Moana Greig sollicite le soutien de Bruxelles pour développer le trilinguisme et la mobilité en Polynésie française

Cinq mois après avoir sollicité le soutien financier et logistique de l’Europe sur une série de projets visant à développer la mobilité et le trilinguisme des jeunes Polynésiens dès le premier degré, le ministre de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Moana Greig s’est rendu jeudi à Bruxelles pour un premier bilan d’étape.


rencontre avec Maurice Ponga
Lors de cette journée de réunions particulièrement riche où le ministre a été reçu successivement à la Commission européenne, à la Direction générale pour le développement et à la Représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne, le Député européen, Maurice Ponga s’est engagé à apporter tout son soutien à ces dossiers dont l’ensemble des interlocuteurs a apprécié l’évolution.

« Nous souhaitons permettre à nos élèves de pouvoir réaliser des échanges avec des classes de pays européens mais aussi du bassin Pacifique afin d’élargir leur connaissances et leur appréhension du monde » a indiqué Moana Greig, précisant que l’un des volets majeurs du projet de loi de réactualisation de la Charte du système éducatif polynésien portait sur le développement du trilinguisme.
« Le système éducatif polynésien a tout intérêt à s’ouvrir et ne pas se replier sur lui-même.
Il doit être rigoureux, clair dans ses objectifs et véritablement ouvert à la zone Pacifique mais aussi au monde. Au regard de la vitesse de circulation de l’information, nous sommes à l’échelle d’un village planétaire, et tout le monde a intérêt à créer des passerelles et une transversalité dans les échanges entre pays pour s’enrichir mutuellement » a insisté le ministre.

Deux projets éligibles aux programmes européens

Dans cette perspective, il s’est réjoui que deux des projets présentés soient éligibles aux programmes européens Comenius pour l’un et Label des langues pour l’autre, une première en Polynésie française. Le ministre a par ailleurs jugé que ces dossiers devraient obtenir début 2011 « un avis favorable de la Commission européenne ».
«Nous avons obtenu le soutien de Jean Bertsch, directeur de l’Agence Europe éducation formation France lors de notre rencontre en début de semaine » a souligné Moana Greig.
Cette structure est chargée par la Direction générale éducation et culture à Bruxelles de mettre en application en France les programmes communautaires relatifs à ces thématiques. Son appui est donc primordial dans le choix final de la Commission européenne.
Etalé sur deux ans, le projet Comenius permettra à six classes de CM1réparties sur l’ensemble des archipels de la Polynésie française, d’échanger avec des élèves du Royaume uni.

Reconnaissance européenne du dispositif d’apprentissage du « orero »

Une première rencontre, virtuelle, aura lieu par le biais de la réalisation d’un album numérique sur le thème « Raconter son Pays », diffusé ensuite sur internet. L’année suivante, les jeunes Polynésiens, alors en CM2 se rendront en Angleterre dans le cadre d’un échange interscolaire.
Le projet Label des langues a quant à lui pour objectif la reconnaissance au niveau européen du dispositif d’enseignement du « orero » ou art déclamatoire polynésien, qui permettrait notamment la diffusion de cette méthode dans la majorité des académies de l’union. Déjà reconnue par l’Education nationale, celle-ci se concrétise chaque année par une rencontre du « orero » des écoles du premier degré organisée place To’ata, où des élèves désignés par leur archipel respectif viennent déclamer sans esprit de compétition.
Moana Greig a par ailleurs présenté à Bruxelles un projet de construction de centre d’hébergement au sein de l’annexe de l’Université de Californie de Berkeley établie dans la Baie de Cook à Moorea .

Développer aussi la coopération régionale dans le Pacifique

L’établissement américain développe un grand nombre de programmes de recherche scientifique, notamment dans le domaine de la biodiversité.
L’objectif du ministre est d’offrir chaque année à 750 élèves du cycle 3 de l’ensemble de la Polynésie française la possibilité de s’immerger durant une semaine dans un environnement anglophone mais aussi scientifique.
« Ce dossier a trouvé un écho favorable auprès de nos interlocuteurs et je pense qu’ils mettront tout en œuvre pour trouver les dispositifs qui nous permettront de le faire aboutir » a-t-il indiqué.
Autant de projets traduisant donc la volonté de Moana Greig de développer avec le soutien de l’Europe le trilinguisme et la mobilité intra et extra Polynésie dès le primaire.
Enfin, le ministre a également exprimé son intention de développer la coopération régionale et les échanges en matière d’éducation dans la zone Pacifique et a demandé à ce que la règlementation européenne puisse intégrer cet élément pour favoriser cette politique, ce qui n’est aujourd’hui pas le cas.
« Je souhaite que nos élèves puissent aussi bénéficier d’échanges avec les pays anglo-saxons de la zone Pacifique. Un gros travail est à réaliser pour bénéficier d’un soutien européen dans ce cadre, mais nous avons posé les premières bases de cette réflexion auprès de nos interlocuteurs qui sont tout à fait intéressés par cette perspective » s’est-il réjoui.


Rédigé par communiqué le Vendredi 1 Octobre 2010 à 06:47 | Lu 562 fois