.
La possibilité de monétiser la cinquième semaine de congés payés, a été avancée mardi par Astrid Panosyan-Bouvet, la ministre du Travail, lors de la conférence de presse où le Premier ministre François Bayrou a dévoilé son plan d'économies et sa volonté de proposer aux partenaires sociaux d'ouvrir des négociations sur l'assurance chômage et sur le droit du travail.
Sur les réseaux sociaux jeudi, la ministre a confirmé que cette idée n'était pas à ce stade une "décision unilatérale du gouvernement, dont les paramètres sont fixés à l’avance" mais qu'elle serait soumise aux partenaires sociaux, appelés à "négocier, s’ils le souhaitent, sur son principe et sur ses modalités".
Il s'agit selon elle, d'un "droit nouveau, sans remise en cause des droits et protections actuelles" mais qui "resterait à la main de chaque salarié". "Il faut que l’employeur et le salarié soient d’accord pour le rachat de tout ou partie de cette cinquième semaine", instaurée en janvier 1982 par le gouvernement Mauroy, a-t-elle ajouté.
Ce principe existe en outre "déjà", "comparable à celui du rachat des RTT", selon elle, défendant un "droit supplémentaire qui vise à la fois à plus de travail et à plus de pouvoir d’achat, dans lequel certains pourraient trouver leur compte".
- "Musée des horreurs" -
La ministre est montée au créneau défendre cette proposition très fraîchement reçue par la CFDT, le premier syndicat du pays. Jeudi matin sur France Inter, sa secrétaire générale Marylise Léon a estimé que cette piste faisait "partie du musée des horreurs qui a été ouvert au moment de la présentation de ce qui pourrait être fait sur le droit du travail".
"Aujourd'hui, le sujet numéro un, c'est la question effectivement du pouvoir d'achat, mais ce n'est pas aux salariés eux-mêmes de se payer un peu plus de marge de manœuvre pour boucler les fins de mois en rognant sur leurs congés", a-t-elle ajouté.
Questionné sur ce point jeudi en fin de matinée, le ministre de l'Economie, Eric Lombard, a semblé, dans un premier temps, découvrir la mesure. "Je n'ai pas vu ça dans nos propositions... Ce n'est pas dans le plan", a-t-il déclaré à l'issue de la visite d'une entreprise en Moselle.
Réinterrogé un peu plus tard, il a invité syndicats et patronat à négocier sur les mesures permettant de travailler davantage.
"Le monde du travail ne peut pas admettre des mesures profondément injustes et des efforts absolument pas partagés", a prévenu Marylise Léon. Quant à la question de l'assurance chômage, "quand j'entends François Bayrou nous expliquer qu'il faut encore (la) réformer parce que c'est un frein à l'emploi, c'est +un jour sans fin+".
Concernant le plan d'économies, Marylise Léon a dit être "tout à fait lucide sur le fait que la situation est grave et qu'il y a besoin d'avoir un budget particulier" mais il ne faut pas que ce dernier se fasse aux dépens de la "transition écologique" ou de la "justice sociale".
A gauche, le patron des communistes Fabien Roussel s'est offusqué sur X que les congés payés soient "maintenant sur la sellette !" "Leur seule ambition pour la France : revenir aux années Giscard. Nous valons bien mieux que ça", a-t-il estimé.
Cette piste, qui doit être soumise à une discussion avec les partenaires sociaux, est passée relativement inaperçue mardi au milieu des nombreuses mesures présentées par le gouvernement pour redresser les comptes du pays. Au point que le ministre des Finances, Eric Lombard, a semblé la découvrir jeudi matin quand il a été interrogé par des journalistes.
La possibilité de monétiser la cinquième semaine de congés payés, a été avancée mardi par Astrid Panosyan-Bouvet, la ministre du Travail, lors de la conférence de presse où le Premier ministre François Bayrou a dévoilé son plan d'économies et sa volonté de proposer aux partenaires sociaux d'ouvrir des négociations sur l'assurance chômage et sur le droit du travail.
Sur les réseaux sociaux jeudi, la ministre a confirmé que cette idée n'était pas à ce stade une "décision unilatérale du gouvernement, dont les paramètres sont fixés à l’avance" mais qu'elle serait soumise aux partenaires sociaux, appelés à "négocier, s’ils le souhaitent, sur son principe et sur ses modalités".
Il s'agit selon elle, d'un "droit nouveau, sans remise en cause des droits et protections actuelles" mais qui "resterait à la main de chaque salarié". "Il faut que l’employeur et le salarié soient d’accord pour le rachat de tout ou partie de cette cinquième semaine", instaurée en janvier 1982 par le gouvernement Mauroy, a-t-elle ajouté.
Ce principe existe en outre "déjà", "comparable à celui du rachat des RTT", selon elle, défendant un "droit supplémentaire qui vise à la fois à plus de travail et à plus de pouvoir d’achat, dans lequel certains pourraient trouver leur compte".
- "Musée des horreurs" -
La ministre est montée au créneau défendre cette proposition très fraîchement reçue par la CFDT, le premier syndicat du pays. Jeudi matin sur France Inter, sa secrétaire générale Marylise Léon a estimé que cette piste faisait "partie du musée des horreurs qui a été ouvert au moment de la présentation de ce qui pourrait être fait sur le droit du travail".
"Aujourd'hui, le sujet numéro un, c'est la question effectivement du pouvoir d'achat, mais ce n'est pas aux salariés eux-mêmes de se payer un peu plus de marge de manœuvre pour boucler les fins de mois en rognant sur leurs congés", a-t-elle ajouté.
Questionné sur ce point jeudi en fin de matinée, le ministre de l'Economie, Eric Lombard, a semblé, dans un premier temps, découvrir la mesure. "Je n'ai pas vu ça dans nos propositions... Ce n'est pas dans le plan", a-t-il déclaré à l'issue de la visite d'une entreprise en Moselle.
Réinterrogé un peu plus tard, il a invité syndicats et patronat à négocier sur les mesures permettant de travailler davantage.
"Le monde du travail ne peut pas admettre des mesures profondément injustes et des efforts absolument pas partagés", a prévenu Marylise Léon. Quant à la question de l'assurance chômage, "quand j'entends François Bayrou nous expliquer qu'il faut encore (la) réformer parce que c'est un frein à l'emploi, c'est +un jour sans fin+".
Concernant le plan d'économies, Marylise Léon a dit être "tout à fait lucide sur le fait que la situation est grave et qu'il y a besoin d'avoir un budget particulier" mais il ne faut pas que ce dernier se fasse aux dépens de la "transition écologique" ou de la "justice sociale".
A gauche, le patron des communistes Fabien Roussel s'est offusqué sur X que les congés payés soient "maintenant sur la sellette !" "Leur seule ambition pour la France : revenir aux années Giscard. Nous valons bien mieux que ça", a-t-il estimé.