“Il y a un manque de concertation”


Tahiti, le 20 décembre 2025 - Le “Collectif pour la révision de la 3e voie” à Mahina a donné une conférence de presse samedi matin pour dénoncer un “manque de concertation” de la population quant au projet.
 

Une vingtaine d'habitants de Mahina ainsi que plusieurs élus natifs de la commune, dont Édouard Fritch et Émile Vernaudon, se sont réunis samedi matin pour assister à une conférence de presse organisée par le “Collectif pour la révision de la 3e voie”.
 
Tel qu'il l'a expliqué lors de ce rassemblement, Hinoi Fritch, conseiller municipal et fondateur du collectif, a voulu “alerter la population de Mahina sur le fait qu'il y a la concertation publique pour ce projet de troisième voie” : “J'ai fait une vidéo à ce sujet et je me suis aperçu au travers des commentaires et des retours que j'ai eus que beaucoup de personnes ne sont pas au courant de ce projet. Il y a donc un manque de concertation de la population et lorsque le projet a été présenté au conseil municipal, j'ai demandé qu'il y ait des réunions de travail pour pouvoir ajuster et proposer des alternatives. Depuis 2015, nous avons travaillé sur un projet d'aménagement durable de la commune et ce projet de troisième voie tel qu'il est aujourd’hui est une forme de copier-coller de ce qui se passe à Arue, cela ne correspond pas à notre besoin de développent durable et d'intégration dans le paysage.”

Emprise foncière

Hinoi Fritch a également soulevé la problématique de l'éventuelle expropriation des habitants : “On nous dit que cela va toucher un certain nombre de personnes, mais l'on n’a pas de plan précis avec l'impact réel et individuel des expropriations. L’Équipement a décidé de le faire individuellement et il n'y a pas de plan parcellaire, précis et chiffré. Nous ne sommes pas contre. Nous sommes pour la recherche de solutions pour fluidifier le trafic routier, mais il faut qu'il y ait une réflexion sur les alternatives au tout béton. Tel que présenté, ce projet va diviser la ville en deux, alors que Mahina est comme un grand village où la nature est omniprésente. Nous souhaitons conserver ce charme que l'on a.”
 
Également présente lors de ce rassemblement, Nicole Sanquer est elle aussi revenue sur la question de l'expropriation tout en assurant qu'elle n'était “pas opposée” à ce projet : “Nous sommes évidemment concernés par cette troisième voie. Nous avons vu les plans et c'est vrai qu'il y aura une emprise foncière qui va être déclarée d'utilité publique et l'on s'interroge sur l'accueil par les familles. On voudrait plus de concertation et que cette troisième voie se fasse avec l'avis de la population.”

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 22 Décembre 2025 à 06:34 | Lu 1075 fois