L'Allemagne veut faire grossir son armée en misant sur le volontariat


Annegret Hilse / POOL / AFP
Berlin, Allemagne | AFP | mercredi 27/08/2025 - Le gouvernement allemand a adopté mercredi un projet de loi pour accélérer le recrutement dans l'armée, en misant sur le volontariat, un élément central du renforcement militaire voulu pour faire face à la menace russe.

Lors d'une conférence de presse, le chancelier Friedrich Merz a qualifié Moscou de "plus grande menace pour la liberté, la paix et la stabilité en Europe" et rappelé son plan de faire de l'Allemagne "la plus grande armée conventionnelle du côté européen de l'OTAN".

Le projet de loi présenté mercredi, qui doit encore être adopté par le Bundestag, veut attirer plusieurs dizaines de milliers de personnes dans la Bundeswehr, en proie à une pénurie de personnel.

Si cette campagne de recrutement est basée sur le volontariat, le texte prévoit un mécanisme pour réintroduire partiellement le service militaire obligatoire, si les effectifs continuaient de se tarir dans les années à venir.

Le sujet alimente le débat politique depuis plusieurs mois.

Dès le 1er janvier, les jeunes Allemands recevront un questionnaire - obligatoire pour les hommes, facultatif pour les femmes - afin d'évaluer leur aptitude, leurs compétences et leur intérêt pour le service militaire.

À partir du 1er juillet 2027, les hommes allemands de 18 ans devront également se soumettre à un examen médical, même s'ils ne se portent pas volontaires.

En cas de guerre, la conscription, suspendue en 2011, s'appliquerait à nouveau et les hommes âgés de 18 à 60 ans pourraient être recrutés.

Pour atteindre les objectifs de l'OTAN, Boris Pistorius veut porter le nombre de soldats dans la Bundeswehr de 182.000 à au moins 260.000, et quadrupler le nombre de réservistes, qui sont 49.000 aujourd'hui.

Pour convaincre, la Bundeswehr avance un salaire d'au moins 2.300 euros par mois, des soins de santé gratuits et d'autres avantages.

Mercredi, les ministres allemands se sont exceptionnellement réunis au ministère de la Défense, dans une salle sécurisée surnommée "le sous-marin", renouant ainsi avec une pratique datant de la Guerre froide.

L'ouverture le même jour, dans le nord du pays, de la plus grande usine de munitions d'Europe par le groupe Rheinmetall, souligne un peu plus le virage opéré par un pays à la forte tradition pacifiste depuis les horreurs du nazisme.

Le gouvernement a aussi annoncé la création d'un nouveau conseil de sécurité, chargé d'analyser les zones de tensions mondiales et de préparer sa riposte.

Les ministres ont également présenté de nouvelles mesures pour mieux protéger les forces armées contre l'espionnage par drones et le sabotage, ainsi que pour renforcer les activités de contre-espionnage du renseignement militaire.

Rédigé par RB le Jeudi 28 Aout 2025 à 05:45 | Lu 160 fois