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Les syndicats font monter la pression


PAPEETE, le 22 août 2019 - Les négociations entre l’intersyndicale et le gouvernement reprennent vendredi. Un moment très attendu par les partenaires sociaux. Depuis mercredi, plus de 200 grévistes espèrent une issue favorable au conflit. Jeudi matin, des tensions étaient palpables au service de l’Equipement, alors que pour les grévistes du privé, l’ambiance était plus détendue.

Six heures jeudi matin, les grévistes du service de l’Equipement sont sur leurs différents piquets de grève. A l’entrée de chaque service, des plots en béton sont installés pour empêcher les véhicules des non-grévistes d’entrer. Mais une heure plus tard, un plot est retiré, à la demande d’un cadre.“Je comprends leur combat, mais ils ne peuvent pas nous empêcher de travailler. S’ils n’avaient pas retirer ce plot, j’aurais été contraint de rentrer chez moi, puisqu’il n’y a aucun parking aux alentours”,souligne-t-il.“Il suffit de venir discuter avec nous et on essaye de trouver une entente”, retorque Sala Teato, secrétaire adjoint du Syndicat autonome de l’Equipement, la Satep.

Du côté de la Présidence, l’ambiance est plutôt détendue. Les grévistes des six sociétés privées chantent pour faire passer le temps. Ils savent que leurs patrons rencontreront le gouvernement dans la journée. Au centre des discussions, la répartition des marchés publics jugée inéquitable par les patrons du privé. Rappelons que les commandes de travaux publics sont attribuées selon le code des marchés publics, via des appels d’offres, pour éviter le favoritisme.

Pour Lucie Tiffenat de Otahi, la solution pour les patrons est qu’ils fassent des "propositions plus innovantes à des prix plus attractifs. Pour le moment, Boyer est la seule société à faire de meilleures offres, tant sur la qualité, que sur la rapidité de la livraison du chantier. Donc, c’est normal que le Pays choisisse cette société”, et de rajouter :“Nous sommes là pour ces salariés qui risquent de perdre leur travail demain. On ne se lève pas pour défendre les intérêts de ces entreprises.”

L’intersyndicale sera reçue ce vendredi par le gouvernement. Si le Pays a annoncé, dans un communiqué, de premiers échanges “constructifs” mercredi soir avec les partenaires sociaux, les syndicalistes affirment plutôt le contraire, parlant même d’“échec”. Quoi qu’il en soit, l’avenir du mouvement dépendra de cette deuxième rencontre. Les grévistes assurent que le mouvement ira crescendo si les négociations n’aboutissent pas. Après la Santé, d’autres secteurs pourraient être touchés par des futurs préavis de grève.

le Jeudi 22 Août 2019 à 22:07 | Lu 1753 fois