Tahiti Infos

Les adieux d'Anne Cullère, après deux ans de mission en Polynésie


La contre-amiral Anne Cullère quitte le territoire le 11 août prochain, après une mission deux ans à la tête des forces armées en Polynésie française
La contre-amiral Anne Cullère quitte le territoire le 11 août prochain, après une mission deux ans à la tête des forces armées en Polynésie française
PAPEETE, 24 juillet 2014 – Officiellement entrée en fonction le 3 septembre 2012, Anne Cullère sera remplacée le 11 août prochain par l’amiral Bernard-Antoine Morio de l’Isle au poste de Commandant supérieur des forces armées de la Polynésie française, Commandant du centre d’expérimentation du Pacifique et Commandant de la zone maritime Polynésie française (ComSup). La contre-amiral nous a reçu jeudi pour se prêter à un bref bilan de sa mission en Polynésie française.

Quelle impression vous laissera la Polynésie ?

Anne Cullère : Très bonne, par les gens qui l’habitent, les Polynésien et leur chaleur humaine. On quitte la Polynésie en la gardant au cœur. Je partirai sans tatouage mais avec ce pays tatoué au cœur, c’est certain. Une belle impression donc. Au plan professionnel, j’ai eu une mission dense, variée. Parce que j’ai beaucoup de casquettes dans divers domaines. Aussi bien du commandement, des ressources humaines, du budget, des relations internationales. De nombreuses fonctions, diverses et variées qui ont rendu ce poste particulièrement intéressant.

Justement, au regard de la variété de ces fonctions et des missions dévolues à l’armée dans la zone Pacifique et en Polynésie, comment avez-vous conjugué la réduction des effectifs militaires avec leur accomplissement ?

Anne Cullère : On s’est réorganisé et beaucoup recentré sur nos emprises. (…) Avec moins de monde – je ne dirai pas que l’on fait mieux – on fait au mieux, comme le dit le Chef d’état-major des armées. En tous cas, on le fait. Et puis, il faut admettre que comme on a moins de moyens, on a moins d’ambitions. Elles se limitent maintenant à des missions de souveraineté en particulier dans la zone économique exclusive, parce qu’il me semble que c’est le plus important en Polynésie française ; mais également avec l’aide à la sauvegarde des personnes : évacuations sanitaires, sauvetage en mer…

Combien de personnels militaires sont postés en Polynésie française aujourd’hui ?

Anne Cullère : Actuellement environ 1300 et on s’achemine vers un format de 1000 personnels militaires et civils, à l’horizon 2017. On va encore se réduire en personnels mais rester avec les moyens que l’on a actuellement (…) : deux gardians, trois avions de patrouille maritime, une frégate de surveillance, un patrouilleur de service public, un détachement Terre Polynésie, un remorqueur de haute mer et deux autres petits. Je pense qu’au-delà on va arriver à un seuil en deçà duquel on ne pourra pas mettre en œuvre nos moyens. Si on perd des moyens, on perdra en termes de surveillance de la zone, en termes de présence au profit des populations.

Diriez-vous que la ZEE polynésienne est sous contrôle ?

Anne Cullère : Cinq millions de km2, c’est énorme. Le raccourci serait de dire que l’on n’a pas suffisamment de moyens. Je rassure : on surveille, on sait ce qui s’y passe et on sait que la zone n’est pas pillée. Il n’y a pas de pêche illégale dans la ZEE de Polynésie française. Des avions patrouillent régulièrement, aux abords de la zone (…) et on sait ce qui s’y passe. Il y a globalement trois campagnes de police de pêche par an que l’on effectue avec nos partenaires néo-zélandais, des îles Cook, d’Australie et néo-calédoniens. En dehors de cela les patrouilles sont régulières.

Une de vos missions, c’était la dépollution de l’atoll de Hao. Où en est ce chantier ?

Anne Cullère : Il avance : on a rendu environ 75% des parcelles. Hao était la base arrière de Moruroa. Il s’est agi de réhabiliter, de déconstruire. La pollution qu’il y a aujourd’hui est terrestre. Elle est parfaitement identifiée, au centimètre près. La difficulté que l’on rencontre maintenant se présente avec le nouveau projet aquacole qui se superpose à ce qu’on est en train de faire. Dans les mois à venir, je pense que la nécessité de réunions techniques s’impose entre l’Etat, la commune, les services techniques du Pays et les promoteurs chinois. On va devoir se parler.

Vous pensez que la situation historique de Hao est compatible avec un tel projet aquacole ?

