Le Varua Swimrun lance son survivor


La première édition du Varua Solo Survivor a rassemblé beaucoup de monde.
Tahiti, le 7 décembre 2025 - Ce dimanche, au jardin botanique de Papeari, se tenait le premier swimrun solo survivor, une nouvelle épreuve sportive qui pousse les athlètes jusque dans leurs derniers retranchements. Un concept venu des États-Unis, d’abord pensé pour les coureurs, mais que le club de Varua Swimrun a adapté à sa discipline. Un pari réussi, puisque ce format inédit a rencontré un véritable succès. Une belle aventure pour aller chercher ses limites.
 
Après la course Fautaua Nike Ultimate en octobre dernier, c’est au tour du swimrun d’avoir son “survivor”. Inspiré d’un format de course à pied venu des États-Unis – le survivor, ultimate ou encore last man standing, peu importe le nom – le principe reste le même : être le dernier en lice. L’objectif ? Enchaîner des boucles dans un temps imparti et être celui qui parvient à en effectuer le plus. Une formule qui connaît un essor mondial, et le Fenua n’y échappe pas. Sauf que cette fois, c’est le swimrun qui entre dans la danse. Cette idée originale, on la doit au club de Varua Swimrun et à sa présidente, Vaitiare Ly Wing : “C’est vraiment un format de course différent, surtout en swimrun que l’on pratique habituellement à deux. Cette fois, les athlètes sont seuls, donc l’approche mentale et physique change. Sur ce genre d’épreuve, on leur demande d’aller chercher leurs limites, de puiser dans leurs ressources pour se dépasser. C’est un véritable combat contre soi-même.”
 
Un combat qui rappelle celui des bébés prématurés, d’où la présence de l’association Les prémas de Polynésie, dimanche, au jardin botanique de Papeari. “Nous voulions soutenir une association à travers ce nouvel événement. C’est dans les principes du club. Nous nous sommes donc rapprochés des Prémas de Polynésie, car cela avait du sens pour nous.”
 
Dix tours en moins de sept heures
 
“Proposer aux participants de se battre jusqu’au bout faisait écho à cette cause.” Car enchaîner dix tours de 3,6 km mêlant course et nage, avec un temps imparti qui se réduit à chaque boucle, représente un effort physique et mental surhumain. Pour ceux qui iront au bout, la course dépassera les sept heures : “C’est un effort digne d’un marathon. Les participants ne sont pas obligés d’aller jusqu’au dixième tour, mais pour gagner, il faudra aller au bout et dans le meilleur temps. Le premier à franchir la ligne du dernier tour sera le premier survivor du Varua Swimrun”, expliquait la présidente avant le lancement de l’épreuve.
 
Pour cette première édition, 49 candidats étaient présents sur la ligne de départ, tous désireux de décrocher la première couronne. Mais la chaleur et les courants se sont rapidement invités dans la bataille. Avec 2,55 km de course à pied et 1,1 km de natation, le parcours, à travers le jardin botanique et son lagon, offrait un décor idyllique, mais demandait surtout des efforts intenses et une stratégie ajustée. “D’habitude, en swimrun, on est deux, donc on peut se reposer l’un sur l’autre pour gérer la course. Là, on doit adopter une stratégie différente”, reconnaît Vaimiti Bertrand, qui participait pour la première fois à un swimrun en solo. “Je ne sais pas jusqu’où je pourrai aller, car les temps se réduisent à chaque tour. Pour l’instant, on est à mi-parcours : le prochain tour devra se courir en moins de quarante minutes, mais la fatigue se fait sentir et les muscles se raidissent. J’espère aller au moins jusqu’au sixième tour, après on verra.”
 
À chaque boucle, le temps imparti diminue : les deux premières s’effectuent en cinquante minutes, les deux suivantes en quarante-cinq, puis cinq minutes sont retirées tous les deux tours, jusqu’au dixième, réalisé en trente minutes. Un défi redoutable après six heures d’effort.
 
Une expérience unique
 
Malgré la difficulté du format, la curiosité et l’envie de vivre une première historique ont attiré des champions des quatre coins de l’île. Comme Teva Poulain. Athlète polyvalent, il ne pouvait pas manquer cette nouveauté : “C’est vrai que c’est nouveau pour tout le monde. On ne savait pas trop à quoi s’attendre, donc chacun avait sa stratégie. Moi, j’ai choisi de mettre du rythme pour finir les boucles un peu plus vite que le temps imparti, afin de récupérer davantage entre les départs. Mais cela demande beaucoup d’énergie, et à mi-course, je commençais vraiment à fatiguer.”
 
Avec, pour tous, l’envie de profiter de ce format inédit et d’aller puiser au plus profond d’eux-mêmes, les participants ont vécu une expérience unique.
 

Les transitions mer/terre ont été bien maîtrisées.

La course à pied a été un élément déterminant dans ce swimrun.

Le passage en rivière a apporté son lot de difficultés.

Rédigé par Manu Rodor le Lundi 8 Décembre 2025 à 07:32 | Lu 374 fois