PAPEETE, le 2 juillet 2015 - Charlotte Mitermite bouture des coraux pour le compte de l’association Tamari’i Pointe de pêcheurs depuis mars 2014. Après une bonne année de travail, elle recense plus de 300 boutures qu’elle a commencé à transplanter. Elle devrait poursuivre son œuvre, en fonction des financements, pendant encore plusieurs semaines.
Sur la plage du Méridien, une silhouette se démarque. Elle porte une combinaison et un lycra, suivie de près par un kayak jaune chargé de matériel. Tout autour les touristes, en tenue de baignade ou de promenade poursuivent leurs activités sans se retourner. Ils filment, plongent, nagent, dorent sous le soleil naissant. Deux caisses dépassent du kayak, un sceau patiente à leurs côtés ainsi que quelques boîtes hermétiquement fermées, des palmes sont fixées sur l’avant de l’embarcation. Tous ces objets, sans lien apparent, constituent le parfait nécessaire d’un jardinier de lagon. Ou plutôt d’une jardinière de lagon : Charlotte Mitermite.
Depuis un peu plus d’un an la jeune femme travaille pour l’association Tamari’i Pointe des pêcheurs, à Punaauia. "J’ai effectué mon stage de deuxième année de master à Tahiti auprès du bureau d’études Fenua Environnement", indique-t-elle. "À mon arrivée plusieurs projets m’ont été proposés dont la mise en place d’une ferme de corail avec l’association. C’est ce que j’ai choisi." Charlotte Mitermite a commencé son stage en janvier 2014. En mars, elle enfilait sa combinaison pour jardiner dans les eaux aux alentours de la Pointe des pêcheurs, et plus particulièrement sur la concession maritime de l’association.
TROIS FOIS 117 BOUTURES
Charlotte Mitermite organise des sessions de ramassage. Équipée de son matériel de snorkeling elle part à la recherche de fragments de coraux détachés des colonies, mais "toujours sains et vivants" précise la jardinière. Elle place ces fragments dans un bac fixé dans l’eau à quelques longueurs de brasse de la plage. Le matin, lorsqu’elle rejoint son jardin, elle récupère des fragments dans le bac puis s’installe au-dessus de son kayak pour bouturer les coraux. La bouture est un fragment d’organisme, le plus souvent végétal. Mais il peut aussi être d’origine corallienne. En se développant la bouture redonne un organisme identique à celui dont il provient. "Je découpe ensuite les fragments que je fixe à un support qui ressemble à une vis. Pour cette étape, j’utilise de la colle marine qui met environ une demi-heure à prendre. Enfin, je place la bouture sur une table percée." Au total l’association possède trois tables sur lesquelles sont fixées 117 boutures. Immergées, ces tables permettent de maintenir les coraux à un mètre de profondeur environ. Ainsi installés, les coraux poussent, selon les espèces et les conditions de vie de un à dix centimètres par an.
Depuis le début des opérations, certaines boutures ont déjà été transplantées, cela signifie "qu’ils ont été retirés de la table de croissance puis installés dans le lagon aux côtés de congénères morts", précise Charlotte Mitermite qui doit aussi s’occuper de l’entretien des tables. "Avec le temps des algues viennent s’installer et peuvent envahir les boutures, je passe donc régulièrement pour nettoyer."
RÉHABILITER LE LAGON
Pour rappel, le corail est un animal qui héberge en son sein des micro-organismes (qui lui donnent sa couleur). Lorsqu’il est stressé, il expulse ces micro-organismes. Il arrive aussi que les micro-organismes perdent leurs pigments. Dans tous les cas, sans les micro-organismes, le corail meurt. En Polynésie, comme partout dans le monde, le corail souffre. Le réchauffement des océans, la pollution, le piétinement, les cyclones sont autant de responsables confirmés ou supposés. En ramassant les fragments de coraux vivants et sains, mais condamnés une fois détachés, en leur donnant une nouvelle chance de grandir, l’association Tamari’i Point des pêcheurs espère participer à la réhabilitation du lagon.
Sur la plage du Méridien, une silhouette se démarque. Elle porte une combinaison et un lycra, suivie de près par un kayak jaune chargé de matériel. Tout autour les touristes, en tenue de baignade ou de promenade poursuivent leurs activités sans se retourner. Ils filment, plongent, nagent, dorent sous le soleil naissant. Deux caisses dépassent du kayak, un sceau patiente à leurs côtés ainsi que quelques boîtes hermétiquement fermées, des palmes sont fixées sur l’avant de l’embarcation. Tous ces objets, sans lien apparent, constituent le parfait nécessaire d’un jardinier de lagon. Ou plutôt d’une jardinière de lagon : Charlotte Mitermite.
Depuis un peu plus d’un an la jeune femme travaille pour l’association Tamari’i Pointe des pêcheurs, à Punaauia. "J’ai effectué mon stage de deuxième année de master à Tahiti auprès du bureau d’études Fenua Environnement", indique-t-elle. "À mon arrivée plusieurs projets m’ont été proposés dont la mise en place d’une ferme de corail avec l’association. C’est ce que j’ai choisi." Charlotte Mitermite a commencé son stage en janvier 2014. En mars, elle enfilait sa combinaison pour jardiner dans les eaux aux alentours de la Pointe des pêcheurs, et plus particulièrement sur la concession maritime de l’association.
