Dimitar DILKOFF / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 18/12/2025 - A la veille d'une réunion cruciale entre députés et sénateurs pour trouver un accord sur le budget, l'hypothèse d'une issue positive semble s'éloigner, conduisant Sébastien Lecornu à hausser le ton vis-à-vis de la droite sénatoriale et à envisager une loi spéciale.
Sept députés et sept sénateurs doivent se retrouver vendredi à l'Assemblée nationale à partir de 9H30 pour une commission mixte paritaire (CMP) destinée à rapprocher les points de vue des deux chambres, fort éloignés.
Mais au lendemain d'une réunion à Matignon entre les deux rapporteurs généraux du budget - le sénateur LR Jean-François Husson et le député LR Philippe Juvin -, le Premier ministre et la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, l'atmosphère n'est pas à l'optimisme.
"Je pense que c'est fini", a dit à l'AFP jeudi matin un cadre des Républicains. "Je pense que c'est déjà réglé", a appuyé un négociateur du Parti socialiste, très pessimiste également.
L'entourage du Premier ministre a de son côté affirmé continuer à souhaiter une CMP conclusive. Mais "la radicalité d’une petite partie du groupe LR du Sénat pour des raisons très politiciennes met en danger (sa) réussite", a poursuivi cette source.
Ce commentaire fait suite à une séance de questions au gouvernement inhabituellement tendue au Sénat mercredi, où les sénateurs LR sont montés successivement au créneau contre le gouvernement.
Le président du groupe PS au Sénat, Patrick Kanner, a aussi pointé la responsabilité des sénateurs de droite dans un éventuel échec, avec dans l'ombre la figure de leur ancien chef, Bruno Retailleau: "Si le budget de la France capote, ce sera de la faute de la droite au Sénat, qui refuse tout compromis", a-t-il écrit sur X.
Défendant une ligne "anti-taxes", la droite sénatoriale refuse notamment la surtaxe sur l'impôt sur les sociétés proposée par le gouvernement, et votée par l'Assemblée en première lecture avant qu'elle ne rejette l'ensemble du texte. Les députés LR poussent eux pour un dégel complet du barème de l'impôt sur le revenu, également voté au Palais Bourbon à l'initiative de leur président Laurent Wauquiez.
"Pour moi le problème est entre les deux droites", analyse une source au groupe PS de l'Assemblée.
- Dix milliards de recettes -
Mais le devenir de la réunion dépend aussi de l'acceptabilité ou non du texte issu de ses travaux pour le PS et les écologistes, dont l'abstention est nécessaire si le gouvernement veut faire adopter son texte sans 49.3.
Le parti Renaissance de Gabriel Attal n'apportera en effet pas son soutien à un texte issu de la CMP qui "ne pourrait pas être voté" dans l'hémicycle, a affirmé mardi le député Sylvain Maillard.
Or le PS place la barre haut, exigeant dix milliards de recettes supplémentaires par rapport à la copie initiale du gouvernement, afin d'augmenter d'autant les dépenses. Le Sénat a lui voté lundi une copie avec huit milliards de recettes en moins.
Quant aux écologistes, leur cheffe Cyrielle Chatelain a confirmé jeudi que son groupe voterait contre un "budget qui ne revient pas sur la question de la justice fiscale et entérine des coupes majeures sur l'écologie".
La droite sénatoriale a une nouvelle fois exhorté jeudi le Premier ministre à utiliser le 49.3, qui lui permettrait de faire passer le budget en échange de l'engagement du seul PS à ne pas le censurer. "Si le Premier ministre reste sur sa position sur le 49.3, je ne vois pas vraiment comment on peut aboutir", a souligné auprès de l'AFP le sénateur Stéphane Sautarel (apparenté LR), membre de la CMP.
Un échec de la CMP rendrait impossible un vote du budget avant le 31 décembre.
Resteraient pour le gouvernement la possibilité de promulguer le budget par ordonnance, ou celle de faire voter une loi spéciale, permettant de reconduire en 2026 les impôts de 2025, avant de reprendre les discussions en janvier. Quitte à accélérer celles-ci en faisant usage du 49.3.
Si un responsable socialiste a dit à l'AFP mercredi préférer des ordonnances à un retour du 49.3, ce point de vue n'a pas fait l'objet de débats au groupe PS et n'est pas collectif, selon une source au groupe.
