Tahiti, le 14 mai 2025 - Nouvelle conférence de presse pour le Tavini Huiraatira qui avait convié les rédactions ce mercredi à son siège. Une courte conférence pour parler de la commémoration, ce samedi à Outouaraea, des 12 ans de la réinscription de la Polynésie française sur la liste des Pays non autonomes de l’ONU. Une démarche menée par le Tavini quelques semaines avant sa défaite aux territoriales de 2013.
Pour le parti indépendantiste, cette réinscription venait alors “réparer une injustice majeure perpétrée des décennies auparavant par l’État français qui, dans un acte unilatéral et sans consultation de notre peuple, avait effacé la Polynésie française de cette liste dès les années 1960.”
Il était donc naturel pour le parti souverainiste, en 2013, de rétablir l’équilibre, là aussi de manière unilatérale et sans consultation du peuple.
Désormais, c’est le référendum qui est demandé par le parti d’Oscar Temaru. “On ne peut pas organiser de referendum si une période précise n’a pas lieu. Il nous faut l’assurance que lorsque le scrutin sera mis en place, ce sera un scrutin d’autodétermination et non pas un scrutin de détermination”, a expliqué mercredi le président de l’assemblée de la Polynésie française, Antony Géros.
Le 21 mai prochain, le Tavini sera d’ailleurs “en droit” de commencer ses recours contre l’État après l’envoi de courriers au président de la République pour demander le début des discussions sur l’autodétermination. Première étape, la Cour européenne de justice, puis la Cour des droits de l’homme.
Problème : ces recours, selon le statut et sa dernière lecture par le Conseil d’État, devraient être déposés par le président du Pays, Moetai Brotherson, et non par le président de l’assemblée.
Difficile de lui poser la question, ce dernier étant en France, mais on pourra constater que c’était d’ailleurs le cas lors des trois dernières conférences de presse des bleus. Hazard ou coïncidence ?
Convaincu que la France fait partie du Conseil de sécurité de l’ONU grâce à la détention de l’arme atomique à la suite des essais en Polynésie française, alors que ce statut lui a été alloué dès 1946 à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, le Tavini souhaite toujours que l’organisme international intervienne pour forcer la main à l’État français. La prochaine réunion du C24 (Séminaire régional pour le Pacifique sur la mise en œuvre de la quatrième Décennie internationale de l'élimination du colonialisme) au Timor-Leste du 21 au 23 mai prochains sera l’occasion pour Richard Tuheiava et Tony Géros de le rappeler.
Pour le parti indépendantiste, cette réinscription venait alors “réparer une injustice majeure perpétrée des décennies auparavant par l’État français qui, dans un acte unilatéral et sans consultation de notre peuple, avait effacé la Polynésie française de cette liste dès les années 1960.”
Il était donc naturel pour le parti souverainiste, en 2013, de rétablir l’équilibre, là aussi de manière unilatérale et sans consultation du peuple.
Désormais, c’est le référendum qui est demandé par le parti d’Oscar Temaru. “On ne peut pas organiser de referendum si une période précise n’a pas lieu. Il nous faut l’assurance que lorsque le scrutin sera mis en place, ce sera un scrutin d’autodétermination et non pas un scrutin de détermination”, a expliqué mercredi le président de l’assemblée de la Polynésie française, Antony Géros.
Le 21 mai prochain, le Tavini sera d’ailleurs “en droit” de commencer ses recours contre l’État après l’envoi de courriers au président de la République pour demander le début des discussions sur l’autodétermination. Première étape, la Cour européenne de justice, puis la Cour des droits de l’homme.
Problème : ces recours, selon le statut et sa dernière lecture par le Conseil d’État, devraient être déposés par le président du Pays, Moetai Brotherson, et non par le président de l’assemblée.
Difficile de lui poser la question, ce dernier étant en France, mais on pourra constater que c’était d’ailleurs le cas lors des trois dernières conférences de presse des bleus. Hazard ou coïncidence ?
Convaincu que la France fait partie du Conseil de sécurité de l’ONU grâce à la détention de l’arme atomique à la suite des essais en Polynésie française, alors que ce statut lui a été alloué dès 1946 à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, le Tavini souhaite toujours que l’organisme international intervienne pour forcer la main à l’État français. La prochaine réunion du C24 (Séminaire régional pour le Pacifique sur la mise en œuvre de la quatrième Décennie internationale de l'élimination du colonialisme) au Timor-Leste du 21 au 23 mai prochains sera l’occasion pour Richard Tuheiava et Tony Géros de le rappeler.
