Les Airbus A380 de Qantas toujours cloués au sol


SYDNEY, vendredi 5 novembre 2010 (Flash d'Océanie) – Les onze avions Airbus A380 de la compagnie australienne Qantas demeuraient vendredi cloués au sol après l’incident en vol de jeudi sur le vol QF32 Londres-Sydney, via Singapour, au cours duquel l’un des réacteurs sur l’aile gauche de l’appareil a explosé, dispersant des débris sur plusieurs kilomètres au sol.

L’appareil avait dû rebrousser chemin pour un atterrissage d’urgence à l’aéroport Changi de Singapour, qu’il venait de quitter cinq minutes auparavant, et l’atterrissage s’est déroulé sans encombre.
Certains des passagers, une fois débarqués à Singapour, ont ensuite raconté comment ils ont été informés par le commandant de bord d’un « incident ».
Certains d’entre eux venaient d’entendre plusieurs « bangs » à l’extérieur de la carlingue.
433 passagers et 26 membres d’équipage se trouvaient à bord.
L’incident, dont l’origine n’a toujours pas pu être déterminée, a entraîné la mise à nu d’une large partie du réacteur, qui a par ailleurs cessé de fonctionner, ainsi qu’une perforation dans l’aile gauche de l’avion.
Les débris avaient été retrouvés notamment sur des portions de routes tout près de la localité indonésienne de Batam.
L’Airbus « Spirit of Australia » avait été l’un des premiers livrés au monde pour la compagnie au kangourou, le 19 septembre 2009.
Il affichait 8.161 heures de vol au compteur, a précisé la compagnie.
La flotte d’A380 de Qantas est motorisée par Rolls-Royce.
L’enquête, ouverte depuis jeudi, devrait impliquer les autorités compétentes australiennes, Qantas, Rolls-Royce, voire même le Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) français.
Vendredi, toutefois, Singapore Airlines, qui avait dans un premier temps suspendu les vols de ses A380, annonçait que ses six appareils de ce type avaient de nouveau l’autorisation de reprendre le ciel après qu’ils aient subi des examens poussés durant la nuit.

Série noire en 2008

Depuis 2008, Qantas a connu une série noire d’incidents sur ses vols moyen et long courrier, y compris une explosion à bord d’un Boeing 747 entre l’Australie et l’Asie.
Début décembre 2008, un avion de Qantas s’est posé sans encombre sur la piste de l’aéroport de Brisbane (côte Nord-est de l’Australie) après que le pilote ait signalé auparavant des problèmes liés au dispositif hydraulique de navigation.
Cet Airbus A-330, en provenance de Singapour, s’est toutefois posé sans incident, avec ses plus de deux cent passagers à bord, alors qu’un dispositif d’urgence avait été mis en place au sol, par précaution, mobilisant les services d’incendies et des ambulances.
La société Qantas a ensuite précisé qu’il s’agissait d’un « problème technique mineur ».
Par ailleurs, un autre Airbus A-330 de Qantas, qui venait de décoller de Perth (Sud-ouest de l’Australie) en direction de Singapour, a rebroussé chemin, toujours décembre 2008, avec 168 passagers à bord après que le commandant ait constaté l’allumage d’un voyant signalant un problème au niveau de l’huile de l’un des moteurs.
Le moteur en question, qui avait fait l’objet d’une révision quelques jours auparavant à Hong Kong, a ensuite dû être éteint.
L’atterrissage à Perth s’est donc fait sur un seul moteur et s’est déroulé sans incident.
Selon les services techniques de Qantas, après cette révision, les niveaux d’huile n’avaient pas été refaits.
Toujours à la même période, fin 2008, un autre vol Qantas, à destination de Christchurch (Nouvelle-Zélande), n’a pas pu décoller le 22 novembre dernier de Sydney après qu’un technicien au sol ait constaté des dégâts sur l’un des volets de l’aile droite de l’appareil, un Boeing 747-300.
Les 213 passagers ont ensuite été replacés sur d’autres vols, le lendemain.
La série noire, pour Qantas, avait commencé en juillet 2008, avec plusieurs avaries techniques à des degrés divers, dont la plus spectaculaire a été, le 25 juillet 2008, une explosion survenue à bord, en plein vol, d'une des bouteilles d'oxygène qui avait laissé un énorme trou à la base de l'aile gauche.
Depuis, les services de contrôle de la sécurité des transports et ceux de l'aviation civile ont ouvert plusieurs enquêtes, à la suite desquelles ils ont notamment fortement recommandé à la compagnie aérienne de renforcer ses dispositifs de maintenance.
Fin octobre 2008, un Boeing 747-400 de Qantas, reliant Los Angeles à Sydney, a dû être piloté sur une bonne partie du chemin « en aveugle » à la suite d'un dysfonctionnement de son système de radar, a révélé jeudi la presse australienne
Afin de pallier cet incident technique, le commandant (avec plus de 282 passagers à bord) est parvenu à se maintenir en contact permanent avec un autre avion (un vol Air New Zealand) croisant dans la région et qui lui a fourni les indications nécessaires à une navigation sans encombre.
« L'avion (d'Air New Zealand) n'était pas très loin et il a fourni à l'avion de Qantas des informations émanant de son propre système de radar, pendant tout le voyage. (Les deux avions) ont emprunté le meilleur corridor météo et le vol Qantas suivait », a ensuite précisé une porte-parole de la compagnie australienne, qui a exclu toute notion de danger pour les passagers.
L'appareil s'est finalement dérouté sur Auckland, pour y subir des réparations, avant de rependre l'air pour Sydney, où il a finalement atterri avec quatre heures de retard sur l'horaire prévu.
Toujours fin octobre 2008, un autre vol Qantas reliant Melbourne à Sydney a dû rebrousser chemin peu après le décollage.
Le pilote du Boeing 767, avec 244 passagers à bord, avait constaté l'allumage d'un voyant d'alerte concernant le train d'atterrissage.

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Rédigé par Pad le Jeudi 4 Novembre 2010 à 15:10 | Lu 977 fois