L’aviron polynésien brille dans le Pacifique


Nos quatre jeunes ont brillé lors des compétitions de la Youth Athlete Development, du 10 au 17 décembre derniers au Vanuatu
Tahiti, le 22 décembre 2025 - Du 10 au 17 décembre, quatre de nos jeunes espoirs de l’aviron ont participé au Vanuatu à un programme de développement mis en place par le Comité international olympique. Entre stage, entraînements et compétitions, nos jeunes ont vécu une aventure exceptionnelle qui leur a permis de partager et de performer avec leurs homologues du Pacifique. Une belle préparation en vue d’une année 2026 riche, avec en point de mire les Jeux olympiques de la jeunesse en octobre à Dakar.
 
Depuis deux ans, la Fédération polynésienne d’aviron participe à un programme de la Solidarité olympique appelé “Young Athlete Development”. Celui-ci consiste à aider les comités olympiques nationaux à identifier les jeunes talents sportifs en les soutenant dans leur formation et leur entraînement, en vue de participer à des compétitions de haut niveau comme les Jeux olympiques de la jeunesse.
 
“Cela fait deux ans que ce programme existe dans le Pacifique et que nous y participons”, explique Kevin Scott, cadre technique de la FPA qui a encadré les quatre U17 polynésiens présents qui ont participé au programme de développement organisé du 10 au 17 décembre derniers : deux filles, Teranihere Pater et Matuanui Tatarata, et deux garçons, Elikaï Manuel et Mataiki Ah Scha. “L’année dernière, cela a eu lieu en Australie et cette année, c’était au Vanuatu. Ce sont des semaines riches en expériences pour nos jeunes. Entre les sessions de préparation, de formation et de sensibilisation proposées par le programme de la Solidarité olympique, ainsi que les entraînements et les compétitions indoor et outdoor, nos quatre jeunes ont énormément progressé. Cette semaine est mise en place pour nos talents de demain, qui iront représenter la Polynésie aux prochains Jeux olympiques de la jeunesse, qui se dérouleront à Dakar en octobre 2026.”
 
De l’or pour l’indoor
 
La première compétition a eu lieu en milieu de semaine. L’indoor ouvrait les festivités avec une épreuve de vitesse sur une distance de 500 mètres en individuel, garçons et filles, suivie d’un relais mixte à quatre sur 16 minutes, avec un changement imposé toutes les minutes, les équipes se distinguant sur la distance parcourue. “Les jeunes ont vraiment performé sur cette épreuve. Que ce soit en individuel ou en équipe, ils ont réalisé des temps de haut niveau. Par exemple, Teranihere Pater, qui remporte l’individuel, a parcouru les 500 mètres en 1’39’’09. Cela correspond à une médaille d’argent au dernier championnat de France. Pareil pour Elikaï Manuel, également premier en individuel, qui, avec son temps de 1’25’’09, aurait pu viser un top 5 aux France. Ils ont vraiment tous bien ramé, puisque les deux autres terminent à la deuxième place. Et en équipe, ils finissent premiers en réalisant une distance de 4 629 mètres, avec plus de 500 mètres d’avance sur les seconds du Vanuatu. Ce sont de très belles performances.”
 
Après un retour au développement extra-sportif des athlètes, la compétition a repris ses droits en fin de semaine.
 
Le beach sprint comme discipline olympique en 2028
 
La compétition outdoor se déroulait sous la forme d’un beach sprint. Discipline en plein essor, elle sera présente aux Jeux olympiques de la jeunesse à Dakar, mais aussi aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028. “C’est une discipline qui marche énormément”, souligne Kevin Scott. “Le principe est de courir sur la plage au départ et à l’arrivée sur une distance qui peut varier de dix à 60 mètres. Le rameur doit récupérer son aviron, effectuer un slalom de 500 mètres à l’aller, faire un demi-tour, puis une ligne droite au retour.
 
Une épreuve différente que Kevin a pu préparer avec ses rameurs avant la compétition, malgré quelques difficultés. “Nous avons travaillé en amont le beach sprint, notamment la gestion du virage retour, puis le cap à tenir selon les conditions, car il y a deux lignes d’eau : il faut faire l’aller sur l’une et le retour sur l’autre. Ce sont des parcours un peu particuliers qu’il faut bien appréhender. Les garçons n’ont pas pu participer aux entraînements à Tahiti, car Mataiki habite aux Marquises et Elikaï était parti en stage en Nouvelle-Zélande.”
 
En difficulté sur le contre-la-montre servant de qualification aux phases finales, les deux garçons sont sortis des quarts de finale. Malheureusement, Elikaï s’est arrêté à ce stade, mais se rattrapera en double mixte où il décrochera l’or en compagnie de Teranihere. Quant à Mataiki, il a remporté tous ses duels pour finir premier. En double avec Matuanui, ils décrocheront le bronze. Dans leur sillage, les filles terminent aux deux premières places du podium en individuel.
 
De gros espoirs peuvent être nourris en vue des Jeux olympiques de la jeunesse 2026, car au-delà de leurs superbes résultats, nos ’aito ont su élever leur niveau face à une concurrence féroce : “Il y avait un très bon niveau sur ces compétitions, notamment une des filles des Samoa américaines qui avait déjà participé aux championnats du monde”, précise le cadre technique.
 
Mais le bilan est plus que positif. Il confirme la belle progression et les promesses d’avenir de l’aviron polynésien.


En duo, Elikaï Manuel et Teranihere Pater ont remporté l’or.

Matuanui Tatarata et Mataiki Ah Scha montent sur la troisième marche du podium.

Rédigé par Manu Rodor le Lundi 22 Décembre 2025 à 15:07 | Lu 342 fois