Temaru impatient
“Nous devons commencer le dialogue pour la décolonisation” a martelé Oscar Temaru depuis le siège de son parti. “Depuis 2023, nous sommes aux manettes de ce Pays, a rebondi Antony Géros. C’est à cause de l’État si nous n’avançons pas.”
Quid alors de l’intervention du président du Pays à Paris sur le sujet ? “Il instruit les éléments relationnels”, a rétorqué le président de l’assemblée. “On lui a demandé de gérer le quotidien et il a accepté.” Une façon polie de lui dire aussi que sa démarche ne va pas assez vite, ni assez fort. “Je veux un oui, ou un non”, a alors clamé Oscar Temaru. “Ce pays n’a pas demandé à être colonisé… On réclame un droit universel et imprescriptible.”
Évidemment, se pose alors la question actuelle de la légitimité du parti à penser que le peuple est prêt et est demandeur de l’indépendance après la défaite aux dernières législatives et une présence en majorité à l’assemblée par la grâce de la prime majoritaire. Réponse de Tony Géros : “Ce n’est pas parce que on a des maires qui ne sont pas indépendantistes, ou des élus à l’assemblée qui ne sont pas indépendantistes, qu’on ne doit pas avoir un scrutin d’autodétermination.”
Ce scrutin serait bien entendu organisé avec “un débat au préalable sur la composition du collège électorale” : “Ce n’est pas un militaire présent depuis 6 mois qui va pouvoir voter”, prévient Oscar Temaru.
“Nous sommes soutenus par 190 Pays”, a encore renchéri le leader indépendantiste qui pense donc que 96% du nombre total des 198 pays dans le monde se soucie du combat du Tavini. “La France ne respecte pas le droit international. C’est toujours le même monologue… On n’existe pas."
Quid alors de l’intervention du président du Pays à Paris sur le sujet ? “Il instruit les éléments relationnels”, a rétorqué le président de l’assemblée. “On lui a demandé de gérer le quotidien et il a accepté.” Une façon polie de lui dire aussi que sa démarche ne va pas assez vite, ni assez fort. “Je veux un oui, ou un non”, a alors clamé Oscar Temaru. “Ce pays n’a pas demandé à être colonisé… On réclame un droit universel et imprescriptible.”
Évidemment, se pose alors la question actuelle de la légitimité du parti à penser que le peuple est prêt et est demandeur de l’indépendance après la défaite aux dernières législatives et une présence en majorité à l’assemblée par la grâce de la prime majoritaire. Réponse de Tony Géros : “Ce n’est pas parce que on a des maires qui ne sont pas indépendantistes, ou des élus à l’assemblée qui ne sont pas indépendantistes, qu’on ne doit pas avoir un scrutin d’autodétermination.”
Ce scrutin serait bien entendu organisé avec “un débat au préalable sur la composition du collège électorale” : “Ce n’est pas un militaire présent depuis 6 mois qui va pouvoir voter”, prévient Oscar Temaru.
“Nous sommes soutenus par 190 Pays”, a encore renchéri le leader indépendantiste qui pense donc que 96% du nombre total des 198 pays dans le monde se soucie du combat du Tavini. “La France ne respecte pas le droit international. C’est toujours le même monologue… On n’existe pas."
Une plaque pour Ghislain Houzel
Ancien ingénieur du Commissariat à l’énergie atomique, Ghislain Houzel sera honoré samedi à Outouaraea par la pose d’une plaque symbolique deux ans après son décès.
Figure importante pour le Tavini, cet ancien travailleur du Centre d’expérimentation du Pacifique avait assisté à 120 des 193 tirs qui se sont déroulés à Moruroa et Fangataufa. Auteur de plusieurs livres sur le sujet, il livrait à nos confrères de TNTV l’omerta qui subsistait sur les essais : “Il y avait la chape de plomb du secret défense. Les gens n’osaient pas parler, n’osaient pas trop dire ce qu’ils avaient vu, ce qu’ils avaient ressenti.”
Il s’exprimait aussi sur le passage d’Emmanuel Macron au Fenua et la déception de ne pas entendre le mot “pardon” à cette occasion. “J’ai été déçu parce que les Polynésiens attendaient le mot “pardon”. […] Il aurait dit à ce moment-là ‘Je présente les excuses de la France à la Polynésie pour ces mensonges ou pour certaines contre-vérités’, je crois que la moitié du travail aurait été fait.”