Anne Cullère : Oui. (…) On est en train de parler d’une gestion de terres polluées qui sont parfaitement identifiées et localisées – il n’y en a pas partout – en fonction d'un projet d’aménagement d’un hangar à tel endroit ou d’une maison d’habitation à tel autre : on adapte la gestion de la dépollution en fonction. Donc ce projet est tout à fait envisageable.

A l’heure du départ, que souhaiteriez-vous dire aux Polynésiens à propos de la douloureuse question de Moruroa ?

Anne Cullère : Eh bien, tout d’abord que c’est une grande histoire, délicate, complexe. Je pense que cette histoire là devrait, en termes d’informations, s’améliorer dans les années qui viennent. Parce que – c’est passé inaperçu mais c’est quelque chose de très important – le 10 juillet dernier est sortie une Ordonnance qui inscrit dans le Code de la Défense et dans le Code de l’Environnement, la création d’une Commission d’information en Polynésie française sur les anciens sites d’essais nucléaires. Et cette commission d’information aura pour vocation d’informer le public des risques, sanitaires ou autres, que peuvent représenter ces sites. Participeront à cette Commission, l’Etat puisqu’elle sera pilotée par le haut-commissaire, la Défense et bien évidemment aussi les associations, le Pays… Tous les acteurs de ce dossier seront partie prenante dans cette Commission. Je suis donc particulièrement optimiste, parce que tous les débats qu’il y a et qui persisteront, puisque un certain nombre de problématiques demeurent, trouveront certainement pour une bonne partie un point d’ancrage dans cette instance. (…) Je vois tout ça de manière plutôt optimiste. C’est un encouragement que je veux adresser aux Polynésiens : l’initiative est nouvelle et elle montre clairement que la Défense continue à agir dans le domaine de la transparence.

Rédigé par JPV le Jeudi 24 Juillet 2014 à 16:08 | Lu 2455 fois
           



Commentaires

1.Posté par Mozilla le 24/07/2014 21:31 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Bon voya-a-a-ge! Bon voya-a-a-ge! Je pourrais bien vivre sans toiouaouaoua! J'ai fini de t'aimer, il faut bien se quitter, bon voyage et ne revient jamais..(bis)....................

2.Posté par SeTe le 24/07/2014 23:36 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Que de belles nouvelles cette semaine ! Cullère, le soleil brillera bien sans toi. Si tu pouvais embarquer papy par la même occasion, tu seras un amour, pour une fois...

3.Posté par rere le 25/07/2014 07:01 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

ciao ! c'est bien qui avait fait sous entendre '' la polynésie devrait remercier la france de ses essais nucléaire "

4.Posté par xxl le 25/07/2014 08:38 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Bon retour en France, Tu es un exemple pour toutes les femmes, tu as montré à toutes qu'être femme peut aussi déboucher sur une carrière prestigieuse.
Ceux qui osent te critiquer n'ont probablement, même pas la hauteur intellectuelle d'un de tes orteils. ^_^

5.Posté par Faut pas pousser! le 25/07/2014 08:44 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

C'est ça la langue de bois : on n'a plus rien mais on assure un max!!!! 2-3 barcasses en état de marche pour surveiller 5 millions de km2 et ça le fait ? purement et simplement de l'escroquerie intellectuelle, elle croit tromper qui??? pfff bon vent la marine!!!

6.Posté par emere cunning le 25/07/2014 09:30 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

@ Mozilla, SeTe, rere,
Si ce n'est pas malheureux, une phrase... "certes de mauvais goût" (comme disent les autres là), et tout ce qu'elle a pu faire de bien, pfffittt envolé. Comme quoi, il vaut mieux aller planter des choux.
Ah oui alors SeTe, si elle pouvait embarquer votre papy Oscarito, ça nous débarrasserait de sa haine. Surtout que cé lui qui a la cote là bas, en France.

7.Posté par Simone Grand le 25/07/2014 12:41 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Bon voyage Anne,
Ravie de t'avoir connue
Bonne réussite pour la suite
Simone Grand

8.Posté par Tauirai Tinitua le 27/07/2014 05:25 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Anne cullère avec l'accent du sud , ça donne quoi ...

9.Posté par SeTe le 27/07/2014 22:48 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

@Emere, elle a fait quoi de bien dis moi ?! Franchement ?
Et non, je ne parlais pas d'Oscar Temaru, mais bel et bien de Gaston Flosse. Le déni ça se soigne ;)