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Jacqui Drollet se prononce à son tour pour la réinscription mais contre un référendum


 Jacqui Drollet se prononce à son tour pour la réinscription mais contre un référendum
le président de l'Assemblée de Polynésie français, Jacqui Drollet s'exprime à son tour sur la question de la réinscription de la Polynésie sur la liste des Pays à décoloniser:

Communiqué de presse

Les autonomistes (ou certains d’entre eux du moins) voudraient qu’un référendum soit soumis aux électeurs polynésiens pour décider de la réinscription de la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser.
Cette proposition ne tient pas la route, car :
1 – Si une majorité d’électeurs se prononçait pour cette réinscription, cela signifierait que cette majorité est consciente que la Polynésie n’a pas achevé sa décolonisation. Or, tel n’est pas le cas puisque certains continuent à rêver que les aberrations économiques et sociales issues de la période coloniale et, en particulier du CEP, pourront demeurer et refusent toute réforme profonde du système. Certains rêvent encore à l’époque Flosse/Chirac où l’État viendrait satisfaire tous les caprices d’une caste privilégiée.
2- On sait qu’en général, c’est une minorité (souvent opprimée) qui obtient la réinscription. Ce fut le cas du FLNKS en Nouvelle-Calédonie en 1986 qui ne représentait que le tiers de l’électorat, ou le peuple Chamorro à Guam.
Une fois qu’un pays est réinscrit, les yeux s’ouvrent. En Nouvelle-Calédonie, les plus acharnés contre la réinscription ont fini par admettre que ce pays avait besoin de passer par la phase décolonisation (voir les déclarations des présidents Gomès et Martin). Ils ont même souhaité participer activement aux travaux du Comité de décolonisation, jusqu’à l’inviter à tenir une session à Nouméa en mai 2010.
Les gouvernements successifs se lancent alors dans une série de réformes tendant à rééquilibrer économiquement et socialement le pays.
Quant à l’État, après bien des réticences, il consent maintenant à accompagner le mouvement et procède à des transferts de compétences très large qui permettront – quelque soit le rapport futur avec la France – aux futurs gouvernements de gérer le pays au plus près des réalités économiques et sociales.
La démarche actuelle du gouvernement de la Polynésie est d’aller dans le même sens.
Sans la réinscription, aucune réforme ne verra le jour pour sortir le pays de son lourd héritage historique.
Certes, comme disait la représentante Éléanor Parker : « cette réinscription n’est pas la seule chose à faire pour remettre la Polynésie sur pieds, mais c’est un travail nécessaire » (débat à l’APF du 18 août 2011).
Quand tous les autonomistes auront compris ces choses élémentaires, le pays n’aura plus de difficulté à se redresser.


Jacqui DROLLET

Rédigé par () le Mardi 28 Août 2012 à 22:00 | Lu 3174 fois