Le Pays se résout à mettre en vente l’immeuble du boulevard Saint-Germain


« La cession de l’immeuble Saint-Germain sera mise en œuvre sans délai ». C’est écrit noir sur blanc dans le « relevé de décisions » signé lundi matin par la ministre de l’Outremer et le vice-président Antony Géros : le Pays se décide enfin à vendre le somptueux bâtiment du 5ème arrondissement qui accueille, entre autres, la délégation polynésienne à Paris.

 Cette vente était la condition sine qua non pour l’obtention de l’avance de trésorerie exceptionnelle de 6 milliards de francs accordée par l’Etat dans la loi de finances rectificatives de décembre 2011. La Polynésie s’est engagée lundi matin  à organiser rapidement « le déménagement de la délégation de manière à mobiliser une première avance en trésorerie auprès de l’Etat ».

Cet argent permettra au Pays de faire face à ses dépenses les plus urgentes : le reliquat du FIP (fonds intercommunal de péréquation), et les « arriérés sur paiement fournisseurs »  est-il précisé dans les termes de l’accord.

Les autres tranches de cette dotation d’ajustement seront débloquées au fur et à mesure de la cession d’autres actifs du Pays. Leur liste doit être établie rapidement : le total de ces cessions devra atteindre les 6 milliards. Un "chef de file" sera désigné. Il sera responsable du suivi des opérations de cessions d’actifs.

Marie-Luce Penchard devant la stèle de Pouvanaa a Oopa
Cet accord a également un avantage indirect : il devrait rassurer les bailleurs de fonds, et permettre au Pays d’emprunter pour financer son programme d’investissements 2012. «  Si l’AFD ne prête pas à la Polynésie, elle ne pourra pas financer ses investissements » a rappelé Marie-Luce Penchard lundi matin. « Vous connaissez la note de la Polynésie française. Aujourd’hui le système bancaire regarde la capacité d’un territoire à rembourser sa dette. Si l’Etat vient en appui de la Polynésie, ça lui permet de mobiliser d’autres financements dont elle a besoin. Et vous le voyez, même si nous sommes à l’approche d’une échéance importante, l’Etat agit » a conclu la ministre.

Entre son rendez-vous avec au vice-président Antony Géros, et celui avec le président de l’assemblée Jacqui Drollet, Marie-Luce Penchard a demandé, pour le symbole, à se rendre au pied de la stèle de Pouvanaa a Oopa, située devant l’assemblée de Polynésie française. Lundi après-midi, son programme prévoit une visite éclair sur l’île de Moorea.
 

Le collectif Carton Rouge ainsi que certains membres du Tavini avaient préparé un comité d'accueil pour la ministre

Marie-Luce Penchard chaleureusement accueillie par le président de l’Assemblée, Jacqui Drollet


Rédigé par F K le Lundi 6 Février 2012 à 11:32 | Lu 3041 fois