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Le Syndicat de la Fonction Publique attaque le gel du point d'indice en justice


La salle d'audience du tribunal administratif de Papeete
La salle d'audience du tribunal administratif de Papeete
PAPEETE, le 24 mars 2015 - Le Syndicat de la Fonction Publique (SFP, qui représente 11% des fonctionnaires territoriaux) a déposé ce lundi 23 mars un recours de 8 pages au tribunal administratif contre le gel du point d'indice des fonctionnaires territoriaux.

L'indice sert de base au calcul des salaires de tous les fonctionnaires de l'administration de la Polynésie, et est gelé depuis 2009 au nom de l'effort collectif pour redresser le Pays. Si le syndicat pense avoir de bonnes chances de l'emporter devant la justice, ce n'est cependant pas pour ça que le recours a été déposé, nous assure Vadim Toumaniantz, secrétaire général du SFP : "Ce recours, nous l'avons déposé pour avoir une réponse du gouvernement qui n'a pas répondu à deux lettres que nous leur avons envoyées. Nous leur demandons pourquoi une catégorie de fonctionnaire doit faire des efforts, alors qu'une autre qui représente un tiers des effectifs continue de bénéficier de ses avantages ?"

Au cœur du débat, le traitement préférentiel accordé, selon le syndicat, à une catégorie de fonctionnaire rassemblant les plus anciens (et les mieux payés selon le syndicaliste), ceux recrutés avant la création du statut de la fonction publique territoriale : les Agents Non Fonctionnaires de l'Administration (ANFA). "Pendant que nous avons perdu du pouvoir d'achat et permis environ 4 milliards Fcfp d'économies, cet argent a été en partie récupéré par les ANFA dont les salaires ont augmenté avec l'inflation, ce qui fait environ 1,5 milliards Fcfp." Il y a 5700 fonctionnaires territoriaux, dont le point d'indice est donc gelé depuis 7 ans, et 2250 ANFA, qui sont tous à moins de 20 ans de la retraite.

Le reste de ces 4 milliards économisés, "au lieu d'être utilisé pour redresser le Pays, a été dépensé pour augmenter la 'prime politique' et pour financer des organismes parapublics comme le Haut conseil qui coûte 200 millions Fcfp ou l'OPH qui fait des erreurs à 834 millions Fcfp… Quand on double la 'prime politique' et qu'on nous dit 'vous n'aurez pas droit à vos 2%', là non, ça ne va plus !"

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mardi 24 Mars 2015 à 17:41 | Lu 1656 fois