Le Sdiraf sera finalement à la table ronde



Tahiti le 01 juin 2021 - Après avoir dénoncé la liste des membres de la délégation Reko Tika, et notamment celle de la société civile, le Sdiraf est parvenu à faire faire volte-face au Pays. Un représentant du Sdiraf, Michel Arakino, a été intégré à la liste.

Revirement de situation mardi matin, une heure après la conférence de presse donnée par le Syndicat de défense des retraités actuels et futurs (Sdiraf) qui a exprimé “fortement” son désaccord quant à la nomination des membres représentant la société civile qui participeront à la table ronde sur le nucléaire fin juin prochain.
Le Sdiraf a été entendu puisqu'ils ont reçu un coup de fil de la déléguée au suivi des conséquences des essais nucléaires Yolande Vernaudon, pour leur annoncer que Michel Arakino avait été inclu dans la délégation.

“Un aito, sauf ici”

Le président du Sdiraf Émile Vernier a expliqué mardi matin que Michel Arakino avait toute la légitimité pour participer à cette table ronde, en tant qu'ancien travailleur les sites nucléaires, en tant que pa'umotu et surtout en tant que malade. Émile Vernier ajoute que Michel Arakino est “dans le monde entier (...) le référent des conséquences nucléaires” et que dans toutes les associations anti-nucléaires “il est accueilli comme un aito, sauf ici”.

Selon Émile Vernier, le président du Pays a “complété la liste sans s'occuper de la qualité des gens” et regrette que cela soit toujours les mêmes qu'on retrouve partout dans les instances alors que “ils nous ont foutu dans la merde (..). Ce sont les grands responsables de la situation dans laquelle nous nous trouvons”. Émile Vernier affirme encore que les personnes représentant la société civile y vont pour “leurs intérêts personnels”.

Demande de retrait du 1 millisievert

Le vice-président du Sdiraf, Michel Arakino est aussi membre de l'association Moruroa e tatou. Il regrette que cette dernière ne participe pas à la table ronde. “Il est important qu'on ne joue pas la chaise vide" assure-t-il. Michel Arakino explique que le souci des anciens travailleurs de Moruroa réside dans le fait que beaucoup d'entre eux n'ont pas été pris en charge au niveau de la maladie.

Le Sdiraf demande le retrait de la “dose efficace” de 1 millisievert “pour admettre un vétéran ou ses ayants-droits, contaminé, pour cause de travail avéré sur les sites atomiques”. “Nous qui sommes meurtris dans notre chair c'est à nous d'aller parler”.    

Le Sdiraf demande “au donneur d'ordre des essais” qu'est l'État la prise en charge des dépenses des maladies radio-induites portées par la CPS à hauteur de 68 milliards de Fcfp, tout comme les dépenses du CHPF “au titre des réparations” pour une durée d'au-moins 40 ans.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mardi 1 Juin 2021 à 19:49 | Lu 1247 fois