Crédit Luis TATO / AFP
Bondo, Kenya | AFP | dimanche 19/10/2025 - L'opposant historique Raila Odinga a été inhumé dimanche dans l'ouest du Kenya lors de funérailles d'Etat, à l'issue de plusieurs jours de cérémonies à travers le pays auxquelles des dizaines de milliers de personnes ont assisté.
Premier ministre de 2008 à 2013, cinq fois candidat malheureux à l'élection présidentielle, Raila Odinga repose désormais dans le mausolée familial dans la ville de Bondo (ouest), aux côtés de son père.
Peu après son inhumation avec une salve de coups de feu tirée par des soldats, des centaines de personnes ont pris d'assaut les lieux où se trouve sa sépulture, grimpant aux arbres et s'emparant de couronnes qui venaient d'être déposées, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Des milliers de personnes étaient venues notamment des comtés de Kisumu, de Homa Bay, et même de la capitale située à plusieurs centaines de kilomètres de la ville.
"Selon nos coutumes, nous devions nous assurer de fouler le sol où il reposera, afin que nos cœurs soient satisfaits", explique à l'AFP Grace Auma Lubale, 40 ans, venue de Nairobi et parée d'orange. "Il nous manquera, mais son héritage restera en nous".
Une cérémonie funéraire d'Etat a d'abord eu lieu à l'université Jaramogi Oginga Odinga, nommée en hommage au père du défunt, qui s'est déroulée dans un calme, bien que l'AFP a vu plusieurs personnes perdre connaissance et être évacuées.
Plusieurs personnes scandaient "Jowi !", expression symbolisant la force et le courage, ou "Baba !" (père en swahili, son surnom).
La foule a écouté pendant des heures des discours de sa famille, de son parti, d'anciens Luo et de dignitaires, parmi lesquels l'ex-président nigérien Olusegun Obasanjo, l'ancien président kényan Uhuru Kenyatta et l'actuel chef de l'Etat kényan William Ruto.
"C'est un coup très dur", a-t-il déclaré, salué par la foule.
M. Ruto, qui avait remporté de justesse la présidentielle de 2022 face au populaire "Raila", avait conclu il y a quelques mois une alliance politique avec ce dernier, ce qui avait laissé le pays encore une fois sans force d'opposition. Il a promis de "travailler avec ODM", le parti du défunt.
"La dernière instruction qu'il nous a laissée (...) est de travailler avec vous pour la stabilité et l'unité de la nation au sein du gouvernement", a déclaré la présidente du parti Gladys Wanga.
Mais pour beaucoup de fidèles, "Baba" laisse un vide qui ne sera peut-être jamais comblé.
- Chaos -
Né le 7 janvier 1945, Raila Odinga était issu d'une dynastie politique. Son père Jaramogi Oginga Odinga fut le grand perdant de la lutte pour le pouvoir après l'indépendance du Kenya en 1963, au profit du premier président Jomo Kenyatta.
Mort mercredi en Inde d'une probable crise cardiaque, il est considéré comme un combattant pour la démocratie, qui a passé huit ans en détention sous le régime autocratique de Daniel arap Moi (1978-2002) et a joué un rôle-clef dans la Constitution de 2010.
Les cérémonies de fin de semaine à Nairobi ont été marquées par plusieurs épisodes chaotiques qui ont fait cinq morts, trois jeudi après que les forces de sécurité, dépassées par la foule, ont tiré des coups de feu et des grenades de gaz lacrymogène dans un stade de la capitale, deux dans une bousculade dans un autre stade vendredi, qui a aussi fait 163 blessés.
Selon les médias kényans, c'est la première fois que des funérailles d'Etat sont organisées pour quelqu'un qui n'a jamais été à la tête du pays.
Premier ministre de 2008 à 2013, cinq fois candidat malheureux à l'élection présidentielle, Raila Odinga repose désormais dans le mausolée familial dans la ville de Bondo (ouest), aux côtés de son père.
Peu après son inhumation avec une salve de coups de feu tirée par des soldats, des centaines de personnes ont pris d'assaut les lieux où se trouve sa sépulture, grimpant aux arbres et s'emparant de couronnes qui venaient d'être déposées, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Des milliers de personnes étaient venues notamment des comtés de Kisumu, de Homa Bay, et même de la capitale située à plusieurs centaines de kilomètres de la ville.
"Selon nos coutumes, nous devions nous assurer de fouler le sol où il reposera, afin que nos cœurs soient satisfaits", explique à l'AFP Grace Auma Lubale, 40 ans, venue de Nairobi et parée d'orange. "Il nous manquera, mais son héritage restera en nous".
Une cérémonie funéraire d'Etat a d'abord eu lieu à l'université Jaramogi Oginga Odinga, nommée en hommage au père du défunt, qui s'est déroulée dans un calme, bien que l'AFP a vu plusieurs personnes perdre connaissance et être évacuées.
Plusieurs personnes scandaient "Jowi !", expression symbolisant la force et le courage, ou "Baba !" (père en swahili, son surnom).
La foule a écouté pendant des heures des discours de sa famille, de son parti, d'anciens Luo et de dignitaires, parmi lesquels l'ex-président nigérien Olusegun Obasanjo, l'ancien président kényan Uhuru Kenyatta et l'actuel chef de l'Etat kényan William Ruto.
"C'est un coup très dur", a-t-il déclaré, salué par la foule.
M. Ruto, qui avait remporté de justesse la présidentielle de 2022 face au populaire "Raila", avait conclu il y a quelques mois une alliance politique avec ce dernier, ce qui avait laissé le pays encore une fois sans force d'opposition. Il a promis de "travailler avec ODM", le parti du défunt.
"La dernière instruction qu'il nous a laissée (...) est de travailler avec vous pour la stabilité et l'unité de la nation au sein du gouvernement", a déclaré la présidente du parti Gladys Wanga.
Mais pour beaucoup de fidèles, "Baba" laisse un vide qui ne sera peut-être jamais comblé.
- Chaos -
Né le 7 janvier 1945, Raila Odinga était issu d'une dynastie politique. Son père Jaramogi Oginga Odinga fut le grand perdant de la lutte pour le pouvoir après l'indépendance du Kenya en 1963, au profit du premier président Jomo Kenyatta.
Mort mercredi en Inde d'une probable crise cardiaque, il est considéré comme un combattant pour la démocratie, qui a passé huit ans en détention sous le régime autocratique de Daniel arap Moi (1978-2002) et a joué un rôle-clef dans la Constitution de 2010.
Les cérémonies de fin de semaine à Nairobi ont été marquées par plusieurs épisodes chaotiques qui ont fait cinq morts, trois jeudi après que les forces de sécurité, dépassées par la foule, ont tiré des coups de feu et des grenades de gaz lacrymogène dans un stade de la capitale, deux dans une bousculade dans un autre stade vendredi, qui a aussi fait 163 blessés.
Selon les médias kényans, c'est la première fois que des funérailles d'Etat sont organisées pour quelqu'un qui n'a jamais été à la tête du pays.