TROIS FOIS 117 BOUTURES
Charlotte Mitermite organise des sessions de ramassage. Équipée de son matériel de snorkeling elle part à la recherche de fragments de coraux détachés des colonies, mais "toujours sains et vivants" précise la jardinière. Elle place ces fragments dans un bac fixé dans l’eau à quelques longueurs de brasse de la plage. Le matin, lorsqu’elle rejoint son jardin, elle récupère des fragments dans le bac puis s’installe au-dessus de son kayak pour bouturer les coraux. La bouture est un fragment d’organisme, le plus souvent végétal. Mais il peut aussi être d’origine corallienne. En se développant la bouture redonne un organisme identique à celui dont il provient. "Je découpe ensuite les fragments que je fixe à un support qui ressemble à une vis. Pour cette étape, j’utilise de la colle marine qui met environ une demi-heure à prendre. Enfin, je place la bouture sur une table percée." Au total l’association possède trois tables sur lesquelles sont fixées 117 boutures. Immergées, ces tables permettent de maintenir les coraux à un mètre de profondeur environ. Ainsi installés, les coraux poussent, selon les espèces et les conditions de vie de un à dix centimètres par an.
Depuis le début des opérations, certaines boutures ont déjà été transplantées, cela signifie "qu’ils ont été retirés de la table de croissance puis installés dans le lagon aux côtés de congénères morts", précise Charlotte Mitermite qui doit aussi s’occuper de l’entretien des tables. "Avec le temps des algues viennent s’installer et peuvent envahir les boutures, je passe donc régulièrement pour nettoyer."
RÉHABILITER LE LAGON
Pour rappel, le corail est un animal qui héberge en son sein des micro-organismes (qui lui donnent sa couleur). Lorsqu’il est stressé, il expulse ces micro-organismes. Il arrive aussi que les micro-organismes perdent leurs pigments. Dans tous les cas, sans les micro-organismes, le corail meurt. En Polynésie, comme partout dans le monde, le corail souffre. Le réchauffement des océans, la pollution, le piétinement, les cyclones sont autant de responsables confirmés ou supposés. En ramassant les fragments de coraux vivants et sains, mais condamnés une fois détachés, en leur donnant une nouvelle chance de grandir, l’association Tamari’i Point des pêcheurs espère participer à la réhabilitation du lagon.
Adopte un corail
Tel est le nom de la campagne de l’association Tamari’i Pointe des pêcheurs lancée en 2014. Elle consiste, pour ceux qui souhaitent s’engager, à prendre sous son aile un corail bouturé et à le regarder grandir au fil du temps. Pour le parrain, qui reçoit un certificat d’adoption personnalisé, cela coûte 1 000 Fcfp. "Des nouvelles des jeunes protégés sont données au fur et à mesure de leur croissance", assure l’association qui encourage le parrain à "nommer son corail". Le parrain est bien sûr renseigné sur l’espèce de corail adoptée et sur son lieu de vie exact.
Pour tout renseignement : tamarii.pointedespecheurs@gmail.com
Facebook : Tamari’i Pointe des Pêcheurs.
Tel est le nom de la campagne de l’association Tamari’i Pointe des pêcheurs lancée en 2014. Elle consiste, pour ceux qui souhaitent s’engager, à prendre sous son aile un corail bouturé et à le regarder grandir au fil du temps. Pour le parrain, qui reçoit un certificat d’adoption personnalisé, cela coûte 1 000 Fcfp. "Des nouvelles des jeunes protégés sont données au fur et à mesure de leur croissance", assure l’association qui encourage le parrain à "nommer son corail". Le parrain est bien sûr renseigné sur l’espèce de corail adoptée et sur son lieu de vie exact.
Pour tout renseignement : tamarii.pointedespecheurs@gmail.com
Facebook : Tamari’i Pointe des Pêcheurs.
Protéger avant de bouturer
Pour éviter de détériorer les coraux, voici quelques (bonnes) habitudes à prendre d’après l’association :
- ne rien toucher avec les pieds et les mains. Le moindre contact avec les mains, avec les palmes et avec le matériel peut endommager les polypes (ces petits êtres microscopiques qui construisent les récifs coralliens).
- dans l’eau, rester allongé et nager sans prendre pied.
- ajuster son matériel de snorkle le plus loin possible des zones coralliennes, s’entraîner sur les zones sablonneuses.
- ne pas détacher de blocs de coraux, qu’ils soient vivants ou morts.
- ne pas jeter son ancre sur le corail, utiliser les bouées de mouillage disponibles si possible, jeter l’ancre sur les fonds sablonneux ou demander à l’un des passagers de rester à bord pour assurer la garde du bateau.
Pour éviter de détériorer les coraux, voici quelques (bonnes) habitudes à prendre d’après l’association :
- ne rien toucher avec les pieds et les mains. Le moindre contact avec les mains, avec les palmes et avec le matériel peut endommager les polypes (ces petits êtres microscopiques qui construisent les récifs coralliens).
- dans l’eau, rester allongé et nager sans prendre pied.
- ajuster son matériel de snorkle le plus loin possible des zones coralliennes, s’entraîner sur les zones sablonneuses.
- ne pas détacher de blocs de coraux, qu’ils soient vivants ou morts.
- ne pas jeter son ancre sur le corail, utiliser les bouées de mouillage disponibles si possible, jeter l’ancre sur les fonds sablonneux ou demander à l’un des passagers de rester à bord pour assurer la garde du bateau.