Tahiti, le 30 août 2025 – Après environ trois heures de débat et d’échanges houleux, le projet de loi du Pays de Cédric Mercadal visant à créer les “arata’i ora” a finalement été approuvé vendredi soir par les élus de la majorité. Ces futurs guides sanitaires laissent toujours perplexe l’opposition qui s’inquiète de l'application de ce dispositif sur le terrain. Des questions qui ont fini par agacer le président du Pays, conduisant à un échange assez musclé avec Nicole Sanquer.
Il aura fallu un second passage en commission avec une trentaine d’amendements et six heures de débat le 4 août dernier, puis à nouveau trois heures de discussions ce vendredi en séance plénière pour que le texte instaurant les “arata’i ora” (ces fameux guides sanitaires) soit enfin adopté par la majorité. Un dispositif “innovant”, avec un statut hybride hors code du travail visant à former 180 personnes pour délivrer des messages de prévention à la population. Mais ce sont justement ces missions qui font tiquer les élus de l’opposition.
“Trop floues”, pour Teave Chaumette qui s’est aussi inquiétée de la responsabilité pénale qui va peser sur les associations qui embaucheront ces arata’i ora. “Sceptique”, Nicole Sanquer a mis en garde sur les “dérives” éventuelles des conseils que pourraient donner ces “messagers de la santé” sans supervision d’un personnel médical qualifié. “L’idée est bonne mais le projet n’est pas mûr”, a-t-elle insisté. Pour le Tapura, Lana Tetuanui s’est dite “très perplexe”, regrettant encore une fois que les communes ne soient pas éligibles à ce dispositif, tandis que Cathy Puchon y a vu une “injustice”, par rapport à une femme de ménage qui elle aussi fait 80 heures par mois pour environ 120 000 francs, mais qui contrairement aux arata’i ora, doit cotiser à la CPS. Hinamoeura Morgant-Cross continue de se démarquer un peu plus de son groupe Tavini, et a qualifié ce dispositif de “dangereux”, interpellant au passage le ministre de l’Economie Warren Dexter sur le coût que représente une alimentation saine.
“Vous frisez le mépris”
Le ministre de la Santé a défendu son texte bec et ongles, insistant sur le fait que “la promotion de la santé, c’est délivrer des messages, ce n’est pas soigner les gens”, et soulignant que ce dispositif était au contraire le chaînon manquant, “le lien” qui faisait défaut jusqu’ici “entre les communes, les associations de terrain et le Pays”. Il a aussi rappelé qu’il s’agissait d’une “phase pilote”, menée au travers du Fare Tama Hau qui est justement implanté dans les communes. Après près de trois heures de débat, le président du Pays, visiblement excédé, s’est agacé en demandant aux élus de “ne pas caricaturer et dévoyer ce dispositif” qui “est une innovation et on l’assume”. Répondant à Nicole Sanquer qui demandait à ce que les 200 millions dévolus à ce dispositif soient plutôt donnés aux associations, Moetai Brotherson a encore haussé le ton.
Car cette somme est prélevée sur le fonds de prévention sanitaire et sociale (FPSS) qui dispose d’un matelas confortable d’environ 2 milliards de francs, ce qui a déjà provoqué des débats houleux mercredi à Tarahoi. “C’est un débat stérile”, a-t-il claqué, rappelant avoir déjà “passé quatre heures à débattre de ça”. Un ton qui n’a pas plus à la représentante Ahip. “Je suis agacée par le ton du président depuis quelques temps. On est des élus. C’est notre rôle de poser des questions. Votre seule réponse c’est de dire qu’avant il y avait 900 millions mais ça fait deux ans et demi que vous êtes là. Vous n’en n’êtes pas encore à nous insulter comme on l’a été lors de la mandature précédente, mais vous frisez le mépris”, lui a-t-elle lancé. Un échange musclé qui s’est arrêté là. Le texte a finalement été approuvé par la majorité avant que la séance ne soit suspendue jusqu’à ce samedi matin avec l’examen du fameux projet de loi sur la réforme du RNS (régime des non-salariés).
Il aura fallu un second passage en commission avec une trentaine d’amendements et six heures de débat le 4 août dernier, puis à nouveau trois heures de discussions ce vendredi en séance plénière pour que le texte instaurant les “arata’i ora” (ces fameux guides sanitaires) soit enfin adopté par la majorité. Un dispositif “innovant”, avec un statut hybride hors code du travail visant à former 180 personnes pour délivrer des messages de prévention à la population. Mais ce sont justement ces missions qui font tiquer les élus de l’opposition.
“Trop floues”, pour Teave Chaumette qui s’est aussi inquiétée de la responsabilité pénale qui va peser sur les associations qui embaucheront ces arata’i ora. “Sceptique”, Nicole Sanquer a mis en garde sur les “dérives” éventuelles des conseils que pourraient donner ces “messagers de la santé” sans supervision d’un personnel médical qualifié. “L’idée est bonne mais le projet n’est pas mûr”, a-t-elle insisté. Pour le Tapura, Lana Tetuanui s’est dite “très perplexe”, regrettant encore une fois que les communes ne soient pas éligibles à ce dispositif, tandis que Cathy Puchon y a vu une “injustice”, par rapport à une femme de ménage qui elle aussi fait 80 heures par mois pour environ 120 000 francs, mais qui contrairement aux arata’i ora, doit cotiser à la CPS. Hinamoeura Morgant-Cross continue de se démarquer un peu plus de son groupe Tavini, et a qualifié ce dispositif de “dangereux”, interpellant au passage le ministre de l’Economie Warren Dexter sur le coût que représente une alimentation saine.
“Vous frisez le mépris”
Le ministre de la Santé a défendu son texte bec et ongles, insistant sur le fait que “la promotion de la santé, c’est délivrer des messages, ce n’est pas soigner les gens”, et soulignant que ce dispositif était au contraire le chaînon manquant, “le lien” qui faisait défaut jusqu’ici “entre les communes, les associations de terrain et le Pays”. Il a aussi rappelé qu’il s’agissait d’une “phase pilote”, menée au travers du Fare Tama Hau qui est justement implanté dans les communes. Après près de trois heures de débat, le président du Pays, visiblement excédé, s’est agacé en demandant aux élus de “ne pas caricaturer et dévoyer ce dispositif” qui “est une innovation et on l’assume”. Répondant à Nicole Sanquer qui demandait à ce que les 200 millions dévolus à ce dispositif soient plutôt donnés aux associations, Moetai Brotherson a encore haussé le ton.
Car cette somme est prélevée sur le fonds de prévention sanitaire et sociale (FPSS) qui dispose d’un matelas confortable d’environ 2 milliards de francs, ce qui a déjà provoqué des débats houleux mercredi à Tarahoi. “C’est un débat stérile”, a-t-il claqué, rappelant avoir déjà “passé quatre heures à débattre de ça”. Un ton qui n’a pas plus à la représentante Ahip. “Je suis agacée par le ton du président depuis quelques temps. On est des élus. C’est notre rôle de poser des questions. Votre seule réponse c’est de dire qu’avant il y avait 900 millions mais ça fait deux ans et demi que vous êtes là. Vous n’en n’êtes pas encore à nous insulter comme on l’a été lors de la mandature précédente, mais vous frisez le mépris”, lui a-t-elle lancé. Un échange musclé qui s’est arrêté là. Le texte a finalement été approuvé par la majorité avant que la séance ne soit suspendue jusqu’à ce samedi matin avec l’examen du fameux projet de loi sur la réforme du RNS (régime des non-salariés).