Dans l'immédiat, le Premier ministre envisage en cas d'échec de la CMP le dépôt d'une loi spéciale, a fait savoir Matignon jeudi. Les ordonnances, "çà n'a pas de sens"", a dit une ministre jeudi.
Sept députés et sept sénateurs doivent se retrouver vendredi à l'Assemblée nationale à partir de 9H30 pour une commission mixte paritaire (CMP) destinée à rapprocher les points de vue des deux chambres, fort éloignés.
Mais au lendemain d'une réunion à Matignon entre les deux rapporteurs généraux du budget - le sénateur LR Jean-François Husson et le député LR Philippe Juvin -, le Premier ministre et la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, l'atmosphère n'est pas à l'optimisme.
"Je pense que c'est fini", a dit à l'AFP jeudi matin un cadre des Républicains. "Je pense que c'est déjà réglé", a appuyé un négociateur du Parti socialiste, très pessimiste également.
L'entourage du Premier ministre a de son côté affirmé continuer à souhaiter une CMP conclusive. Mais "la radicalité d’une petite partie du groupe LR du Sénat pour des raisons très politiciennes met en danger (sa) réussite", a poursuivi cette source.
Ce commentaire fait suite à une séance de questions au gouvernement inhabituellement tendue au Sénat mercredi, où les sénateurs LR sont montés successivement au créneau contre le gouvernement.
Le président du groupe PS au Sénat, Patrick Kanner, a aussi pointé la responsabilité des sénateurs de droite dans un éventuel échec, avec dans l'ombre la figure de leur ancien chef, Bruno Retailleau: "Si le budget de la France capote, ce sera de la faute de la droite au Sénat, qui refuse tout compromis", a-t-il écrit sur X.
Défendant une ligne "anti-taxes", la droite sénatoriale refuse notamment la surtaxe sur l'impôt sur les sociétés proposée par le gouvernement, et votée par l'Assemblée en première lecture avant qu'elle ne rejette l'ensemble du texte. Les députés LR poussent eux pour un dégel complet du barème de l'impôt sur le revenu, également voté au Palais Bourbon à l'initiative de leur président Laurent Wauquiez.
"Pour moi le problème est entre les deux droites", analyse une source au groupe PS de l'Assemblée.
- Dix milliards de recettes -
Mais le devenir de la réunion dépend aussi de l'acceptabilité ou non du texte issu de ses travaux pour le PS et les écologistes, dont l'abstention est nécessaire si le gouvernement veut faire adopter son texte sans 49.3.
Le parti Renaissance de Gabriel Attal n'apportera en effet pas son soutien à un texte issu de la CMP qui "ne pourrait pas être voté" dans l'hémicycle, a affirmé mardi le député Sylvain Maillard.
Or le PS place la barre haut, exigeant dix milliards de recettes supplémentaires par rapport à la copie initiale du gouvernement, afin d'augmenter d'autant les dépenses. Le Sénat a lui voté lundi une copie avec huit milliards de recettes en moins.
Quant aux écologistes, leur cheffe Cyrielle Chatelain a confirmé jeudi que son groupe voterait contre un "budget qui ne revient pas sur la question de la justice fiscale et entérine des coupes majeures sur l'écologie".
La droite sénatoriale a une nouvelle fois exhorté jeudi le Premier ministre à utiliser le 49.3, qui lui permettrait de faire passer le budget en échange de l'engagement du seul PS à ne pas le censurer. "Si le Premier ministre reste sur sa position sur le 49.3, je ne vois pas vraiment comment on peut aboutir", a souligné auprès de l'AFP le sénateur Stéphane Sautarel (apparenté LR), membre de la CMP.
Un échec de la CMP rendrait impossible un vote du budget avant le 31 décembre.
Resteraient pour le gouvernement la possibilité de promulguer le budget par ordonnance, ou celle de faire voter une loi spéciale, permettant de reconduire en 2026 les impôts de 2025, avant de reprendre les discussions en janvier. Quitte à accélérer celles-ci en faisant usage du 49.3.
Si un responsable socialiste a dit à l'AFP mercredi préférer des ordonnances à un retour du 49.3, ce point de vue n'a pas fait l'objet de débats au groupe PS et n'est pas collectif, selon une source au groupe.
Dans l'immédiat, le Premier ministre envisage en cas d'échec de la CMP le dépôt d'une loi spéciale, a fait savoir Matignon jeudi. Les ordonnances, "çà n'a pas de sens"", a dit une ministre jeudi.