Médicaments : consommation stable et progression des génériques en 2013


PARIS, 24 juin 2014 (AFP) - La consommation de médicaments est restée stable l'an dernier, avec 48 boîtes consommées en moyenne par habitant, tandis que le marché des génériques a continué à progresser et concerne désormais 3 médicaments remboursés sur 10, selon un rapport de l'agence sanitaire ANSM.

Grâce au développement des génériques et aux baisses de prix pratiquées en 2013, le marché pharmaceutique s'est à nouveau contracté en valeur (-1,4% en 2013 après -1,5% en 2012), atteignant 26,8 milliards d'euros au total (contre 27,2 milliards en 2012), précise l'édition 2013 du rapport d'analyse des ventes de médicaments en France réalisé par l'ANSM.

Comme en 2012, l'évolution diffère entre les ventes en pharmacie (20,6 milliards d'euros) qui ont reculé de 2,4% et les ventes destinées aux établissements hospitaliers (6,2 milliards d'euros) qui ont progressé de 1,8% en valeur l'an dernier (contre respectivement -2,8% et +3% l'année précédente).

En termes quantitatifs, "la consommation demeure toujours élevée", souligne l'ANSM, avec un peu moins de 3,1 milliards de boîtes consommées, ce qui représente comme en 2012, environ 48 boîtes de médicaments par Français et par an.

L'agence relève toutefois que "si l'on tient compte de l'incidence plus élevée des pathologies hivernales en 2013 qu'en 2012, ce résultat traduit une modération de la consommation pharmaceutique".

Selon son rapport annuel réalisé à partir des données exhaustives transmises par les laboratoires, le marché des génériques remboursables a de nouveau progressé en 2013, grâce au renforcement du mécanisme "tiers payant contre générique" dans les pharmacies, qui incite les patients à accepter la substitution moyennant l'application du tiers payant.

En 2013, les génériques représentaient plus de 15% du marché en valeur et plus de 30% en quantité, soit trois fois plus qu'en 2003.

Un antibiotique, l'amoxicilline, figure en tête des génériques les plus vendus en quantité dans les pharmacies, avec 39 millions de boîtes vendues l'an dernier, tandis qu'en valeur, l'atorvastatine, une molécule utilisée pour faire baisser le taux de cholestérol arrive en tête, avec un chiffre d'affaires de 119 millions d'euros.

Comme l'an dernier, le paracétamol reste la substance active la plus vendue en ville sous toutes ses formes (génériques ou non), en chiffres d'affaires, comme en nombre de boîtes.

Le ranibizumab, commercialisé sous la marque Lucentis (Novartis), un médicament très couteux utilisé pour traiter la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) arrive en deuxième position sur la liste des substances les plus vendues en valeur dans les pharmacies de ville et même en première position si l'on s'en tient aux spécialités soumises à prescription médicale obligatoire (PMO), avec un taux de croissance moyen annuel de 20% observé au cours des trois dernières années.

Le chiffre d'affaires du Lucentis avoisinait l'an dernier les 400 millions d'euros hors taxes et représentait 2% du marché des médicaments vendus en officines de ville, selon l'ANSM.

A l'hôpital, c'est un anticancéreux, l'Avastin (molécule bévacizumab) qui réalise le chiffre d'affaires le plus important.

Le marché hospitalier a enregistré un taux de croissance moyen annuel en valeur de 4,3% au cours des dix dernières années, soit un rythme de croissance plus de deux fois supérieur à celui observé en ville.

L'écart s'explique notamment par le fait que l'hôpital prend en charge les pathologies les plus graves et a recours à des substances actives très récentes, précise l'ANSM.

Rédigé par () le Mardi 24 Juin 2014 à 05:14 | Lu 133 fois