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Les "afters" du salon du livre ont eu lieu dans les écoles


PAPEETE, le 18 novembre 2016 - Pendant quatre jours, du 10 au 13 novembre, Papeete a mis les livres à l’honneur à l’occasion du salon du livre. Les auteurs invités à l’événement, et notamment Pierre Cornuel et Marin Ledun, sont allés à la rencontre des scolaires. Rencontre.

"Pour les élèves, c’est un moment magique", rapporte Pascale Grand du Centre de lecture de la Direction générale de l’éducation et des enseignements (DGEE). "On pense que ça marque les enfants à vie ce genre de rencontre, ça donne une dimension humaine à la littérature, ça désacralise l’objet livre et la lecture, ça rend accessible un monde qui ne l’est pas toujours pour les enfants."

Depuis quatre ans, le Centre de lecture participe activement au salon du livre fondé par l’Association des éditeurs de Tahiti et des îles et co-organisé par la Maison de la culture. Pour la deuxième année consécutive, il a fait entrer les auteurs à l’école. En amont de l’événement littéraire, il a sélectionné un certain nombre de classes. "En fait, on lance un appel à candidature dans des établissements, les rencontres ne sont pas imposées", précise Pascale Grand.

Les classes motivées de primaire et de secondaire ont ensuite reçu un intervenant du Centre de lecture qui a présenté le thème du salon du livre, parlé de la fabrication du livre en général et des auteurs, en particulier du celui qui viendrait les rencontrer. Puis un travail a été mené dans les classes entre élèves et enseignant. Cette année quatorze classes de huit établissements ont répondu à l’appel.

Thierry Nouaille et Ghislaine Marchal, professeurs de lettres modernes au collège du Taaone ont travaillé avec leur classe de 6ème sur le livre : Le Héros de Pierre Cornuel. "J’ai rencontré Pierre à l’occasion du salon du livre de Montreuil il y a un an, et j’ai œuvré avec les organisateurs du salon de Tahiti pour que qu’il vienne ici. Je tenais à ce qu’on puisse le rencontrer et parler de son formidable ouvrage", confie Ghislaine Marchal au passage. "Pour les élèves c’est un moment incroyable que de rencontrer un auteur qui a traversé la terre pour les voir, qui écrit encore et qui, comme Pierre, soit réputé en France mais aussi à l’étranger", affirme Thierry Nouaille. "D’autant plus que lui est auteur mais aussi illustrateur. Il peut parler de deux métiers à la fois."

Pendant plusieurs semaines, les deux classes de 6ème ont étudié Le Héros. "Tout au moins une partie du livre puisqu’on leur a demandé d’imaginer la fin", indiquent les professeurs. "Ils ont ensuite traduit la fin qu’ils avaient écrites en images puis ils ont préparé une présentation orale de leur texte. Devant Pierre, ils ont dû réciter leur présentation." Ils lui ont aussi posé des questions, mises en formes en amont, sur sa vie personnelle et professionnelle pour mieux connaître l’homme derrière l’auteur.

Élèves et professeurs ont consacré six heures hebdomadaires en plus des cours ordinaires à leur projet. L’impact de tout cela est notable à en croire les enseignants : "les élèves ont fait beaucoup de progrès en production écrite, ils ont gagné en aisance à l’oral". Le jour J, mercredi dernier, professeurs, intervenant du Centre de lecture, élèves et auteur ont partagé trois heures qu’ils ne sont pas près d’oublier. À l’issue de la matinée, après avoir écouté les histoires de ses hôtes, dirigé la réalisation d’un dragon de plus de 10 mètres et signé des autographes, Pierre Cornuel restait sous le coup de l’émotion. "Je suis heureux et impressionné par les efforts fournis et la préparation en amont, par l’organisation et par la qualité des textes. Certains avaient un style concis et témoignaient d’une imagination remarquable."

Un regret tout de même : que cette initiative ne puisse pas toucher les îles polynésiennes autre que Tahiti et Moorea. "On réfléchit à un moyen de les faire participer eux aussi, peut-être par visioconférence", assure Pascale Grand. Rendez-vous en 2018.

Moanatea, 11 ans : "C’était intéressant comme exercice, de continuer l’histoire du livre alors qu’on n’était pas auteur. Ensuite, on lui a exposé quand il était là. Je me l’imaginais plus encore. J’ai été très étonné de voir qu’en fait il était jeune, comme ça, qu’on pouvait faire tout ça avec lui. Ca m’a donné envie de lire."

Malihei, 11 ans : "J’ai bien aimé le livre, on en a parlé avant de voir l’auteur, j’aime l’histoire qui a des côté un peu polynésiens. Je voyais les écrivains comme des gens âgés qui parlaient que de livre, en fait c’est pas ça du tout. Ça m’a donné envie de lire, enfin de plus encore, et puis d’écrire aussi."



Rédigé par Delphine Barrais le Vendredi 18 Novembre 2016 à 18:11 | Lu 2063 fois