Le navire a quitté le quai de Faratea vers 5 h 10 avec 283 passagers à bord (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 15 juillet 2025 – La desserte maritime entre Taiarapu et Papeete est officiellement lancée : 283 passagers ont quitté avec enthousiasme le quai de Faratea, mardi matin, pour rejoindre la gare maritime lors d’une traversée sans encombre d’un peu plus d’une heure. Pour le groupe Tuatea comme pour le Pays, cette première étape – avec un aller-retour le mardi et un aller simple les autres jours – permettra de jauger l’intérêt de la population pour ce mode de transport complémentaire, et ainsi d’évaluer sa viabilité et son potentiel développement.
Il faisait encore nuit, ce mardi matin, quand 283 passagers ont embarqué au quai de Faratea pour le voyage inaugural du Apetahi Express. À bord, la décoration végétale, l’orchestre et les petits fours ont achevé de rendre ce moment mémorable. “C’est une première pour nous à la Presqu’île, donc on ne voulait pas manquer ça !”, s’exclame Victorine, qui a immortalisé le départ vers 5 h 10 par un selfie avec son fils et son neveu.
Plusieurs groupes étaient présents, dont celui de Iwalani : “J’accompagne la tante de mes enfants, qui est venue avec des enfants du périscolaire. On va en profiter pour leur faire découvrir le marché de Papeete. On était tous impressionnés de voir ce grand bateau chez nous”. Attablés autour d’un café, Mapuna, son mari et sa fille étaient impatients de longer la côte est. “C’est un événement qui nous réjouit en tant qu’habitants de la Presqu’île. Comme ce sont les vacances, on a prévu de faire un peu de shopping et d’aller au cinéma avant de rentrer”, confient-ils. Des salariés, comme Alexandri, étaient aussi du voyage : “Habituellement, je me déplace en voiture depuis Tautira ou Taravao. Prendre le bateau avec un abonnement, ça pourrait m’intéresser pour aller travailler vu que je suis sûr d’arriver à l’heure, avec la fatigue et les dangers de la route en moins”. Sans oublier les embouteillages : hasard du calendrier, ce mardi marquait aussi la reprise de la fermeture temporaire de la RT2 pour les besoins du chantier du PK 43 de Hitia’a.
Il faisait encore nuit, ce mardi matin, quand 283 passagers ont embarqué au quai de Faratea pour le voyage inaugural du Apetahi Express. À bord, la décoration végétale, l’orchestre et les petits fours ont achevé de rendre ce moment mémorable. “C’est une première pour nous à la Presqu’île, donc on ne voulait pas manquer ça !”, s’exclame Victorine, qui a immortalisé le départ vers 5 h 10 par un selfie avec son fils et son neveu.
Plusieurs groupes étaient présents, dont celui de Iwalani : “J’accompagne la tante de mes enfants, qui est venue avec des enfants du périscolaire. On va en profiter pour leur faire découvrir le marché de Papeete. On était tous impressionnés de voir ce grand bateau chez nous”. Attablés autour d’un café, Mapuna, son mari et sa fille étaient impatients de longer la côte est. “C’est un événement qui nous réjouit en tant qu’habitants de la Presqu’île. Comme ce sont les vacances, on a prévu de faire un peu de shopping et d’aller au cinéma avant de rentrer”, confient-ils. Des salariés, comme Alexandri, étaient aussi du voyage : “Habituellement, je me déplace en voiture depuis Tautira ou Taravao. Prendre le bateau avec un abonnement, ça pourrait m’intéresser pour aller travailler vu que je suis sûr d’arriver à l’heure, avec la fatigue et les dangers de la route en moins”. Sans oublier les embouteillages : hasard du calendrier, ce mardi marquait aussi la reprise de la fermeture temporaire de la RT2 pour les besoins du chantier du PK 43 de Hitia’a.
Un centre de vacances a profité de l’événement pour mettre le cap sur Papeete.
“Tester l’appétence des usagers”
Plusieurs invités de marque se sont joints au trajet, dont le maire de Taiarapu-Est, enthousiaste, mais attentif à la suite. “C’est une offre et un choix de transport supplémentaires pour les habitants du secteur qui veulent se rendre en ville et profiter des voyages vers les îles voisines. On attend le retour d’expérience pour voir si cette option pourra se maintenir à l’avenir. J’espère que ça ira dans ce sens”, remarque Anthony Jamet.
