Le gratin du surf mondial à l'assaut des 8 m de Teahupoo


TEAHUPOO (Tahiti), 15 mai 2013 - Les meilleurs surfeurs mondiaux sont à Tahiti depuis lundi pour affronter Teahupoo, alias "la mâchoire", une vague déjà dangereuse en temps normal et qui a parfois dépassé huit mètres de haut cette semaine, avec déjà un KO pour le Basque Benjamin Sanchis.

Alors que les surfeurs à la recherche du titre de champion du monde sont au chômage technique du côté de Rio de Janeiro, où la troisième manche du circuit mondial est suspendue, faute de vagues, les fans des grosses vagues ont pris eux le chemin de la Polynésie française et de la presqu'île de Taiarapu, alias Tahiti Iti, pour défier Teahupoo.

Garrett Mc Namara, Shane Dorian, Kamalei Alexander: les légendes du gros surf enchaînent les tubes depuis lundi, tractés par des jets-skis pour aller chercher la vague au large. Et "le" maître est là aussi, le Hawaïen Laird Hamilton, 49 ans, célèbre pour avoir dompté Teahupoo en août 2000, un jour où cette +gauche+ monstrueuse avait été mesurée à 15,07 m, gagnant au passage le label de "vague du Millénaire".

Mais c'est un Tahitien, Alain Riou, qui a surfé la plus grosse vague mardi, estimée à environ huit mètres par les spécialistes et proche de celle du fameux "code rouge" d'août 2011.

Quelques centimètres sous l'eau, le corail

Deux ans après s'être sérieusement blessée au visage au même endroit, l'ancienne surfeuse professionnelle Keala Kennelly a aussi impressionné les observateurs, massés dans des dizaines de petits bateaux, en surfant une vague de plus de six mètres.

Moins heureux, Benjamin Sanchis, un surfeur d'Hossegor, a lui disparu dans le tube avant d'être projeté sur les rasoirs du récif corallien, situé à quelques centimètres à peine sous l'eau au creux de la vague. Inconscient, blessé à la tête et aux pieds, "Sancho", 35 ans, a été ramené à terre par les sauveteurs, puis à l'hôpital par les pompiers, mais ses jours ne sont pas en danger.

"La mâchoire", hôte chaque année au mois d'août d'une étape du circuit mondial, est connue pour sa puissance et sa dangerosité. Mais elle atteint rarement de telles hauteurs. Son ampleur en ce mois de mai est liée, selon Météo-France, à "un vaste système dépressionnaire complexe d'origine polaire" touchant l'ensemble de la Polynésie française.

Les îles les plus au sud de l'archipel avaient d'ailleurs été placées lundi et mardi en vigilance orange, et même rouge pour Rapa, dans l'archipel des Australes.

ml/ol/bpa

Photo Grégory Boissy pour AFP

Photo Grégory Boissy pour AFP

Rédigé par Par Mike LEYRAL le Mercredi 15 Mai 2013 à 09:59 | Lu 4087 fois