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"L'appel du 18 juin" de Force ouvrière pénitentiaire


Le syndicat Force Ouvrière pénitentiaire de Polynésie s'est réuni devant Nuutania.
Le syndicat Force Ouvrière pénitentiaire de Polynésie s'est réuni devant Nuutania.
Papeete, le 18 juin 2018 - Une manifestation du personnel pénitentiaire a eu lieu lundi 18 juin à midi devant la prison de Nuutania à Faa'a. Mobilisés à l'appel du syndicat Force Ouvrière pénitentiaire de Polynésie, les syndicalistes dénonçaient les différences de traitement entre les prisons de Papeari et de Nuutaania et le non-respect de circulaire, protocole d'accord et loi concernant la mobilité des fonctionnaires pénitentiaires polynésiens.

"Aujourd'hui, c'est l'appel du Général de Gaulle, alors je vous appelle à manifester en ce 18 juin", a exprimé avec un certain engouement Karl Manutahi, le délégué régional de Force Ouvrière (FO) Pénitentiaire de Polynésie lundi à midi devant la prison de Nuutania.
Et si l'appel lancé par le Général De Gaulle à Londres en 1940 et celui du syndicat FO n'auront pas la même portée historique, il a eu le mérite de motiver les troupes, composées en grande majorité de personnels issus du centre pénitentiaire de Nuutania. Au total, "ce sont entre 60 à 70 personnes environ, des gardiens, mais également des administratifs", selon FO qui se sont rassemblées pour exprimer leurs revendications à leur direction interrégionale.

"UN APPEL A CANDIDATURE POUR TOUS LES ETABLISSEMENTS"

Tout d'abord, cet appel selon le syndicat porte sur "l'iniquité de traitement concernant la gestion des demandes de mises à disposition pour raison sociales et de santé". Concrètement, les manifestants déplorent "une gestion à deux vitesses". En cause, un appel à candidature d'un poste au Pôle de surveillance électronique, lancé uniquement à destination du personnel du centre de détention de Papeari. Le personnel de Nuutania réprouve le fait de ne pouvoir postuler à ce poste, souvent demandé par des personnels en fin carrière. Les entretiens commençaient en ce 18 juin à Tatutu.
"Beaucoup de nos agents veulent postuler à ce poste (...). On demande juste à sursoir à ces entretiens et à se réunir autour d'une table. On souhaite un appel à candidature pour tous les établissements", explique Karl Manutahi, qui souhaite éviter "une division des polices de Tatutu et de Nuutania".
Autre objet de revendication, le non-respect des différents textes, permettant aux Polynésiens d'être prioritaires sur les postes basés au fenua. Les manifestants dénoncent que des surveillants et brigadiers soient affectés en métropole suite à la réussite de leurs concours. "Un surveillant de Tatutu a même dû renoncer à sa promotion, car c'est compliqué de partir aussi loin", souligne Angelo Zarli, secrétaire local FO Pénitentiaire, avant de conclure "On ne comprend pas".
Une mission parlementaire portant sur les différentes problématiques des mobilités, des avancements et des retours des fonctionnaires doit avoir lieu d'ici la fin du mois à Tahiti.


Lionel Lecomte, directeur du service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip)

"Une procédure dérogatoire"

"Il y a trois unités administratives en Polynésie : les établissements de Faa'a, Tatutu et le Spip. Théoriquement, lorsqu'un agent de l'Etat arrive dans l'un des trois services, il arrive sur nomination du directeur d'administration pénitentiaire en commission d'administrative paritaire (CAP). Concernant le poste de Tatutu, il n'a pas pu être publié en CAP, car la personne partait en retraite. Or dans l'attente d'une CAP, qui se déroule à Paris, j'avais besoin d'un agent. Il n'a pas été possible d'ouvrir ce poste en CAP, mon supérieur hiérarchique a alors décidé de faire un appel à candidature à Tatutu, car il y a un vivier d'agents à Tatutu plus important qu'à Nuutania (…).
Concernant les concours, les syndicats souhaitent qu'il y ait un recrutement local et non national, or aujourd'hui, à l'exception de quelques concours déconcentrés comme celui des surveillants de Papeari, les concours sont nationaux. Je ne détiens pas ces éléments".

le Lundi 18 Juin 2018 à 17:02 | Lu 2697 fois