Le ministre des Grands travaux et de l’Équipement, en charge des Transports aériens, terrestres et maritimes et de la Décentralisation, Jordy Chan, était également du voyage. “Ça fait un an qu’on travaille sur ce projet avec l’armateur. On a mis en œuvre des travaux de confortement du quai pour permettre au navire de s’amarrer en toute sécurité. Aujourd’hui, c’est chose faite !”, se réjouit Jordy Chan, qui ne manquera pas de continuer à suivre cette initiative de près. “Cette nouvelle desserte s’inscrit dans le cadre de la stratégie de décongestion du gouvernement, mais aussi de décentralisation des activités. La principale contrainte, c’est qu’on n’a qu’un aller-retour possible dans la semaine, mais c’est intéressant pour tester l’appétence des usagers. Ça va nous informer au niveau du Pays, puisque que nous sommes en train de mettre en œuvre une étude pour déterminer comment on pourrait rendre une telle desserte pendulaire, avec un aller-retour tous les jours entre Taravao et Papeete. On pense qu’une aide du Pays sera nécessaire, mais tout l’enjeu est de déterminer dans quelle mesure et à quelle hauteur.”
Après une traversée sans encombre, le navire a accosté à la gare maritime de Papeete au lever du jour, à 6 h 15, au son des percussions traditionnelles. Les passagers ont été accueillis par le maire de Papeete, Michel Buillard, et le président de la Polynésie française en personne. “Je retiens une grande satisfaction en voyant les visages des passagers et je ne peux m’empêcher de penser que c’était autant de voitures en moins sur les routes. Depuis 20 ans, on a une infrastructure qui était laissée à l’abandon et qui est aujourd’hui utilisée. On va faire ce qu’il faut pour que ça continue et que ça se développe. Cette option maritime, on en parle depuis longtemps. Elle ne va pas remplacer la route, donc il ne faut pas faire de fausses promesses aux gens. Ça permet de compléter le dispositif de l’ensemble des mobilités. On a une DSP (délégation de service public, NDLR) sur le transport en commun terrestre et sur l’aérien domestique, donc il faut étudier l’option sur le transport en commun maritime.”
Le groupe Tuatea et le gouvernement vont pouvoir tester concrètement la desserte.
Un objectif de 150 passagers
Au-delà de ce premier voyage gratuit, les passagers seront-ils durablement au rendez-vous ? Faire que ce moment “historique” puisse s’ancrer dans le quotidien, c’est tout l’enjeu des prochaines semaines pour l’armateur. “L’idéal, ce serait d’avoir 300 passagers, voire plus sur chaque voyage, mais nos prévisions sont inférieures. On attend 150 à 160 passagers par voyage : une soixantaine qui fera la liaison entre Taiarapu et les îles Sous-le-Vent, et une centaine entre Taiarapu et Papeete. Les remplissages diront si ce sera une liaison pérenne ou pas. On espère que la population répondra présente à cette solution intermédiaire qu’on peut offrir aujourd’hui”, explique Samuel Matton, directeur général du groupe Tuatea, présidé par Tuanua Degage.
Si la survie de la ligne est en jeu, son développement aussi. “Notre projet de cœur, sur lequel on travaille depuis longtemps, c’est de dédier une navette à l’aller-retour entre Taiarapu et Papeete pour que ce soit une vraie solution de transport avec deux ou trois allers-retours par jour entre la capitale et la Presqu’île, comme Moorea. Malheureusement, aujourd’hui, aucun modèle économique ne fonctionne. Il faudrait une aide du Pays pour rentabiliser la ligne ou qu’on trouve des moyens alternatifs, comme de l’électrique à la place du carburant. Mais il faut le produire et le stocker, ce qui est assez complexe”, poursuit Samuel Matton quant aux pistes envisagées.
Pour rappel, l’aller simple entre Taiarapu et Papeete est fixé à 1 000 francs, soit le même tarif qu’entre Moorea et Papeete, ou encore Raiatea et Taha’a.
Arrivée à la gare maritime au lever du jour, à 6 h 15 précises.
Faaora Faraire, capitaine du Apetahi Express : “De bonnes conditions”
“Ça fait toujours plaisir d’ouvrir une nouvelle ligne d’exploitation ! Ce voyage-test s’est bien passé, de l’embarquement des passagers jusqu’à la traversée et l’accostage. Il y avait 283 passagers pour une quinzaine de membres d’équipage. On a quitté Faratea un peu après 5 heures. On avait de bonnes conditions de navigation avec une belle météo : une mer calme, pas de vent et la lune pour nous éclairer. On est arrivé à quai à Papeete à 6 h 15, comme prévu. On a longé la côte à 2 nautiques pour laisser de la marge pour les pêcheurs. On est aussi vigilant vis-à-vis des baleines, très présentes dans cette zone.”
“On ne voulait pas manquer ça !”, confie Victorine.
Un minimum de 150 passagers par trajet permettrait d’assurer la desserte.