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Le Heiva i Tahiti à l'honneur des archives


PAPEETE, le 1er juin 2017 - Jean-Michel Garrigues, le nouveau chef du service des archives a présenté jeudi, en présence du ministre de la culture, le 17e numéro de la collection Archipol "Aux Origines du Heiva i Tahiti : les fêtes nationales d'antan".

Le ministre de la Culture, Heremoana Maamaatuaiahutapu, a présenté, jeudi, le 17e numéro du cahier des archives de la Polynésie intitulé « Aux origines du Heiva i Tahiti : les fêtes nationales d’antan ». Le service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel publie, presque tous les ans, depuis 1998 un ouvrage mettant en avant une thématique polynésienne dans l'objectif de valoriser les fonds d'archives patrimoniaux Polynésiens.

La 17e édition qui met en avant le Heiva i Tahiti traite de l’évolution du Heiva et plus particulièrement de celle des fêtes depuis ces deux dernières décennies.

Ainsi, au travers de 120 pages illustrées d’extraits d’articles, de correspondances officielles d’époque (etc.), ce « numéro 17 d’ARCHIPOL vous propose de découvrir en quoi consistaient les réjouissances collectives dans des temps très anciens, puis celles qui furent proposées à l’occasion de la fête nationale, de 1845 jusqu’au début des années soixante du XXe siècle. Il sera avant tout question des réjouissances à caractère folklorique : chants, danses, costumes anciens, régates », indique Michel Bailleul, auteur de l'ouvrage et historien.

Rédigée par Michel Bailleul, docteur en histoire d'outre-mer, cette publication présente une série de témoignages des premiers Occidentaux de passage à Tahiti et des archives iconographiques. Les festivités du Heiva, la célébration de la fête de l’empereur à Tahiti jusqu’en 1870, l’anniversaire du protectorat de 1877 à 1880 et les célébrations du 14 juillet à partir de 1881 sont racontées et décrites par l'historien. Dessins, esquisses et photos permettent de voir à quoi ressemblaient ces festivités à l'époque.

L'homme d'histoire explique par ailleurs le passage des Heiva au Tiurai puis à nouveau au Heiva i Tahiti en 1985 quand le territoire accède à l'autonomie. La rétrospective présentée dans cet Archipol s'arrête à la fin des années 1950. "Le but était de faire un numéro historique pour revenir aux sources du heiva. Après, dans les années 1960 nous retrouvons les sources et les descriptions dans les médias, les nouvelles et la Dépêche par la suite. " précise l'historien.

Pour Jean-Michel Garrigues, chef du service des archives, "C'est un numéro exceptionnel par la richesse qui se trouve à l'intérieur. C'est l'histoire du Heiva, et du Tiurai avant le heiva, et du heiva avant le tiurai. On remonte avant la fin des années 1800 et on met en évidence les fêtes de la République et leur transposition en Polynésie française. Au-delà du folklore, dans lequel parfois certains souhaitent nous enfermer, on s'aperçoit que c'est une richesse culturelle et historique absolument phénoménale et à travers l'évolution du heiva on perçoit l'évolution de la culture et de la société polynésiennes".

"Avec mon passé, c'est un numéro un peu spécial pour moi "a indiqué le ministre de la Culture en rappelant son passé de danseur. "Nous avons voulu faire ce travail de recherche sur le Heiva i Tahiti parce que c'est aujourd'hui LA manifestation la plus ancienne du Pays et on a voulu mettre un petit coup de projecteur sur le Heiva i Tahiti à partir de documents qui existent dans nos archives. "

Ce document devrait également servir dans le cadre de la constitution du dossier d'inscription du ori tahiti au patrimoine immatériel mondial de l'UNESCO.

Le ministre de la Culture a rappelé que le service du patrimoine archivistique et audiovisuel possède plus de 16 000 documents consultables en ligne et invite le public à se rendre sur place, à Tipaerui, ou sur le site internet du service afin de découvrir d’intéressants et précieux manuscrits. Cette année le service des archives à numérisé 150 mille pages pour un coût de 7 millions de Fancs.

Qu’est-ce que le cahier des archives ?

En 1998, le premier numéro de la revue « ARCHIPOL – le cahier des archives de Polynésie » est présenté au public avec pour objectif la valorisation des fonds d’archives patrimoniaux polynésiens.

Chaque publication aborde l’histoire de la Polynésie française selon un thème précis touchant aux évolutions institutionnelles, politiques, économiques, historiques culturelles de la Polynésie française. Des documents, principalement issus des fonds archivistiques conservés au dépôt des archives de Tipaerui, viennent illustrer des textes rédigés par Monsieur Michel Bailleul, Docteur en Histoire d’Outre-mer.

Le cahier des archives ARCHIPOL se veut être un outil de référence pour les enseignants, une base de travail pour les chercheurs et un vecteur de sensibilisation de la jeunesse et de la population au patrimoine archivistique et à l’histoire du Pays.


Rédigé par Marie Caroline Carrère le Jeudi 1 Juin 2017 à 16:00 | Lu 1019 fois