Le permis de construire du Centre commercial Maharepa à régulariser


Tahiti, le 4 novembre 2025 - Le tribunal administratif de Papeete a décidé, ce mardi, de suspendre sa décision relative à l'annulation du permis de construire du centre commercial Maharepa. Une annulation demandée par la société Sodima et de la SCI Eimeo Maharepa qui avaient déposé un recours devant la juridiction. Les constructeurs ont quatre mois pour régulariser leurs études d'impact environnemental avant que le permis ne soit annulé lors d'un jugement ultérieur.
 
Le 6 septembre 2023, la ministre des Solidarités et du Logement, Minarii Chantal Galenon, a délivré un permis de construire à la Société Commerciale de Moorea et à la société Sogil pour la construction d'un centre commercial “Maharepa” à Moorea. Les requérants, voisins immédiats dudit projet, ont demandé l'annulation du permis en invoquant des irrégularités environnementales et procédurales. Plus concrètement, les sociétés Sodima et Eimeo Maharepa ont pointé du doigt la non-considération de l'impact visuel du projet, des risques induits par la construction sur le voisinage – au regard “du risque fort de submersion marine” et au regard de “l'exposition aux eaux de ruissellement” – et de l'accroissement du trafic routier généré par le projet.
 
Du côté de la défense, la Société Commerciale de Moorea et la société Sogil ont tenté d'invoquer l'irrecevabilité du recours, le jugeant tardif et sans fondement. Quant au Pays, celui-ci défend la régularité du permis et la conformité du projet aux normes applicables. Il fait valoir qu’“à titre principal, la requête n'est pas recevable, faute pour les requérants de faire état de nuisances ou d'élément relatif à la nature, à l'importance ou à la localisation du projet susceptible de porter atteinte aux conditions d'occupation, d'utilisation ou de jouissance de leurs biens. Et à titre subsidiaire, que les moyens soulevés ne sont pas fondés.”
 
Dans sa décision, rendue ce mardi, le tribunal administratif reconnaît la recevabilité des requérants en tant que voisins immédiats, confirme que l'affichage du permis était incomplet et que le délai de recours n'avait pas commencé à courir. Concernant la légalité du permis, l'étude d'impact est jugée suffisante sur certains aspects – eaux pluviales, trafic et captage – mais insuffisante sur deux points majeurs : l'impact visuel depuis le lagon et les risques de submersion marine sur les propriétés voisines. C'est pourquoi le tribunal a décidé de ne pas annuler directement le permis de construire et a suspendu sa décision pour permettre la correction des insuffisances environnementales. En cas de non-régularisation dans le délai imparti (quatre mois), le permis pourra être annulé.
 

Rédigé par La rédaction le Mardi 4 Novembre 2025 à 15:39 | Lu 2341 fois