Le “fonds de secours” appuyé par la CSTP-FO, boudé par le Medef


Tahiti, le 1er décembre 2025 - La CSTP-FO est amère. Alors que les discussions étaient bien engagées sur la constitution d’un fonds de secours venant en aide à ceux qui ont perdu leur emploi dans le cadre d’un licenciement économique, le Medef aurait fait machine arrière la semaine dernière. Patrick Galenon en appelle désormais au gouvernement.
 

Des années que la CSTP-GO travaille sur le sujet. L’idée ? Venir en aide aux salariés qui perdent leurs emplois à cause d’un licenciement économique. Des licenciements qui interviennent le plus souvent lorsqu’une entreprise dépose le bilan et que les concertations et les aménagements mis en place lors des redressements judicaires ne sont plus suffisants.
 
“C’est un fonds de secours pour ceux qui ont perdu involontairement leur emploi”, explique Patrick Galenon. “Ce n’est pas une caisse de chômage. Cette caisse-là a déjà reçu l’approbation des partenaires sociaux, des cinq centrales syndicales principales et de la CPME. Le Medef a toujours hésité. Mais en février 2025, il avait consenti à la création de ce fonds”, poursuit-il. Mais la semaine dernière, changement de braquet pour le syndicat des patrons piloté par Steve Hamblin. “Ils sont revenus en arrière, déplore Patrick Galenon, et veulent remettre en cause cet accord de principe.”
 
Le 4 février de cette année portant, le Comité tripartite d’orientation des réformes du Code du travail local (CTOR), instance qui regroupe des représentants des salariés, des employeurs et des autorités locales, avait retenu trois thématiques de travail pour les prochaines années. L’un des trois sujets retenus concernait justement la mise en place d’un fonds de prise en charge des salariés en perte d’emploi dans le cadre d’un licenciement économique.
 
Désormais, la CSTP-FO en appelle au gouvernement pour remettre tout le monde autour d’une table dans le cadre de discussions tripartites et relancer le dossier.

Des travaux bien engagés

Les travaux étaient pourtant bien engagés et une proposition de loi est en cours de rédaction à la Direction du travail sur le sujet. Il était convenu que “ce fonds d’urgence” soit créé “de manière simple et pratique”. Que ce dernier soit porté à l’équivalent de 70 % du Smig, soit environ 121 000 francs, peu importe le statut ou le salaire dans l’entreprise, “sur une période de quatre mois” et que cette indemnité “se cumule avec les éventuelles autres indemnités légales”.
 
Pour prétendre à cette indemnité, la personne en situation de licenciement économique devrait alors justifier sa situation en présentant sa lettre originale de licenciement économique, des documents d’identification et la preuve de son inscription au Sefi en qualité de demandeur d’emploi. Le salarié devrait aussi pouvoir justifier d’une année pleine de cotisation.
 
Le financement du fonds, à l’époque où les syndicats de salariés et de patrons étaient d’accord, devait être assuré sur la base de deux tiers pour les employeurs, et un tiers pour les salariés avec le lancement de son application sur le prélèvement de 100 millions de francs sur le Fonds social de retraite exceptionnelle (FSRE). La gestion du fonds aurait alors été confiée à la Caisse de prévoyance sociale. Le Pays, via une cotisation prélevée sur les recettes fiscales aurait lui aussi pu être un contributeur de ce fonds.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Lundi 1 Décembre 2025 à 15:32 | Lu 1397 fois