La sérial arnaqueuse de retour à la barre


Tahiti, le 15 juin 2020 - Une multirécidiviste de 34 ans, Mary Candelot, a été présentée en comparution immédiate lundi pour répondre de faits de vols, d’escroqueries et d’abus de confiance commis auprès de cinq victimes dont son ancien compagnon, un douanier. Déjà condamnée à huit reprises pour des faits similaires depuis 2013, elle a cette fois écopé de trois ans de prison ferme. 
 
Elle avait déjà défrayé la chronique en novembre 2015 lorsqu’elle avait été condamnée à un an de prison ferme pour avoir vendu des maisons en se faisant passer pour José Thorel qui était alors procureur de la République. La multirécidiviste Mary Candelot a de nouveau été présentée devant le tribunal correctionnel lundi pour des faits d’abus de confiance, d’escroquerie, de vol et de contrefaçon ou falsification de chèques. 
 
Comme lors des affaires précédentes, l’enquête avait démarré en août 2019 après plusieurs plaintes déposées à la DSP. Un premier homme, qui avait prêté sa voiture à la prévenue, s’était aperçu que cette dernière l’avait vendue en imitant sa signature. Un autre plaignant avait versé 550 000 Fcfp à Mary Candelot afin d’acquérir une mini pelle excavatrice dont il n’avait jamais vu la couleur. 

​Combinaison

Enfin, un douanier avait quant à lui expliqué qu’il avait entretenu une relation amoureuse avec la prévenue qui avait, à son insu, revendu un scooter et un véhicule lui appartenant. La femme avait également réussi à louer la maison de son compagnon en se faisant verser des loyers et des cautions pour une habitation qui ne lui appartenait pas et lui avait volé des chèques. Le couple s’était rencontré sur les réseaux sociaux où la jeune femme avait mis la photo de profil d’une autre femme. Elle avait ensuite expliqué au douanier qu’elle portait une combinaison sous laquelle se trouvait le physique représenté sur la photo. Et ce dernier y avait cru. Un comportement étrange de la prévenue qui, selon le psychologue qui l’avait examinée lors de l’enquête, souffre de “traits mythomaniaques”
 
Présenté en comparution immédiate lundi par visioconférence pour répondre de ces faits jugés en état de récidive légale, Mary Candelot a reconnu la quasi-totalité des faits en niant toutefois certains vols de chèque. Évoquant sa relation avec le douanier et l’invention d’une combinaison destinée à la faire passer pour une femme mince et attrayante, le président du tribunal s’est interrogé sur le “manque de flair” de l’agent des douanes qui avait cru à cette histoire farfelue. Pour la défense de ce dernier, Me Fromaigeat a fustigé l’attitude la prévenue qui a “ravagé la vie de son client sans foi ni loi” et qui doit aujourd’hui se sentir “satisfaite” du désastre qu’elle a provoqué. 

“Pouvoir quasi hypnotique”

Même tonalité chez le procureur de la République pour lequel la prévenue avait un “pouvoir quasi hypnotique” sur les victimes et utilisait le “même processus intellectuel que les membres de la scientologie” pour les convaincre de “choses qui n’existaient pas”. Le représentant du ministère public a requis quatre ans de prison ferme au terme de ses réquisitions.
 
Réquisitions beaucoup trop sévères pour l’avocate de la prévenue, Me Rebeyrol, qui s’est indignée lors de sa plaidoirie que l’on demande “de balayer tous les éléments qui pouvaient être dits” en faveur de sa cliente qui, bien que multirécidiviste, “présente une part de sincérité”
 
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné Mary Candelot à trois ans de prison ferme assortis du maintien en détention. 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 15 Juin 2020 à 19:34 | Lu 6040 fois