Entraînement avec les ados et les adultes du Judo club de Taravao (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 28 novembre 2025 – Médaillé de bronze aux Jeux paralympiques de Paris 2024, le judoka non-voyant Jason Grandry profite de son séjour en Polynésie pour aller à la rencontre des clubs avec le soutien de la fédération polynésienne de judo. Il intervient aussi auprès des écoles et des associations. Son objectif : transmettre autour du haut niveau et du handicap, mais aussi encourager les jeunes à persévérer. “Le judo m’a sauvé de beaucoup de choses et je trouve normal de donner à mon tour”, confie le champion, invité du Challenge ATN le 13 décembre prochain.
“Essayez de ressentir et d’avoir un coup d'avance !” Le club de judo de Taravao était en effervescence, jeudi soir, à l’occasion de la venue de Jason Grandry, médaillé de bronze aux Jeux paralympiques de Paris 2024. Après un passage dans le cours des enfants, l’athlète non-voyant a coaché les adolescents et les adultes. Il a pris le temps de se mesurer à certains d’entre eux, mais aussi de leur proposer des exercices à l’aveugle, avant de répondre à toutes leurs questions en fin de séance, aussi bien sur son parcours et son expérience olympique que sur son handicap.
“Pour nos élèves, c’est une chance incroyable ! Ça permet de se confronter au haut niveau et Jason nous apporte son approche du judo. C’est un sport qui est beaucoup basé sur le déséquilibre et la souplesse. En ayant les yeux fermés, on focalise notre attention non pas sur ce qu’on voit, mais sur ce qu’on ressent. C’est très intéressant : on sent beaucoup plus la position du corps de son adversaire, son centre de gravité, sa force et ses choix de direction. D’ailleurs, en haut niveau, il y a des exercices techniques qui se font les yeux bandés”, souligne Julien Martel, président du club de Taravao, épaulé par Marc-André Lafille et Cédric Delanne à l’entraînement.
“Essayez de ressentir et d’avoir un coup d'avance !” Le club de judo de Taravao était en effervescence, jeudi soir, à l’occasion de la venue de Jason Grandry, médaillé de bronze aux Jeux paralympiques de Paris 2024. Après un passage dans le cours des enfants, l’athlète non-voyant a coaché les adolescents et les adultes. Il a pris le temps de se mesurer à certains d’entre eux, mais aussi de leur proposer des exercices à l’aveugle, avant de répondre à toutes leurs questions en fin de séance, aussi bien sur son parcours et son expérience olympique que sur son handicap.
“Pour nos élèves, c’est une chance incroyable ! Ça permet de se confronter au haut niveau et Jason nous apporte son approche du judo. C’est un sport qui est beaucoup basé sur le déséquilibre et la souplesse. En ayant les yeux fermés, on focalise notre attention non pas sur ce qu’on voit, mais sur ce qu’on ressent. C’est très intéressant : on sent beaucoup plus la position du corps de son adversaire, son centre de gravité, sa force et ses choix de direction. D’ailleurs, en haut niveau, il y a des exercices techniques qui se font les yeux bandés”, souligne Julien Martel, président du club de Taravao, épaulé par Marc-André Lafille et Cédric Delanne à l’entraînement.
Entraînement avec les ados et les adultes du Judo club de Taravao.
Un projet personnel
Pour deux mois au Fenua, du 21 octobre au 22 décembre, Jason Grandry profite de son séjour sur place avec son épouse, née en Polynésie, pour intervenir dans les clubs avec le soutien de la fédération polynésienne de judo, ainsi que dans les écoles et auprès d’associations. Une démarche de transmission et de partage qui lui tient particulièrement à cœur pour plusieurs raisons. “C’est un projet que j’avais avec mon coach, Cyril Pagès, qui est décédé après les Jeux : je tenais à aller jusqu’au bout. J’essaie d’encourager les jeunes à travailler pour réaliser leurs rêves. Trainer dans la rue et prendre de la drogue, ça n’avance à rien. Quand on refuse de suivre les autres pour faire des bêtises, c’est ça être cool. Quand j’étais jeune, on m’a consacré du temps : le judo m’a sauvé de beaucoup de choses et je trouve normal de donner à mon tour”, confie le champion, également sensible aux questions de violences intrafamiliales.
L’occasion, bien sûr, de sensibiliser un large public au handicap. “Ce n’est pas parce que tu as un handicap que tu ne peux rien faire de ta vie. C’est grâce à mes yeux que j’ai rencontré ma femme, que j’ai toutes ces belles médailles et que j’ai pu faire le tour du monde. Peu importe ce qui t’arrive dans la vie, si tu travailles et que tu as le mental, tu peux t’en sortir ! Il ne faut pas se laisser aller”, poursuit-il.
Sensibilisation des élèves de CM2 de l’école de Tiputa, à Rangiroa (Crédit : DR).
Tahiti et Rangiroa
Un bel exemple de combativité, particulièrement inspirant pour la fédération polynésienne de judo qui accueille chaque année des champions de la discipline. “Ça permet à nos jeunes de recevoir cette expérience à la fois de haut niveau et sur le handicap, mais aussi sur son parcours de vie qui a une vraie valeur éducative. Ça permet également de mettre en avant le sport paralympique, trop souvent dans l’ombre du sport olympique. Le défi est relevé, car il aura réussi à aller dans tous les clubs de Tahiti, jusqu’à Rangiroa”, se réjouit le cadre technique fédéral Franck Bellard, qui a commencé le judo dans un dojo voisin à celui de Jason Grandry, entre Vitry et Ivry-sur-Seine.
Les vacances ne seront pas de tout repos pour le ‘aito qui ne recule devant aucune sollicitation, étant lui-même en quête de nouvelles rencontres. De nombreux rendez-vous l’attendent dans les prochains jours. Par exemple, ce mardi 2 décembre, il apportera son soutien à des élèves en situation de handicap en lice pour les championnats de Polynésie de cross scolaire, à l’hippodrome de Pirae. Le samedi 13 décembre, il sera l’invité d’honneur du Challenge ATN au complexe sportif de l’AS Aorai.
Un athlète multimédaillé
Jason Grandry, athlète de para-judo multimédaillé (Crédit : Comité paralympique et sportif français).
Originaire de la région parisienne et résident de Bretagne, Jason Grandry est âgé de 37 ans. Il a perdu l’essentiel de la vue à la naissance après avoir été placé dans une couveuse qui lui a brûlé les yeux, puis totalement à 18 ans. Ceinture noire (4e dan), il a commencé le judo à 5 ans. Plusieurs fois champion de France, il a également été médaillé de bronze aux championnats du monde 2022 et 2023, aux championnats d’Europe 2023 et aux Jeux paralympiques de Paris 2024. “C’était un moment inoubliable, le plus beau de ma carrière !” confie-t-il, après de “durs combats” et une blessure au genou quelques jours avant de monter sur le tatami. Il a mis fin à sa carrière d’athlète après la perte de son entraîneur, Cyril Pagès, mais il continue à transmettre sa passion pour le judo en tant que coach et formateur. Comme l’illustre sa mobilisation en Polynésie, il s’investit également en faveur de nombreuses actions de sensibilisation.