Le CHPF va inaugurer son premier TEP-scan le 27 juin prochain


Le vendredi 27 juin prochain marquera l’inauguration officielle du tout premier TEP-scan. Crédit photo : CHPF.
Tahiti, le 19 juin 2025 – Le Centre hospitalier de la Polynésie française inaugurera officiellement son premier TEP-scan le vendredi 27 juin prochain. Cette technologie d’imagerie médicale de pointe permettra de diagnostiquer et de suivre plus précisément le cancer de la prostate, sans nécessiter d’évacuation sanitaire vers l’extérieur.

C’est une date très attendue que le CHPF vient d'annoncer via un communiqué de presse : le vendredi 27 juin prochain marquera l’inauguration officielle du tout premier TEP-scan (Tomographie par Émission de Positons) du Taaone. Un équipement de pointe, enfin disponible sur le territoire, qui ouvre une nouvelle ère dans la détection et le suivi du cancer de la prostate – mais aussi, à terme, dans le diagnostic d’autres pathologies complexes.

Jusqu’à présent, les patients du fenua atteints de cette forme de cancer étaient contraints à l’exil médical : direction la métropole ou la Nouvelle-Zélande, pour un examen vital dans leur parcours de soins. Ce temps est révolu. Grâce à l’acquisition de cette technologie dernier cri, le CHPF devient autonome pour réaliser localement des examens TEP-PSMA, une technique d’imagerie moléculaire qui cible l’antigène spécifique de la prostate. Une avancée qui promet à la fois rapidité, précision et efficacité dans les diagnostics, et qui change la donne pour des centaines de patients.

Un investissement stratégique

Pour offrir ce bond technologique aux Polynésiens, il aura fallu un engagement conjoint du Pays et de l’État. Le coût global de l’investissement s’élève à 340 millions de francs Pacifique, dont 250 millions pour l’achat du TEP-scan lui-même, et 90 millions pour les travaux d’aménagement nécessaires à son installation. Un effort financier conséquent, mais à la mesure de l’impact attendu sur la prise en charge des patients.

Chaque année, entre 300 et 400 examens TEP-PSMA devraient être réalisés au CHPF. Un chiffre qui devrait permettre de réduire significativement les évacuations sanitaires coûteuses, mais aussi de limiter le recours aux scintigraphies osseuses, jusque-là l’un des rares outils disponibles pour explorer certaines pathologies prostatiques – avec une précision bien moindre.

Une technologie au service de l’exactitude

Le TEP-PSMA repose sur l’injection d’un traceur radioactif capable de se fixer spécifiquement aux cellules cancéreuses prostatiques. Cette précision chirurgicale permet de repérer des lésions invisibles aux techniques traditionnelles comme le scanner ou l’IRM. L’examen, indolore, dure une quinzaine de minutes après une phase de repos. Il permet de localiser d’éventuelles récidives, ou encore d’évaluer l’étendue du cancer avant la mise en route d’un traitement. En d’autres termes, avec cette nouvelle machine, les médecins pourront agir plus tôt, avec plus de certitude.

L’intégration du TEP-scan au plateau technique du CHPF vient ainsi enrichir un arsenal d’imagerie déjà composé de deux scanners, d’une IRM, d’une gamma-caméra et d’une salle interventionnelle. À moyen terme, le déploiement d’un cyclotron permettra même d’élargir les indications au-delà du seul cancer de la prostate.
 

Rédigé par Thibault Segalard le Jeudi 19 Juin 2025 à 10:17 | Lu 3517 fois