Médecine : des internes de toute la France pourront venir au fenua


Tous les six mois, le CHPF accueille et forme plus de 40 internes en médecine, et neuf postes d’internes de médecine générale sont affectés à la Direction de la santé.
PAPEETE, le 29 octobre 2018. Une nouvelle convention a été signée ce lundi entre le Pays, l'Etat et l'université de médecine de Bordeaux. Désormais, des internes venant de tous les CHU de France pourront effectuer leur stage au fenua. Autre modification : leur rémunération de base sera prise en charge par l'Etat. Le Pays se chargera de verser la partie correspondant à l'indexation. Soixante à 80 internes pourraient ainsi venir chaque année en Polynésie française.

Le président Edouard Fritch, le haut-commissaire, René Bidal, le ministre de la Santé, Jacques Raynal, et le Doyen de l’Université de médecine de Bordeaux, Pierre Dubus, ont signé, lundi, la convention pour l’accueil des étudiants en troisième cycle des études médicales, de pharmacie et d’odontologie en Polynésie française.

Cette convention de partenariat confère au CHU de Bordeaux un rôle de pivot pour l’ensemble des formations dans tous les centres hospitaliers universitaires de France. Elle fixe notamment les conditions de formation, d’accueil et de rémunération des internes dans le cadre spécifique du Pays, ceci pour garantir le maintien de l’attractivité des postes d’internes en Polynésie française. "Nous avions une convention obsolète. Cette nouvelle convention prévoit désormais que le salaire des internes sera pris en charge par l'Etat", explique le haut-commissaire René Bidal. "Restera à la charge du Pays uniquement l'indexation du salaire. Jusqu'ici c'est la Polynésie française qui prenait à la fois le salaire des internes mais aussi leur indexation. Financièrement, c'est important pour l’hôpital et pour la CPS. Ce sont des stages de six mois. Il y a à peu près 80 internes par an qui viennent en Polynésie française. C'est donc un poids budgétaire non négligeable."

Les étudiants internes pourront travailler au CHPF du Taaone mais également dans l'hôpital de Moorea, en tant qu'établissement pour la promotion des soins primaires, et à Raiatea a indiqué le ministre de la Santé
La poursuite de ce partenariat, dans la suite de la convention signée en 2011, ouvre la possibilité aux étudiants polynésiens qui le souhaitent de parfaire leur formation dans les établissements de santé de Polynésie et leur permettra, par la suite, de poser leur candidature sur les postes à pourvoir. "Nous avons l'intention de préparer un statut spécifique d'assistant hospitalier qui permettra à certains de ces étudiants internes de poursuivre leurs études et leur séjour en Polynésie française quand ce sera possible. Ce dispositif permettra de renforcer nos structures de santé", a d'ailleurs précisé le ministre de la Santé, Jacques Raynal.

Chaque semestre, le CHPF accueille et forme plus de 40 internes en médecine, et neuf postes d’internes de médecine générale sont affectés à la Direction de la santé pour les établissements qui lui sont rattachés. La contribution des établissements hospitaliers à la formation médicale, ainsi que celle des internes au bon fonctionnement des structures de santé publiques sont ainsi soulignées à cette occasion.

René Bidal, haut-commissaire

"Nous avions une convention obsolète. Cette nouvelle convention prévoit désormais que le salaire des internes sera pris en charge par l'Etat. Restera à la charge du Pays uniquement l'indexation du salaire. Jusqu'ici c'est la Polynésie française qui prenait à la fois le salaire des internes mais aussi leur indexation. Financièrement, c'est important pour l’hôpital et pour la CPS. Ce sont des stages de six mois. Il y a à peu près 80 internes par an qui viennent en Polynésie française. C'est donc un poids budgétaire non négligeable.

On renforce l’attractivité du centre hospitalier de Polynésie française grâce au fait notamment que nous sommes avec des internes qui sortent de leur spécialité.

Alors qu'autrefois, les internes ne pouvaient venir que du CHU de Bordeaux, tous les CHU pourront envoyer en Polynésie des médecins en fin de cycle d'internat."


Pierre Dubus, Doyen de l’Université de médecine de Bordeaux,

"Il y a quatre ans, nous étions arrivés au constat que globalement cette convention ne pouvait plus continuer en l'état. Cela a été un travail de longue haleine avec de multiples acteurs. Nous avons acquis des choses supplémentaires. Les stages au fenua seront considérés comme des vrais stages hors subdivision et reconnus et seront donc rémunérés par le CHU d'origine des internes.

Les internes en fin de cursus pourront exercer de manière supervisée leur nouveau métier de médecin. En métropole, nous manquons de ce type de stage. Je pense donc qu'il y aura des volontaires.
La finesse de cette convention a été de trouver un mécanisme permettant à la Polynésie de verser une indemnité pour couvrir l'indexation.
Avant la Polynésie française payait la part fixe et la part variable correspondant à l'indexation des stagiaires.
La part fixe est désormais prise en charge par l'Etat français via le CHU."

Jacques Raynal, ministre de la Santé

"Cette convention permet d'accueillir des internes en médecine, en pharmacie et en chirurgie dentaire. Cette nouvelle convention était nécessaire. La précédente était arrivée à échéance.
Les étudiants internes pourront travailler au CHPF du Taaone mais également dans l'hôpital de Moorea, en tant qu'établissement pour la promotion des soins primaires, et à Raiatea.

Nous avons l'intention de préparer un statut spécifique d'assistant hospitalier qui permettra à certains de ces étudiants internes de poursuivre leurs études et leur séjour en Polynésie française quand ce sera possible. Ce dispositif permettra de renforcer nos structures de santé."

le Lundi 29 Octobre 2018 à 13:07 | Lu 2954 fois