Isère: la directrice d'une maison de retraite mise en examen pour harcèlement et violences


Grenoble, France | AFP | mardi 10/01/2017 - La directrice de la maison de retraite communale de Vif (Isère) a été mise en examen pour violences sur des pensionnaires et harcèlement moral sur des salariés, une situation qui pourrait avoir duré près de 20 ans, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Cette sexagénaire, à 18 mois de la retraite, a été mise en examen pour "harcèlement moral" et "violences aggravées sur personnes vulnérables" mi-décembre à la suite de la dénonciation d'un ex-salarié de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et "placée sous contrôle judiciaire", a indiqué à l'AFP le parquet de Grenoble, confirmant une information du quotidien régional Le Dauphiné Libéré.

Suspendue de ses fonctions, la directrice a été remplacée à la tête de cet établissement de 46 employés et de 44 lits, dont un quart environ occupés par des patients atteints de la maladie d'Alzheimer, a précisé à l'AFP la mairie de Vif.

Il est reproché à cette femme, à la tête de l'Ehpad depuis son ouverture en 1998, "un harcèlement sur les salariés" - souvent en CDD et sans présence syndicale pour faire contre-pouvoir - par des "pratiques managériales d'un autre temps dont elle n'a pas conscience" , a déclaré le procureur de la République Jean-Yves Coquillat, en précisant qu'elle contestait "absolument tout harcèlement" et ne se "remet(tait) pas du tout en cause".

"Des pratiques "assimilables à de la maltraitance" lui sont aussi reprochées. "Avec des choses étonnantes comme de donner des bonbons à des diabétiques, de remplacer une soupe par un quignon de pain dur à une personne qui n'a plus de dents ou de ne pas donner les médicaments prescrits", a ajouté M. Coquillat, se basant sur les premiers éléments de l'enquête.

Une information judiciaire a été ouverte et parallèlement la mairie de Vif mène une enquête administrative qui devrait s'achever "la semaine prochaine" après l'audition de tous les employés, selon le maire Guy Genet.

Pour l'édile, la directrice "impliquée à fond et vivant à 100% dans l'Ehpad" était dotée d'un caractère "fort", pouvait se montrer "brut de fonderie" et était "restée dans un management d'après-guerre" déstabilisant pour les jeunes agents. Cela avait donné lieu "à plusieurs entretiens pour lui demander d'avoir un langage plus adapté", a souligné M. Genet, maire depuis 2014.

Pour autant, il estime que l'affaire "a pris une ampleur un peu démesurée par rapport à ce qu'il pense être la réalité des choses" et a assuré qu'il n'y avait pas eu de violences physiques.

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Rédigé par () le Mardi 10 Janvier 2017 à 06:20 | Lu 157 fois