Le rugby féminin à l’honneur


La grande famille du rugby était réunie samedi matin pour fêter ses féminines.

Tahiti, le 23 août 2025 - Samedi, l’équipe de France féminine de rugby entrait en jeu dans le cadre de la Coupe du monde qui se déroule en Angleterre. À cette occasion, la Fédération polynésienne de rugby a organisé un événement pour rassembler toutes les joueuses de Polynésie, mais aussi faire découvrir ce sport en plein essor à celles qui le souhaitaient. Pratiqué sous plusieurs formes, le rugby féminin connaît de plus en plus d’adeptes au Fenua. La preuve : la forte participation samedi matin au stade Fautaua

 

Il régnait une très belle effervescence, ce samedi matin, au stade Fautaua, à Pirae. Dans l’enceinte, de nombreuses familles étaient présentes pour participer à la fête du rugby polynésien. Mais cette fois-ci, ce sont les mamans et leurs filles qui ont pris part aux nombreuses animations mises en place par la Fédération polynésienne de rugby (FPR). “Nous voulions participer à notre manière à la Coupe du monde de rugby féminin qui se déroule actuellement. L’objectif de cette matinée était aussi de rassembler toutes les joueuses ainsi que leurs familles, mais aussi des amies ou des filles qui voulaient découvrir cette activité. Le rugby féminin existe en Polynésie et il est en plein développement. On le voit aujourd’hui : nous avons une centaine de féminines venues, des toutes petites aux mamans, en passant par les adolescentes. Nous avons mis en place des ateliers de découverte et un match d’exhibition de rugby à toucher sera organisé dans la deuxième partie de la matinée”, expliquait Patrick Lopez-Diot, président de la Fédération polynésienne de rugby. 

 

Le rugby, un sport pratiqué par tout le monde 

 

Le rugby à toucher est une forme de jeu qui se pratique de plus en plus sur les îles. Sans contact, il permet à tout le monde de jouer et ses règles peuvent évoluer selon les situations, comme l’explique Marion, du club de Moorea : “Le toucher nous permet de pratiquer le rugby sans contact. À partir d’un certain âge ou dans certaines situations, il est vrai qu’on n’a pas envie de s’exposer, mais on veut jouer, et cette forme de jeu le permet. À Moorea, on a créé une équipe et on l’a fait grandir. En plus, c’est mixte, donc on profite de l’expérience des garçons pour progresser dans une ambiance extraordinaire. On peut faire évoluer la pratique en changeant quelques règles, mais ça reste du rugby sans contact.” 

 

La force du rugby est d’avoir développé plusieurs formes de jeu pour que tout le monde puisse le pratiquer, mais l’essence de ce sport reste le plaquage : “Moi, j’adore plaquer”, raconte Vaituia, joueuse à l’école de rugby de Faa’a. “C’est ce que je préfère dans le jeu. Et aussi être avec mes amies.” 

 

Avec Mélanine et Errie, elles sont venues à Fautaua pour être ensemble et retrouver les copines des autres clubs. “On vient d’arriver et on est heureuses de retrouver le rugby ici en Polynésie. Il y a une ambiance incroyable et beaucoup d’authenticité, d’esprit de famille, ça fait du bien. On jouait en métropole et c’est vrai que jouer au toucher, c’est sympa, mais nous, on aime plaquer, donc on va participer aux matchs proposés sous cette forme de jeu. Il n’y a rien de dangereux : c’est une technique que l’on apprend à l’école de rugby et, lorsqu’on la maîtrise, on ne risque rien.” 

 

Pour Amélie et Clarisse, ce sera sûrement direction le club de Papeete, qui ouvre une section féminine et compte bien participer aux tournois de rugby à plaquer. 

 

Les Oceania en novembre 

 

Une dynamique très positive, impérative pour Gilles Lafitte, cadre technique de la FPR, en vue des Oceania 2025 et surtout des Jeux du Pacifique en 2027 : “Il existe cinq sections féminines entre Tahiti et Moorea et même sur d’autres îles, le rugby est présent. On est contents de les voir aujourd’hui. Nous allons présenter une équipe à sept pour les Oceania et surtout pour les Jeux du Pacifique. D’où l’importance de les rassembler ce matin et de créer une dynamique autour du rugby féminin. Quand on voit l’importance mondiale de ce sport et que la capitaine de l’équipe de France est une joueuse de Futuna, ça doit servir d’exemple et de moteur pour notre sport en Polynésie, surtout pour la future génération.” 

 

 “Aujourd’hui, on voit toutes les générations sur le terrain, ça fait plaisir”, poursuit-il. “On a vraiment envie de voir de plus en plus de filles pratiquer le rugby, sous toutes ses formes. Quand on voit son importance dans le Pacifique et la place des ultramarins au sein de l’équipe de France, on a envie de croire que la Polynésie peut avoir sa place sur l’échiquier océanien.” 

 

Avec les Oceania, qui se dérouleront les 1er et 2 novembre aux îles Salomon, les filles auront à cœur de représenter fièrement leur pays et de montrer qu’elles seront des concurrentes sérieuses pour les Jeux du Pacifique 2027. 

 


Le plaquage s’apprend en toute sécurité.

Un match de rugby à toucher s’est déroulé en deuxième partie de matinée

Beaucoup d’animations étaient organisées avec, au programme, découverte, plaisir et partage.



Rédigé par Manu Rodor le Dimanche 24 Aout 2025 à 13:56 | Lu 1757 fois